Chapitre 52

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C'est Steve qui me ramène dans ma chambre pour nettoyer le sang séché sur ma peau et désinfecter les deux coupures sur mon torse et mon épaule. Je le laisse faire l'air hagard, déjà loin, plongée dans les détails de ma vengeance. L'entrée de Wanda dans la salle de bain ne suffit pas à me déconcentrer. Elle s'installe sur le sol à côté de moi sans rien dire mais c'est à peine si je sais qu'elle est là.

Une fois qu'il a fini, Steve laisse retomber ses coudes sur ses genoux en s'attendant à ce que je le regarde. En voyant que je suis perdue dans mes pensées, il me fait relever le menton du bout des doigts. Je cligne des yeux plusieurs fois en émergeant et croise son regard désolé et ses sourcils haussés qui se touchent presque sur son front. Mais je ne me laisse pas avoir. Il est soulagé de savoir que Carrie ne nous pourchasse plus.

« Nous les détruirons », me promet-il.

La main de Wanda serre brièvement la mienne en signe de support mais je me dégage doucement avant de me lever. Les deux autres me regardent sans savoir quoi faire.

Je sors de la chambre de Steve pour entrer dans la mienne et m'assieds sur le lit en tailleur. Là, je prends une profonde inspiration et souffle tout l'air hors de mes poumons avant de recommencer. Je n'ai pas le temps de pleurer et ça ne m'avancerait à rien. Ce que je dois faire, c'est détruire Beth, détruire ARIES. Et le seul moyen pour cela, c'est de contrôler parfaitement Ben et Chiara.

Je pose mes mains sur mes genoux et ferme les yeux pour me concentrer sur le premier. À Londres, l'homme ouvre les yeux et se lève. Un jet appartenant à T'Challa est arrivé pendant la nuit mais j'ai retardé son départ pour être moins distraite alors que j'affrontais Carrie.

Ben se lève et attrape la lanière d'un sac de sport qu'il balance sur son épaule avant de saisir les clés de son appartement et d'en sortir. Je reste vigilante, angoissée à l'idée qu'ARIES soit déjà sur les lieux.

Ben descend les escaliers jusqu'au sous-sol où il entre dans une voiture et émerge hors du garage. Les souvenirs stockés dans ma mémoire me permettent de me repérer dans la ville et de conduire jusqu'à l'aéroport, où un avion gris attend. Il gare la voiture sur le côté et en sort, le sac dans la main. Un homme et une femme du Wakanda l'attendant sur la piste, à deux pas des escaliers escamotables. Le premier lui tend sa main, qu'il serre, puis il montre son passeport à la femme. Elle acquiesce avec un petit sourire et entre dans l'avion en premier. Ben la suit, mais la présence de l'homme dans son dos me rend nerveuse.

Le jet de T'Challa est l'un de ces jets de gens riches, avec des sièges d'un côté et une banquette de l'autre, et des hublots si larges qu'il se rapprochent plutôt de la fenêtre. Ben pose son sac sur l'un des fauteuils et s'installe, boucle sa ceinture et pose ses mains sur les accoudoirs.

Aucun mot n'a été échangé et je tente de faire le moins de gestes superflus possibles pour éviter les erreurs entre Ben et Loïs. Les deux wakandais ont dû être briefé par le roi parce qu'ils ne posent aucune questions.

Le jet se met en marche, prend rapidement de la vitesse et décolle. Ben ferme les yeux.

En Afrique, la porte de ma chambre qui s'ouvre me tire de ma torpeur. Je relève la tête et distingue les contours flous de Bucky, qui s'arrête dans l'entrée sans oser aller plus loin. Il donne un petit coup sur l'interrupteur et éclaire la pièce, me faisant cligner des yeux.

« Je voulais voir comment tu allais », s'explique-t-il.

En disant cela, il passe une main dans ses cheveux et jette un œil dans le couloir comme s'il regrettait déjà d'être venu. Je déplie mes jambes et les fais pendre du lit en m'appuyant sur mes mains.

CerberusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant