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PDV Clémence

Ce matin, et pour la première fois depuis une semaine, je me réveilla doucement. J'avais enfin pu passer une bonne nuit de sommeil, même si il avait fallut que je demande à Deen de rester avec moi le temps que je m'endorme. La tête dans les vapes, les yeux mi-clos, je me laissa traîner jusque dans mon salon avant de m'affaler sur mon meilleur ami. Sans aucune tendresse, je me laissa tomber, le visage sur son torse, chose qui lui provoqua un petit rire.

- Ça va mieux Petit coeur ?

- Hummm... grognai-je.

Il m'embrassa le haut du crâne comme à son habitude, et lorsque j'ouvris les yeux, je vis une tasse fumante de café sur la petite table et la télé qui passaient une émission sur l'époque romaine en fond sonore. La voix de Stéphane Bern s'éleva, et je me mis à rire en entendant le présentateur parler avec sa voix criarde et ses petits blagues sans fond. 

- Tu regarde encore un documentaire Bigo ? Dès le matin ?

- Ouaip'. Même si j'ai arrêter la fac, j'kiffe apprendre de nouveaux trucs.

- J'avais oublié que t'étais une tête dans ta jeunesse..., soufflai-je.

Deen n'avait pas eu le même parcours scolaire que moi et les gars. Certes, on était peu nombreux dans le groupe à avoir décrocher au moins le bac, mais Deen nous surpassait niveau diplômes. Il avait obtenu son bac littéraire avec mention et avait ensuite suivi une licence d'histoire qu'il avait décroché. J'oubliai parfois son parcours car je ne l'avais connu qu'à ses vingts ans, lorsqu'il s'était installé dans la capitale et qu'il avait commencer les RC. C'est justement pendant l'un d'eux que Nek avait sympathiser avec lui, et moi de même. Depuis ce jour là, on ne s'était plus lâché.

- Au fait pourquoi t'as arrêter après ta licence ?

Je me redressa avant de m'asseoir convenablement, le laissant alors s'emparer de son café. Mais, ayant soif, je lui attrapa en plein vol et bu le breuvage à sa place.

- C'est mon fé-ca connasse !

- Et c'est chez moi vieux shnock.

Il leva les yeux au ciel mais souria quand je lui tendis le fond de la boisson, n'ayant bu que la moitié. Il le prit et le finit d'une traître histoire de pas se faire avoir une seconde fois. Il se leva ensuite avant de m'en ramener un.

- T'es vraiment parfait Bigo, je crois que j'vais te garder finalement.

- T'es trop love de moi... je te comprends... fit-il, narcissiquement.

Je ria et m'emmitoufla dans mon plaid et posa mes jambes sur les cuisses de mon meilleur ami. Il laissa sa main me faire des papouilles le long des jambes, chose qui me fit soupirer d'aisance. Comme à son habitude, avec Deen, tout était simple.

- T'as pas répondu... fis-je.

- Bah... Quand j'suis ti-par de Marseille pur v'nir faire la Sorbonne, j'pensais pas que ce serait si difficile. J'avais les bourses et tout, mais c'était grave chaud niveau fric. Pendant un temps j'ai bosser en tant que commis dans un resto, mais cumulé la fac et le taff c'était pas pour moi. Puis, j'avais toujours voulu faire du rap. C'était juste un hobbie, sauf qu'à Paname, j'ai vu que ça pouvait devenir encore plus que ça. J'ai quand même attendu d'avoir ma licence, ma reum m'aurait déf' si j'avais lâché comme un  couillon.

Je ria légèrement en imaginant la scène. J'avais vu la mère de Deen plusieurs fois en six ans, Deen m'avais même emmené avec lui l'année dernière pour les fêtes de fin d'années afin que je ne les passe pas seules avec mon fils après le départ du grec. J'avais d'abord refusé, pour laisser Deen et Maya profiter des Castel, mais même Maya m'avait obligé à les suivre. J'avais été accueillie chaleureusement, notamment par Carmen, la mère du marseillais qui avait été adorable aussi bien avec moi qu'avec Ewen.
C'était une belle femme, au sang chaud digne d'une véritable mama marseillaise. Je me rappela des nombreuses remontrances qu'elle avait eu contre le marseillais, et la manière qu'il avait de baisser les yeux comme un enfant. Et c'est ce qu'il était devant elle, il redevenait le gamin qu'il avait toujours été aux yeux de sa madré, et c'était vraiment touchant. Contrairement à beaucoup de membres du groupe, Deen avait vécu une enfance assez heureuse avec ses parents et son frère, Jeckyll. Ils étaient une famille soudée et aimante. Mais Carmen, la mère de Deen ne se privait pour pour reprendre son fils devant tout le monde ou de lui mettre un coup quand il racontait des conneries ou faisaient le con.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant