Je me réveille en sursaut dans mon lit, paniquée sans savoir pourquoi. Ma main gauche est glissée sous mon oreiller et je serre dans mon poing la crosse de l'un de mes deux pistolets.
Je me redresse brutalement en rejetant les draps en arrière, et saute hors de mon lit, la respiration sifflante.
Non, non, pensé-je en me prenant la tête dans les mains.
Ma poitrine se serre comme sous l'action d'un étau et empêche l'air d'entrer dans mes poumons. Mon pied glisse sur un vêtement, je tombe en arrière et heurte le mur. À ce moment-là, je voudrais appeler à l'aide, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je ramène mes genoux contre moi et enroule mes bras autour, prise de tremblements.
Non, pas encore... imploré-je en essayant de contrôler ma respiration saccadée.
L'interrupteur est juste au-dessus de ma tête. Parfois, la lumière peut m'aider à me sortir d'une crise de panique. En grimaçant, la respiration de plus en plus difficile, je lève le bras et appuie sur le bouton.
La pièce s'illumine d'un coup d'une lumière aveuglante. Je gémis en me recroquevillant sur le sol. Vais-je mourir ? J'en ai l'impression. Cette idée s'empare de mon esprit et oblitère toutes autres pensées.
Je me laisse tomber en avant et pose mon front contre le parquet froid, les bras serrés contre mon ventre. La pression dans ma poitrine ne diminue pas. Je me force à ouvrir les yeux et à regarder autour de moi pour me convaincre que je ne suis pas en danger, que tout va bien, mais je suis surprise par une tache noire sur mon avant-bras. Je renifle, frotte mes yeux pour m'éclaircir la vue et regarde ma peau plus attentivement, une douleur sourde dans le ventre, prête à être libérée.
Ce n'est pas une tache, ce sont des écritures tracées au marqueur noir :
"Sénateur Douglas"
Ma tête et mon cœur me font soudain atrocement mal et ma gorge se noue si fort que je n'arrive plus à respirer. J'ouvre la bouche pour aspirer une goulée d'air mais mon visage est paralysé. Mes yeux se remplissent de larmes et ma poitrine se met à brûler. Je suffoque. Mes jambes s'engourdissent jusqu'à ce que je les sente picoter, comme si une armée de fourmis grimpait dessus. Je ne peux pas bouger, je ne peux pas me lever. Une boule grandit dans ma cage thoracique et écarte mes poumons, appuie contre mes côtes. Si je ne fais rien, elle explosera.
Je serre mon bras marqué avec mon autre main et y enfonce mes ongles le plus fort possible.
Fais un effort Loïs, fais un effort ! m'invectivé-je, mais ma voix est engloutie sous la panique qui m'étouffe . Un cri aigu résonne sous mon crâne.
Le bruit de la porte qui s'ouvre me fait soudain bondir sur le côté, et j'arrive à émettre un son. Une femme se penche vers moi, mais tout ce que je peux voir sont ses yeux bleus et effrayés.
Je n'ose pas cligner des miens. Je dois la regarder. Qui sait ce qui peut m'arriver si je la quitte un instant des yeux. Je sens ses mains fraîches se poser sur mes joues, les sens décuplés ; elles repoussent mes cheveux en arrière. Un flash de lumière rouge me fait serrer les paupières et brutalement, tout disparaît.
Je suis à moitié allongée sur le sol, la peau luisante de sueur. Wanda enveloppe ma tête dans ses bras et me presse contre elle en murmurant. Je ferme les yeux sans écouter ce qu'elle dit, me concentrant sur le son apaisant de sa voix plutôt que sur les mots.
La douleur est partie, tout est parti. Je reprends le contrôle de ma respiration et serre mon bras contre moi pour qu'elle ne puisse pas voir le nom écrit dessus.
Nous restons dans la même position pendant de longues minutes, jusqu'à ce que je me détende, blottie contre son coeur. Elle m'aide à me relever et me soutient jusqu'à ce que j'atteigne mon lit, puis m'aide à m'y allonger et rabat les couvertures sur moi. D'un mouvement du doigt dans l'air, un rayon rouge fuse vers l'interrupteur et éteint la lumière.
Je glisse ma main gauche sous l'oreiller, tant pour cacher le nom que pour saisir la crosse de mon pistolet, une habitude prise il y a longtemps et dont je ne peux me défaire. Wanda caresse mes cheveux sans se douter de rien, puis se lève et s'apprête à sortir de la chambre.
Comme je sais que je ne pourrais pas me rendormir seule, je souffle quelques mots d'une voix ténue. Wanda acquiesce gravement, une expression mi-angoissée, mi-triste sur le visage. Un rayon rouge traverse la chambre et me heurte au front. Je ferme les yeux alors qu'elle disparaît.
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Cerberus
FanfictionD'abord je faisais partie du SHIELD. Et puis je suis partie. Ensuite j'ai travaillé pour les Ten Rings. Et cette fois on m'a forcée à m'en aller. Maintenant je vis à New York près des Avengers. Mais ce n'est qu'une question de temps avant que je ne...