15. Aurore

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La petite troupe était dans le noir complet, et Aurore s'en inquiétait. Si cela n'avait tenu qu'à elle, elle n'aurait pas fait confiance aveuglément à Axelle. Il y avait quelque chose chez cette fille qui la dérangeait. Mais elle ne savait pas quoi. Alors, à défaut de preuves réelles, et pas simplement un dérangement, elle suivit le mouvement dans le tunnel.

Elle n'y voyait quasiment rien, et elle ne devait d'être encore debout qu'au fait qu'ils étaient dans l'eau, et que tomber, dans l'eau, c'était impossible.

Cela devait faire trois minutes qu'ils nageaient à toute vitesse, et Aurore était rentrée dans Luca deux fois, parce qu'il était devant elle et qu'elle ne le voyait pas. De temps en temps, elle voyait un filet de lumière qui traversait le mur, par quelque fissure, puis le tunnel était replongé dans le noir total.

Axelle : On est bientôt arrivés.

Luca : On est bientôt arrivés genre dans deux minutes ou dans dix minutes ?

Voilà que Luca commençait à se plaindre comme un enfant, maintenant ! Et dans deux minutes quoi ? Raphaël éclatait en sanglot ?

Axelle : Deux minutes, peut-être trois.

Luca : D'accord.

Aurore n'était pas sûre que les indications d'Axelle soient les bonnes, mais en effet, deux minutes plus tard, ils débouchèrent sur une autre petite porte cachée dans un mur.

Axelle l'ouvrit et sortit la première. Puis elle revint et affirma :

Axelle : C'est bon, la voix est libre. Venez !

Elle attrapa Raphaël par la main et le tira. Aurore vit rouge et passa à vitesse grand V entre eux, obligeant Axelle à lâcher la main du garçon. Elle sortit et se planta devant le mur, dos aux autres, les bras croisés.

Leo la rejoignit, pendant que les autres parlaient à voix basse de sa réaction. C'était sûr qu'elle avait agi de manière puérile et irréfléchie. Tout le monde devait être d'accord sur ce point.

Leo : Aurore ?

Aurore se tourna vers lui.

Aurore : Qu'est-ce que tu veux ?

Vu la tête que fit son fantôme de frère, elle avait dû être un peu plus violente que ce qu'elle comptait.

Leo : Juste savoir si ça va.

Il lui lança un regard perçant et Aurore eut la sensation qu'il pouvait lire jusqu'au fond de son être.

Aurore : Oui, ça va. Je suis un peu secouée, mais ça va.

Elle détourna les yeux et fixa l'emplacement de ces pieds qu'elle n'avait plus. La vue de cette queue de poisson rose nacré n'était pas vraiment habituel.

Leo : Secouée par tout ce qui t'arrive ou secouée par ces deux garçons ?

Aurore se tournavers lui, lui sourit et avoua en rougissant :

Aurore : Un peu des deux... Mais comment peux-tu le savoir ?

Leo eut un sourire mystérieux et répondit :

Leo : D'abord, tu es ma sœur. Même si ça fait six ans qu'on ne s'est pas vus, je te connais sur le bout des doigts. Ensuite, je suis un fantôme. Et, depuis que je suis un fantôme, je perçois certaines choses...

Aurore émit un faible sourire puis lui posa sa main sur le visage. Du moins, elle fit mine de poser sa main sur son visage, car si elle avait vraiment posé sa main sur le visage du fantôme, elle serait passée à travers.

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