PDV CLÉMENCE
( Mercredi )
Le nez emmitouflé dans la couette, j'ouvris les yeux tout doucement, souriante en sentant la douceur des draps et la chaleur de la couette. Le soleil frappait à travers les carreaux de la chambre, et bien que la fenêtre légèrement ouverte laisse passer des bruits de 50, des cris d'enfants ainsi que des rires rauques des gars situé en bas du bâtiment, j'appréciais le réveil. J'attrapa mollement mon téléphone posé sur la table de chevet, et remarqua qu'il est à peine neuf heures. Bien qu'il soit tôt, je suis plutôt bien réveillé et n'ai aucunement envie de me rendormir.
C'était étrange mais tous ces bruits me donnais un sourire nostalgique, me ramenant à l'époque de mon enfance où j'ai grandit aux Ulis. Donnant la même ambiance vivante que l'on trouve uniquement dans ces quartiers défavorisés, mal vus mais qui, malgré leurs caractère de violence et de pauvreté, donne une certaine joie de vivre. J'avais habité dans un tour jusqu'à mes treize ans à peu près, et du plus loin que je m'en souvienne, j'en gardais un bon souvenir. Malgré l'ambiance pesante qui y régnait, j'avais vécu une belle enfance là-bas, et avait peiné à en partir. Mais la maladie de ma mère nous avait obligé, moi et mon frère, à quitter cette cité même si Raph' y retournait quotidiennement pour son buisness. Je me souviens des après-midi que j'avais passé à jouer avec des jeunes de mon quartier, ou avec les gars dans le square ou à se poser juste sur les marches. Ces mamans qui traversaient la cité avec un oeil bienveillant sur tout le monde, ces grands qui faisaient des choses illicites mais qui restaient correct et respectueux. Même si mes amis proches venaient de l'extérieur de la zone, j'avais vraiment apprécié vivre là bas. Si on mettait de coté les bagarres fréquentes, les embrouilles, les sirènes des flics qui résonnaient une fois la nuit tombée. Je pense que c'estjustement ce que j'appréciais quand je venais aux Tarterêts, je retrouvais cet autre univers mal perçu mais que rien n'égalait.
Retirant ma tête de la couette, je m'étire doucement avant de me tourner sur le coté. C'est sans surprise que je trouve le kabyle affalé à mes cotés, allongé sur le dos, un bras sur ses yeux pour se protéger de la lumière. Je cligne plusieurs fois des cils à mon tour, habituant mes iris à la lumière vive qui éclaire la chambre simple du rappeur, et me redresse légèrement pour l'observer. Je ne peut m'empêcher d'étouffer un petit rire en l'entendant ronfler, signe qu'il dort encore et plutôt bien. Et je suis plutôt contente de voir qu'il arrive enfin à fermer l'œil. Ce week-end, Tarik a très peu dormi, et même si la journée il tente de donner le change, souriant et se montrant causant, je ne suis pas dupe. A chaque fois qu'il se retrouve seul, qu'un silence règne ou quand la nuit vient, Tarik se retrouvait perdu dans ses pensées, et il n'est pas rare que la nuit il s'isole sur son balcon pour fumer son spliff, le regard vide posé sur sa jungle. Bien qu'avec moi il restait calme, il suffisait de peu pour qu'il devienne irritable, voir énervé. Mais je ne lui en voulais puisque c'était sa manière d'être, sa personnalité et qu'il n'y pouvait rien.
Comme prévu j'avais passé le week-end chez lui. Bien que l'idée m'avait emballé, une fois arrivée dans la cité, j'avais paniqué me souvenant que Tarik vivait avec Nabil. Hors, personne n'était au courant pour nous deux, du moins qu'on se fréquentait plus que comme de simples amis. Mais Tarik m'avait rassuré, m'informant que Nabil était parti avec des potes régler une affaire sur Bordeaux. Perso, si il avait été là, je vois pas comment on aurait pu justifier le fait que je débarque avec mon sac pour deux nuits. Mais Nabil était aux abonnés absent par miracle.
J'avais pas mis longtemps à deviner que ce n'était pas pour le rap mais pour le deal. Je n'avais rien ajouter, ne voulant pas le braquer, ayant enfin intégrer l'idée que Tarik et son frère continuait la bicrave malgré leur ascension fulgurante dans le rap français. L'idée en soi me dérangeait pas fortement, de toute façon, j'avais rien à dire là dessus. Mais me provoquait l'amer rappel de la raison qui avait contribuer à la disparition de mon frère. Pendant des années j'avais vécu dans ce milieu, bien que Raphaël ai tenté de me cacher ses activités illicites. A cause de ça, j'avais connu la prison, les visites au parloirs, les gardes à vues, les perquisitions et ensuite la mort. Toutes les conséquences liées au trafic de stupéfiant.
Mais quelque part, Tarik me rappelait mon frère dans sa vision sur la bibi, le fait d'avoir commencer à vendre non pas pour jouer au thug mais par nécessité, pour assurer un revenu à sa famille, quitte à se mettre lui-même en danger. Malgré le fait que Tarik et moi n'ayons pas de relation pré-définie, en posant mes yeux sur lui tout en cogitant sur sa "double-vie", les angoisses que j'avais vis à vis de mon grand-frère reprenait forme. Je sait qu'il avait déjà été en taule, deux fois. Je l'avais appris à travers ses sons, et par Yanis. Car le jour où il avait dormi chez moi, le petit Andrieu s'était confier de manière surprenante, me parlant de ses frères, de ce qu'ils avaient fait pour vivre, pour lui et de sa peur de les voir de nouveau sombrer à cause de ce deuxième "métier". J'avais été surprise mais avait bien vu que ce petit bonhomme, malgré ses seize ans, avait besoin de se confier, et étant une inconnue pour lui, la chose avait sembler plus simple sûrement...
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𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔
Fanfiction« 𝐿𝑒 𝑐𝑖𝑒𝑙 𝑎𝑢𝑠𝑠𝑖 𝑝𝑙𝑒𝑢𝑟𝑒 𝑎𝑝𝑟𝑒̀𝑠 𝑙𝑎 𝑑𝑒́𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛, 𝑗𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒 𝑙'𝑖𝑑𝑒́𝑒 𝑝𝑟𝑒́𝑐𝑖𝑒𝑢𝑠𝑒. 𝑁𝑢, 𝑎̀ 𝑔𝑒𝑛𝑜𝑢𝑥 𝑠𝑜𝑢𝑠 𝑢𝑛 𝑛𝑢𝑎𝑔𝑒 𝑛𝑜𝑖𝑟, 𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒𝑠 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑒𝑠 𝑟𝑒́𝑝𝑜𝑛𝑠𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑛�...