Chapitre 55

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Ben déverrouille à distance la porte près de laquelle Loïs se tient.

Je fonce de l'autre côté, rapide comme l'éclair, ignorant les appels surpris et vaguement inquiets à l'idée d'être trahis à nouveau des trois autres hommes. Au même instant, Chiara frappe Wanda à l'arrière de la tête tandis que Ben se lève et projette le siège de Natasha sur le côté. Les deux se glissent derrière la porte du poste de sécurité en enfermant les deux femmes. Simultanément, deux coups sourds contre deux portes différentes me font frémir.

« Qu'est-ce que tu fais ! » hurle Bucky avec rage en frappant contre l'acier renforcé.

Un sentiment de culpabilité descend se lover dans mon ventre mais je reste calme.

« Je ne suis pas en train de vous trahir, réponds-je. J'ai des comptes à régler avec Beth Richards, et je dois m'en occuper avant que vous ne puissiez l'atteindre. Je suis désolée, Buck, fais-je en m'adressant seulement à lui. Il n'y a pas d'autre moyen. »

Plusieurs coups sont frappés contre la porte mais je m'éloigne sans les écouter.

« Loïs, implore la voix de Wanda, j'ai confiance en toi, mais ne fais pas tout rater. Pas maintenant. Tu sais que tu peux compter sur nous, quoi que tu aies besoin de faire.

- Je ne vous demanderai pas de participer à ça », refusé-je sur un ton sinistre.

En disant cela je coupe les communications et jette les oreillettes pour les empêcher de me localiser.

La première à remplir sa mission est Chiara. J'ai dû tuer plusieurs agents sur le chemin, mais ils se sont faits plus rares en montant dans les étages. Rapidement, je parcours le couloir jusqu'à arriver devant une porte blanche avec mon nom gravé dessus en lettres dorées. Je ne sais pas encore comment je vais pouvoir effacer ça, mais je remets la décision à plus tard et entre dans la chambre. Le scanner digital fonctionne avec les empreintes de Chiara, sûrement aussi avec celles de Ben. Ce n'est pas parce que la chambre est au nom de Loïs que les deux autres ne s'en sont pas servis dans mon dos. Enfin, moi, dans mon dos. Bref.

Tout est tel que je l'ai laissé, mais je sais que le personnel de l'Œil est venu faire le ménage, une erreur de la part de Beth. J'enroule un tee-shirt noir qui traîne sur le fauteuil autour de ma main droite et m'en sers pour ouvrir les tiroirs et sortir mes vêtements, mes armes, et tous les objets que j'ai laissé ici. Heureusement, je n'ai pas grand chose, mais ce qui reste suffirait à m'incriminer dans un procès.

Je range une arme dans ma ceinture et essuie méticuleusement des empreintes éventuelles sur les couvertures des livres, à l'intérieur du mini-bar ou derrière le miroir dépliable de la salle de bain. Je sors de la chambre, mes vêtements sous le bras, et tire plusieurs fois dans le scanner biométrique. J'en sors le mécanisme supposé reconnaître mon empreinte, que je fracasse sous mes talons et jette par la fenêtre.

Il reste le problème du nom. En appliquant le canon de mon arme sur la première lettre, je tire et arrache une partie de l'inscription de la porte en bois, dont des éclats volent dans tous les sens. Satisfaite du résultat, je continue sur toute la ligne puis ramasse une poignée d'éclats dorés que je jette par la fenêtre. Je les regarde pendant une seconde disparaître dans les buissons, satisfaite.

C'est alors qu'une main se plaque à l'arrière de ma tête et me claque le front contre la vitre, me faisant tomber sur les genoux en voyant des chandelles.

* * *

Après que Chiara se soit éloignée par la gauche du poste de sécurité, Ben est parti vers la droite. Vider ma chambre, détruire le scanner et rendre le nom gravé sur la porte illisible ne suffiront pas à décourager qui que ce soit de m'attaquer en justice. S'il faut supprimer les preuves de mon implication, alors il faut que je disparaisse également des registres.

CerberusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant