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** PDV Ken **

Les yeux dans le vide, clope au bec, je matte la Seine couler devant moi en m'imaginant combien la nature est bien faite. Mon regard se lève pour regarder le pont de la concorde, pont auteur de mes inspirations mais également de mes plus grandes peurs.

Je sais pas depuis combien de temps j'suis là, et la nuit ne m'aide pas vraiment à m'indiquer une heure probable. Mon sac posé à côté de moi, je pousse un énième soupir en l'analysant. Dans mon crâne, un combat faisait rage depuis quelques heures. Me rendant complètement paro.
J'savais foutrement rien de ce que je voulais faire. Aller affronter mes parents étaient peut-être pas la meilleure idée du siècle, pas pour le moment en tout cas.

" Et ça sera quand le moment Connard ? A leur enterrement ?" me souffla ma conscience.

Je grogna devant ma conscience à la con, qui ne cessait de me bouffer le crâne. Mais cette connasse avait raison et bien évidemment, il faut que ma conscience de merde prenne la voix de ma reuss. Autoritaire, cynique et foutrement blessante.

Décidant de lever enfin mon cul du bord du quai avant qu'un abruti me reconnaisse et me demande de signer un putain d'autographe, je rabat ma capuche sur ma casquette et attrape mon sac que je balance sur mon épaule. Je profite de cette marche pour me décider enfin. Dans un sens, c'est vrai que mes darons me manquent, enfin ma mère surtout. Et Athéna. Et que sans elles, j'suis bon à rien. J'ai fait le con avec elles également, mais si je faisait la liste de toutes les merdes que j'avais accumulées en un an, même un greffier de tribunal aurait pas assez de papiers. Deux choix s'offrent à moi : soit j'y vais pas, et du coup ça m'évite de les affronter et de me rendre compte à quel point je suis un connard fini, ça m'évite aussi de voir ma mère pleurer en me demandant où était passé son fils chéri, ça m'évite aussi de devoir m'expliquer encore et de mentir sur ce qui s'est réellement passé. Mais dans ce cas, je prend le risque de décevoir Clémence, qui a fait un putain d'effort et un pas colossal vers moi en me laissant une chance de voir mon fils. Une chance de pouvoir revenir dans la vie d'Ewen et dans la sienne également. Sauf que si j'veux récupéré ma femme, la décevoir risque pas de m'aider et continuer à me cacher parce que j'ai la trouille de faire face à ma génitrice est pas une excuse valable.
Parce que si il y a bien un truc qu'il faut que je montre à Clémence, c'est que je veux changer et que je dois lui prouver que je peux assumer mes erreurs comme un homme digne d'elle doit le faire.

Ouais finalement, j'ai pas le choix. Parce qu'en refusant la main qu'elle me tend pour m'aider à sortir de ma merde, je risque de perdre définitivement le peu de lien que j'ai avec elle. Puis imaginer mon fils pleurer à cause de moi encore une fois est insupportable.

Ma décision est dont prise. J'y vais. J'attrape vite fait mon téléphone afin d'appeler Clémence pour lui donner mon avis définitif mais je me rend compte qu'il n'a plus de batterie. Et merde... du coup j'peux pas voir l'heure. Car la dernière chose que j'ai lu était le message de Clémence m'indiquant de la rejoindre à minuit pétante chez Doumam's. Foulant plus rapidement la chaussée, j'aperçois un jeune plus loin. Je me grouille d'arriver à sa hauteur et de l'interpeller.

- Hé mec ?

Le jeune se retourna, en sourcillant.

- Ouais ?

- Dis, excuse de te déranger mais tu peux me donner l'heure s'te plait ?

- Heu ouais...

Il sortit alors son téléphone dernier cri, puis me montre l'écran.

- Minuit trois.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant