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PDV KEN

Lorsque je repris ma place aux cotés de Clémence, l'ambiance sembla plus électrique qu'avant mon départ. J'étais un peu du-per et j'savais plus vraiment où me foutre, me demandant quelles questions ce connard de keuf avait pu poser à Clémence pour la mettre dans cet état. J'osai à peine la regarder, ne sachant trop comment réagir à ce moment précis. Car j'me connaissait assez bien pour savoir que si je voyais encore une larme cavaler sur la joue de la mère de mon gosse, j'allais vriller. Pétant les plombs littéralement. Cette mascarade commençait à me rendre paro, et j'avais envie d'hurler ma haine envers le monde entier. Même si Clémence avait commis un délit, dans le fond de toute cette merde, c'était sûrement elle la plus innocente. Elle avait rien demandé à personne, et pourtant, depuis une pige, sa vie s'effritait un peu plus à chaque seconde.

- Tenez Mademoiselle, fit le père d'Alice en tendant un mouchoir à la brune.

Cette dernière releva son visage quelques secondes, et je surpris le flic lui lancer un regard doux et peiné. Clémence marmonna un « merci »à peine audible, la gorge enrouée. Voyant la pitié dans le regard du commissaire, Clémence s'essuya rapidement les yeux et se pinça fortement les lèvres, reprenant un semblant de contrôle. Chose qu'elle faisait depuis gamine dans ses moments de faiblesses, ne supportant pas que quelqu'un assiste à ce genre de scène.

- J'peux sortir quelques minutes ? Demanda t-elle.

- Oui, je voudrais interroger votre ami en privé. Je viendrais vous chercher par la suite.

Clémence acquiesça avant de se lever rapidement, puis sorti de la pièce sans un regard pour moi. Mais il me suffit d'un millième de seconde pour comprendre qu'elle aussi était à deux doigts de craquer quand elle claqua la porte avec violence, me faisant sursauter légèrement. Une fois la brune en dehors de la pièce, Alvarez se tourna vers moi, reprenant un visage dur. Méfiant, je me redressait en le toisant. Je m'en branlais pas mal de son insigne ou qu'il soit chef.

- Monsieur Samaras...

- Vous lui avez fait quoi ? Grognai-je.

Le commissaire haussa un sourcil, surpris par mon ton condescendant.

- J'avais quelques questions à lui poser.

- Quoi comme questions ? Et pourquoi vous voulez savoir des trucs sur notre vie privée ? En quoi ça vous regarde hein ? Sifflai-je en me levant.

- Rasseyez vous jeune homme.

- Et si je refuse vous allez faire quoi hein ?

- Pas de ça avec moi. Je veux juste vous poser quelques questions donc calmez vous.

Je lâcha un rire jaune et passa une main sur mon visage, commençant à faire les cents pas devant le bureau. Cela faisait bien longtemps que je m'étais pas senti aussi proche de la crise de nerf, me rappelant alors ce sentiment de haine et de dégoût à chaque fois que je me retrouvais dans un commissariat. Le lieu en lui même était déjà synonyme de tension, même si vous y veniez en tant que victime, on ressentais tous une angoisse profonde en venant ici. Les poulets qui y grouillaient n'arrangeait rien, leur uniforme bleu suffisait à vous faire badder rien qu'en les voyant.

- Elle devrait pas être là... marmonnai-je en passant une main autour de ma bouche. Putain...

Le flic me laissa tourner en rond, s'avachissant dans sa chaise de bureau, croisant les bras sur sa poitrine. Je m'arrêta et pris appui avec mes bras sur le dossier d'un fauteuil, restant debout.

- Clém devrais pas être là. On devrait pas être là. Tout ce qui se passe c'est de la faute de l'autre conne. Pas besoin de savoir quoique ce soit sur notre vie privée ou essayer de déterrer des trucs car y a rien.

𝐈𝐍𝐀𝐂𝐇𝐄𝐕𝐄́ | 𝐍𝐄𝐊𝐅𝐄𝐔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant