Chapitre 20

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Wakanda

Onze heures après ma rencontre avec Scott Lang, je suis assise au poste de pilotage de mon avion et essaie communiquer avec la tour de contrôle d'un aérodrome wakandais pour pouvoir me poser. Lang, en parlant d'un homme-chat, a indiqué qu'il s'agit du roi T'Challa, qui a succédé à son père après l'attentat de Vienne.

Je regarde en bas mais mes yeux ne rencontrent que l'immensité de la forêt sous l'avion. Pour l'énième fois je vérifie sur l'écran de vol que je ne me suis pas perdue, puis je retente d'entrer en contact avec quelqu'un, n'importe qui. Ne recevant pas de réponse, je suis forcée de faire tourner l'avion et de voler en cercle autour de la zone théorique d'atterrissage. La frustration me fait grincer des dents.

« Vous êtes trois kilomètres trop à l'ouest. »

Je sursaute et tourne instinctivement le regard vers le haut-parleur de la radio. La voix est chaude avec un fort accent, mais claire comme de l'eau de roche.

« Nous avons dû brouiller votre système d'orientation pour vous éloigner. Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? »

Je réponds avec honnêteté, mais les contrôleurs du Wakanda sont durs à convaincre. Je tourne un long moment dans les airs le temps de les laisser contacter leurs supérieurs. Ils ne s'attendaient pas à ma visite. Finalement ils me donnent l'autorisation de me poser mais je sais que j'ai eu chaud. Je pivote vers l'est en suivant leurs directions. Un regard en bas m'indique que la forêt n'en finit pas. Il est impossible de construire un aéroport dans l'entrelacs d'arbres. Peut-être essaient-ils à nouveau de m'éloigner ?

C'est alors que le paysage devant moi se brouille. Je cligne plusieurs fois des yeux pour m'assurer que je ne rêve pas, mais le voile semble se briser devant le nez de l'avion pour s'ouvrir sur une scène tout droit sortie du futur. La ville qui s'étale devant moi s'élance vers le ciel, les buildings resplendissants sous le soleil couchant, avant de se fondre dans la forêt. Je retiens un sifflement admiratif.

Les contrôleurs me font dévier de ma course et la ville sort rapidement de mon champ de vision.

Peut-être ont-ils appelé le roi, peut-être m'ont-ils juste autorisée à atterrir pour m'interroger à la sortie de l'avion. Tout de ce que sais, c'est qu'ils ne m'ont pas menacé de faire sauter le jet si je ne faisais pas demi-tour, et c'est déjà pas mal.

Je descends l'appareil jusqu'au sol et les roues heurtent la piste dans un grincement. Je ralentis et suis les instructions des contrôleurs pour me garer. Ils me guident jusque dans un hangar vide de l'aéroport. En bas, un groupe mêlant techniciens et hommes en costumes noirs qui se tenaient jusque là prudemment à l'écart, se met en marche vers moi.

Je détache ma ceinture de sécurité et, avant d'ouvrir la porte et de déployer l'escalier qui me permet de descendre, je ramasse les boîtes de nourriture vide et les couvertures que j'ai laissé traîné sur les sièges en cuir noir. Je jette mes déchets à la poubelle et replie les couvertures, puis j'ouvre l'un des coffre à bagage et en sort mon sac de voyage qui contient des vêtements et un pistolet déchargé.

Je le balance sur mon épaule et tapote la seconde arme dans mon dos, passé dans la ceinture de mon pantalon. Je jette un coup d'œil dans un miroir pour voir à quoi je ressemble et je m'entraîne une seconde à me donner l'air inoffensif et vaguement terrifié mais je grimace en voyant le résultat. Je ne duperai personne.

Finalement prête à affronter la délégation du Wakanda, je frappe le bouton qui contrôle la porte de l'avion et la regarde se déployer jusqu'au sol. Aussitôt, un courant d'air chaud s'engouffre dans la cabine climatisée.

Mon sac dans le dos, je descends la dizaine de marches jusqu'en bas, sous le regard menaçant de deux policiers armés, des deux côtés de l'escalier. Trois autres hommes en costume se tiennent en une ligne compacte, les mains jointes devant eux.

CerberusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant