Je sens ma poitrine se comprimer sous le sous-entendu et n'arrive pas à me retenir à ce moment-là. Entre son sourire sordide, ses yeux déjà en train de me déshabiller et maintenant ça, mon bras se lève plus vite que ma pensée et je tire une balle dans le pied du professeur.
Un cri de douleur s'échappe de ses lèvres et il se penche en avant pour compresser la blessure et retenir le sang qui s'en échappe.
Un frisson de plaisir silencieux me secoue le corps et je me retiens de justesse de tirer à nouveau.
« Après le pied, je peux tirer dans le genoux, susurré-je calmement, immensément satisfaite d'avoir repris la main. Tu ferais mieux de me répondre. Parle-moi de Cerberus. »
Klein gémit et grimace mais il se redresse avec fierté. Les veines saillantes sur son front et le rictus sur ses lèvres sont les seuls indices de sa douleur.
« Je t'ai bien entraînée, fait-il remarquer avec ironie.
- Ne me cherche pas, l'avertis-je.
- Tu ne sais vraiment pas de quoi il s'agit ? Mon Dieu Aloïse, tu es... tu es surprenante. Je ne pense pas que tu vas croire ce que je vais te dire. Si c'est le cas, essaie de ne pas tirer.
- Parle.
- HYDRA voulait créer une super-entité. Imagine : un seul esprit, une seule âme, mais plusieurs corps. En divisant la conscience d'une personne en plusieurs morceaux dispersées au coin du globe, imagine ce que l'organisation aurait pu faire : un transfert d'informations immédiat, pas besoin de contacter d'autres agents. C'est la couverture parfaite parce qu'elle n'entraîne aucune suspicion.
- Comment avez-vous pu rendre ça possible ?
- Nous ne l'avons pas rendu possible, nous l'avons rendu viable. Difficile de contrôler plusieurs personnes qui pensent comme une. Elles sont plus fortes, avec une meilleure perception de leur environnement.
- Alors qui est Cerberus ?
- Il y a une boîte dans ma chambre, sous le lit, fait Klein avec un sourire malicieux. Elle contient tout ce qu'il me reste du projet. Tu peux aller la chercher si tu veux. »
Je me méfie trop pour même ranger mon pistolet, alors quitter Klein des yeux et lui tourner le dos est hors de question. Mais il me faut cette boîte. Je lui ordonne donc de se lever et de passer devant moi. De temps en temps, je pousse la base de son crâne avec le canon pour le faire avancer plus vite malgré son pied en sang.
Nous entrons dans sa chambre et je m'efforce de ne pas regarder autour de moi. Je ne veux pas savoir à quoi ressemble la pièce où il dort. Klein clopine jusqu'au lit et s'agenouille pour y attraper quelque chose en dessous. Soudain, l'idée que ce soit une arme me traverse l'esprit, mais c'est trop tard. Klein se redresse et pose une boîte en carton sur les draps, fidèle à sa parole. Il me regarde ensuite comme s'il me défiait de trouver une excuse pour lui tirer dessus.
Nous retournons au salon et il la pose sur le sol avant de s'asseoir. Du pied, j'envoie le couvercle voler contre le mur. Tout en gardant le pistolet braqué sur le professeur, je m'accroupis et commence à fouiller dans la boîte. Une photo en couleur est posée au-dessus du tas de papier. Je l'attrape avec précautions et l'observe.
La jeune femme sur la photo a les yeux fermés. Ses courts cheveux noirs sont étalés autour de son magnifique visage au teint de porcelaine.
L'angle de vue la montre allongée sur une table, comme endormie. Son visage, sa peau, la position de son corps parfait contre la surface en métal la rend irréelle, éthérée.
« Elle n'a pas l'air humaine, fais-je en relevant le visage.
- Elle ne l'est pas, confirme Klein. Pour que l'opération fonctionne correctement, HYDRA a créé des corps, explique-t-il face à mon air stupéfié. Nous avions besoin d'enveloppes sans âme. »

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Cerberus
Fiksi PenggemarD'abord je faisais partie du SHIELD. Et puis je suis partie. Ensuite j'ai travaillé pour les Ten Rings. Et cette fois on m'a forcée à m'en aller. Maintenant je vis à New York près des Avengers. Mais ce n'est qu'une question de temps avant que je ne...