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PDV KEN

- Ça va aller ?

Assis sur la banquette arrière, je releva les yeux devant moi. Alice jeta un dernier coup d'œil dans le rétroviseur de sa clio, s'inquiétant pour la énième fois de mon état. Je soufflais, me demandant pourquoi j'avais accepté sa proposition. Elle avait été sympa de me proposer de me ramener à l'appart vu la tournure qu'avait pris la soirée. Me proposant sans le savoir une échappatoire à tout ce bordel. Car depuis une demi-heure, l'ambiance au club s'était largement dégradé suite à la fuite de la brune. Les gars ne cessait de me poser des questions, de m'interroger. Clémence. Clémence. Ils n'avaient plus que son prénom à la bouche et ça commençait à m'rendre ouf. J'avais besoin de prendre l'air, de quitter les lieux sinon je sentais que j'allais définitivement pêter un câble. J'étais dans un état chelou : énervé, blessé, peiné, triste, haineux, stressé, claqué. Surtout claqué et énervé en réalité. Et la proposition d'Alice était tombé à pic pour me permettre de me tirer avant de dire une connerie, j'en avais déjà fait pas mal ce soir donc je pense qu'il était inutile que j'en rajoute une couche.

Puis j'étais pas contre pour retrouver un semblant de lit, j'étais crevé autant sur le plan psychologique que physique. Je n'étais pas dans le mal à proprement,parler, comme ça avait pu être le cas avant, mais j'étais pas au top de ma forme non plus. Je voulais juste me retrouver seul, dans le calme afin de pouvoir poser mon crâne qu'une migraine commençait à rendre douloureux à force de trop cogiter. Si j'avais écouté ma fierté, j'aurai refusé d'accepter qu'Alice me ramène, mais marcher dans Paname sachant que l'appart' de Clem se trouvait grave loin, j'avais du faire taire mon égo et la laisser faire. Mais je m'en voulais quand même un peu de casser le coup à la binoclarde et à Bigo qui était assis du côté du passager.

Le trajet se faisait dans un silence tendu. Aucun de nous ne parlait. Alice avait tenté de lancer un sujet de conversation, mais devant ma mine fermée, elle avait vite abandonné l'idée. Mais dans sa manière de vouloir briser le silence pesant, elle ne cessait de m edemander comment j'allais, comme si elle avait peur que je m'effondre dans sa bagnole ou que j'explose. Histoire de finir la soirée en beauté, mais il en était rien. Et son regard inquiet m'énervais grave, j'avais encore en travers de la gorge le fait qu'elle ait appelé l'autre con à la rescousse. Mais j'pouvais pas vraiment lui en vouloir car Clém était vraiment dans le mal et tout ça par ma faute. La blâmer n'aurai servi à rien, si ce n'est me permettre de me défouler, hors j'oubliai pas que la binoclarde restait avant tout la meuf de mon kho, et la pote de la brune également. J'avais quand même la rage et Bigo aussi visiblement car il fixait la route, au lieu de s'occuper de sa go. Même de dos, je sentais son visage fermé et la tension qui s'échappait de sa masse. On passait tous un réveillon de merde.

- Nek ? T'es sur que ça va ? Re-demanda Alice.

Lui envoyant un regard noir en réponse à la lueur d'inquiétude que me renvoyait ses lunettes rouges, je lui répondis brièvement.

- Ouais.

Je donnais la même réponse depuis presque heure. La même réponse face à la question que tout le monde ne cessais de me poser depuis mon retour au club et le départ de Clem. Ils m'avaient tous harcelés de questions, ces enfoirés nous avaient entendus avec Clém' dans le bureau et maintenant ils nageaient en plein fantasme comme quoi notre couple était de retour. Mais rapidement je les avais douchés, arguant qu'ils s'occupent de leurs propres merdes. J'avais déjà assez à faire avec la mienne. Et de toute manière ça regardait sonne-per. J'en avais plus que marre que mes gars s'immiscent dans ma vie privée, et j'savais que si je leur expliquais le pourquoi du comment, certains d'entre eux m'en collerait une ou j'aurai encore le droit à une leçon de morale de leur part. Sauf que j'avais pas b'soin de ça.
Et d'un coté,j'voulais garder un peu de mon intimité pour moi, n'en ayant que très peu déjà à l'HP. Clémence restait un sujet assez compliqué me concernant, et ça me gavait de voir que tout le monde savait toujours tout sur ce qui se passait entre nous. Même si on était plus ensemble, je voulais garder un peu d'intimité avec elle. Mais dans ce groupe, c'était quasi-impossible vu qu'ils étaient aussi bavards qu'un groupe de meufs. Heureusement, mes khos avait vite vu à mon regard meurtrier que c'était pas le moment de me pousser à bout. Ils avaient tous cesser de me harceler même si certains regards ne trompaient personne. Et après avoir entendu Mekra me lancer son éternel regard sombre, comme si il savait que j'avais ma part de responsabilité dans ce qui s'était passé, me renvoyant la même lueur mauvaise qu'à mon retour il y a quelques mois, j'avais préféré prendre la tengeante avant de passer mes nerfs sur lui. N'aimant pas du tout son regard qui me donnait l'impression d'être juger alors qu'il ne connaissait rien à l'histoire. Sauf que Mekra n'avait rien fait et que si quelqu'un devait se faire casser la gueule, c'était bien moi. Mais vu comment j'étais remonté, je savais qu'il me suffirait de peu pour vriller au risque de m'en prendre aux mauvaises personnes, et que je risquait de le regretter amèrement par la suite.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant