After Wattpad : Que le jeu commence...

14. Le smoothie passe mal.

Ma mère s'en va sans daigner se retourner. Elle laisse en plan ma cuisine qui aurait bien besoin d'être nettoyée et décroche son téléphone en claquant la porte. La dernière phrase que j'entends n'est autre qu'un magnifique chérie j'arrive sans doute destiné à l'une de ses pimbêches préférées comme elle les appelle si chaleureusement.

Ian, quant à lui, reste assis en finissant son smoothie et en me regardant m'écrouler sur le canapé. Toute mon énergie me quitte en l'espace d'un instant, ma mère m'a complètement épuisée. Je suis assise-allongée sur le canapé, le cul à moitié dessus, à moitié dans le vide, les bras qui pendent et la tête en arrière.

- Pas simple, hein, me dit Ian amusé.

Je mime un non épuisé.

- Je n'aurais jamais cru que tu aies une mère comme elle.

- Hum ? Es-tu soulagée que je sois l'opposée de ma mère ?

- Oui et non je dirai.

- Oui et non ? répété-je en me redressant. Quelle partie de ma mère tu aurais voulu que j'aie ?

Il se met à rire.

- Et ne me dis pas ses seins. C'est des faux si tu n'as pas remarqué.

Il se met à rire d'autant plus fort. Sa tête part en arrière pour laisser sa gorge se déployer.

- Oh mon dieu ! C'était ses obus ? dis-je outrée.

- Aaah j'en ai mal au ventre ! s'exclame-t-il quand sa main passe sous son t-shirt.

J'entrevois quelques abdos qui se contractent sous ses rires. Pas mal.

Il finit par se calmer en posant le verre, qu'il a fini de siroter, sur la table.

- Non, non, je ne parlais pas de ses seins, reprend-il toujours le visage riant. Je parlais plutôt de son côté nympho.

- Pardon ? dis-je en relevant les sourcils.

- Elle a l'air assez chaude. C'est pas ton père qui doit s'ennuyer.

Je m'arrête un instant. Je l'analyse et j'hallucine. Mes yeux s'écarquillent alors que l'image de mes parents se façonnent doucement dans mon cerveau.

- Oooh c'est complètement dégueulasse ! m'exclamé-je en me levant. J'arrive pas à croire que tu penses à ça en voyant ma mère.

Je me mets à marcher pour m'enlever cette image de la tête.

- Disons que je réfléchis plutôt à ce dont tu as pu hériter d'elle.

- Alors crois-moi, si j'avais un jour eu envie de coucher avec toi, l'image de toi et ma mère vient de me vacciner à jamais.

La situation continue de le faire rire. Je continue à marcher sans but précis. Il m'attrape par le bras quand je passe à côté de lui. Il m'attrape par le bras et je me mets sur la défensive quand sa poigne se resserre pour me faire venir vers lui. Je m'apprête à me débattre, à faire semblant de ne pas vouloir être coincée contre lui, à lui dire de me lâcher. Je me vois déjà mettre mes mains sur son torse pour me pousser de ses genoux.

Il m'attrape donc par le bras. Il m'attrape par le bras et sa poigne se resserre. D'une pression, il me fait avancer d'un pas. Je suis prête à rebondir sur lui.

- Est-ce que je peux prendre ton smoothie ? me demande-il quand mon regard le rencontre.

Hein ? Je ne saurai dire si je suis surprise ou déçue. Surprise qu'il ne m'ait pas faite venir à lui. Déçue qu'il ne m'ait pas faite venir à lui.