Chapitre 59

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Quartier-général du SHIELD « Playground », USA

Une semaine s'est écoulée depuis ma capture, une semaine pendant laquelle j'ai dû répondre à des interrogatoires et subir des tests avant d'être jetée dans la petite prison personnelle du Directeur. Loïs, Ben et Chiara sont restés ensemble dans la même cellule de confinement, à se reposer en attendant d'être jugés.

García m'a fait comprendre avant de m'enfermer que le Directeur et elle discuteraient de mon cas. Au bout d'une semaine, je ne me fais plus d'illusions : si le Directeur avait voulu me faire sortir d'ici et subir un procès, il l'aurait fait depuis longtemps.

Le gouvernement doit être en train de lui taper méthodiquement sur tous les doigts, à moins qu'il ne soit même pas au courant. Dans ce cas, le SHIELD est seul maître de mon futur. Ils pourraient bien décider de me garder ici jusqu'à la fin de mes jours.

Chiara est allongée sur le lit, Loïs assise sur le bord et Ben dans la salle de bain quand la porte de la cellule s'ouvre. Frappée de stupeur je regarde le Directeur entrer et refermer derrière lui.

« Allez-vous m'attaquer ? » demande-t-il avec un humour sec.

Je secoue la tête de droite à gauche, trop surprise de le voir entrer en personne pour avoir l'idée de répliquer.

Un sourire éclair passe sur son visage puis il s'avance, un dossier en carton bleu dans la main. Il promène un regard incertain sur Ben qui est sorti de la salle de bain puis sur Loïs et Chiara avant de bravement prendre une chaise et s'installer en face du lit.

Coulson est une légende parmi les agents du SHIELD, au même titre que Nick Fury ou que l'agent Melinda May. J'ai beau l'avoir déjà rencontré plusieurs fois, il m'a toujours intimidée, et je ne suis pas habituellement intimidée par n'importe qui.

« Comment doit-on vous appeler ? Loïs ? »

Il sort une feuille de son dossier et la dépose sur mes genoux. J'y jette un coup d'œil rapide et constate avec un sourire sans joie qu'il s'agit d'une fiche d'identité à ce nom avec ma photo dessus.

« Benjamin ? »

Coulson tire une seconde feuille de papier et la dépose sur la première.

« Ou Chiara ? »

Une troisième page rejoint les deux premières et l'homme croise les bras en silence, attendant une réponse qui ne vient pas.

« La dernière fois que j'ai entendu votre nom vous causiez des problèmes. La fois d'avant vous en sortiez à peine et c'est à moi que vous avez causé des problèmes. Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que vous apparaissez sur mon radar, les problèmes ne sont jamais loin ?

- Je suis un agent, réponds-je sans m'excuser, voilà pourquoi.

- Non, vous ne l'êtes pas, corrige-t-il. Mais ça peut peut-être changer. »

Je me raidis sur mon siège et incline la tête de l'autre côté, intéressée. Un espoir fugace enflamme mon esprit mais je me force à l'éteindre pour m'éviter la déception qui risque de s'ensuivre.

« Avec qui avez-vous attaqué la base ARIES ?

- Je l'ai déjà raconté à l'agent qui m'a interrogée, réponds-je avec précautions. Je l'ai fait seule. »

Je renvoie à Coulson son sourire. Nous sommes tous les deux amusés par le fait que je sache qu'il sait que je mens. Pourtant, tant que je n'avoue rien il n'a rien contre moi.

« Il n'y a pas de micros ici, affirme-t-il. Votre réponse déterminera ce que je vais faire de vous. Avec qui avez-vous attaqué l'Œil ? »

Mon sourire disparaît et je me mords l'intérieur des joues en réfléchissant. Coulson sait déjà que j'ai entraîné avec moi des échappés de justice, tout le monde au SHIELD le sait déjà. L'avouer ne peut pas faire de mal.

« J'ai peut-être eu l'aide d'anciens collègues de travail », réponds-je.

Un sourire content étire les lèvres de Coulson et il dépose le dossier sur mes genoux avant de s'avancer sur son siège. Je n'ose pas détourner les yeux alors qu'il me scrute comme pour deviner si je mens. Tout se joue maintenant.

« Alors j'ai peut-être une place pour vous. »

À ces mots je retiens à peine mon cœur d'exploser de bonheur dans ma poitrine et je dois me mordre l'intérieur des joues jusqu'au sang pour ne pas laisser un sourire gigantesque s'étaler sur mon visage. Coulson reste extrêmement sérieux et je m'oblige à faire de même, malgré les frémissements de mes muscles qui paraissent sous tension électrique.

« Il n'y a qu'une seule condition. »

CerberusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant