After Wattpad : Que le jeu commence...

10. ...Et petites révélations.

Crista

Je commence à me dire que ce n'est pas si mal de passer un peu de temps avec lui. Je me dis aussi que même si je veux la jouer sûr de soi, je ne le suis pas, donc il faut que je calme toute cette joie interne parce que ça ne le fait pas du tout du tout... Mais c'est vrai que j'aime le fait qu'il soit venu me chercher, qu'il ait insisté. J'aime le fait qu'il ait pris l'initiative de m'emmener quelque part, j'aime le fait que ce soit le sous-sol des locaux – qu'on soit à la fois entourés et seuls. Il doit bien y avoir une centaine de personnes ici, et pourtant on est seuls, on est ailleurs... et personne ne le sait.

Mais surtout et plus que tout...

J'aime quelque chose que je ne devrais pas aimer. J'aime cette tension qu'il crée en moi quand il m'attrape par le bras, quand il me colle contre lui comme dans l'ascenseur, quand il est si près de moi comme sur le canapé que je dois le quitter. J'aime ces sourires charmeurs accompagnés de ces allusions sexuelles dont je pourrai grandement me passer mais qui, bizarrement, me plaisent aussi. Je me dis qu'il me désire, et franchement, j'aime qu'il me désire. J'en oublie qu'il venait ici pour copuler avec je ne sais qui, que la veille il nettoyait la gorge d'une autre cruche comme moi.

- C'est important ? dis-je en le voyant lire un message sur son téléphone. On peut remonter si tu dois y all-

- Non, rien d'important, me coupe-t-il.

Je souris. Ça donne l'impression qu'il me privilégie, qu'il préfère être avec moi qu'ailleurs.

- D'accord.

Et je baisse la tête le temps qu'il range son téléphone. Pourquoi ? Parce que je me sens rougir et que je ne peux pas rougir pour des futilités pareilles.

- Où en étions-nous ? reprend-il avec ce sourire naturel qui ne le quitte jamais. Ah oui, je devais dire tout ce que je sais sur la grande Jane Anderson.

J'aime la façon dont il dit mon nom.

Je rentre dans le jeu, je mets ma main sur ma poitrine, et je lève les yeux en jouant les célébrités mondaines.

- Alors, je sais que tu écris un livre qui s'intitule « You and Me in the Underground » –

- Félicitations, révélation du siècle, dis-je en me moquant.

- Tais-toi, j'ai pas fini, me dit-il en riant légèrement.

Bien-sûr mon cœur s'emballe, et je souris avec lui.

- Le personnage masculin principal s'appelle Isaak, et malheureusement pour toi, un jour tu as dit que tu m'aimais bien, et que tu adorais le groupe No Control, et depuis, dans toutes les interviews que tu fais, tu finis toujours par avoir la question « Et sinon, de qui vous êtes-vous inspiré pour le personnage de Isaak ?  D'un des No Control ou de Ian Smith ? », et, et, et ça, ça t'énerve plus que tout.

Je ne dis rien un instant. Je le regarde juste quelques secondes.

- Bon, c'est toujours pas la révélation du siècle, mais c'est bien de l'avoir remarqué... Même si ça ne t'a pas empêché de me faire cette même remarque.

Il se met à rire une nouvelle fois.

- C'est peut-être pas la révélation du siècle, mais qu'est-ce que j'aime ta façon d'envoyer balader les gens qui te posent ces questions.

Touchée.

- Parce que tu en as fait exprès peut-être ? dis-je en riant.

- En effet, répond-il d'un grand sourire.