XXXII. Sortie de coma

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Je suis réveillée par un étrange bruit. Je parviens à le reconnaitre mais je me répète plusieurs fois que ce n'est qu'un rêve. Au bout d'une dizaine de minutes, je décide d'ouvrir mes volets en grand. Mes yeux s'écarquillent, puis un sourire vient se graver sur mes lèvres. L'horloge est en marche.

Emma est donc bien restée. C'est une excellente nouvelle. La Malédiction commence lentement à se briser.

Je garde mon sourire quelques minutes avant de me rappeler ce qu'il s'est passé hier. On m'a volé mon grimoire. Je jette un coup d'œil à l'heure, six heure et demi passé. J'ai encore largement le temps avant de me rendre à l'hôpital pour aider Mademoiselle Blanchard. Exceptionnellement, j'ai le droit de ne pas aller en cours pour cette raison.

Je me prépare et sors pour me rendre chez le concierge. Je frappe à sa porte et un vieux monsieur tout rabougri m'ouvre. Il a le dos courbé, la barbe mal rasée et ses petits yeux bruns sont tout, sauf engageant. Avec le temps, j'ai appris à ne pas me laisser intimider par cet arnaqueur.

Il a été désigné concierge mais je sais que l'immeuble ne lui appartient pas. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où il a augmenté le prix du loyer, jusqu'à ce qu'il soit ramené à l'ordre par Regina. Il est payé pour surveiller un immeuble plein à craquer d'étudiant orphelin. C'est pas le métier rêvé je vous l'accorde mais qu'il ne s'étonne pas qu'on lui fasse des crasses ensuite !

- Bonjour Monsieur Opcript, dis-je poliment.

- Qu'est-ce que vous me voulez encore ? C'est toi qui a foutu de la farine au deuxième étage pas vrai !

Il me pointe du doigt. Il ferme un œil et son halène dégage une forte odeur d'alcool. J'hausse un sourcil et le regarde de haut en bas. Il est complètement débrayé et ivre. Une tache de substance inconnu se trouve sur son haut. Je jette un coup d'œil à l'intérieure de chez lui et ce que je peux voir me fait pitié.

- Non ce n'est pas moi qui ai mis de la farine au deuxième. Je suis au rez-de-chaussée.

- Menteuse ! Tous des menteurs à votre âge ! Vous n'avez rien de mieux à faire que de m'importuner !

Je soupire. Il faudra que j'aille parler aux garçons du deuxième, c'est pas la première fois que j'entends qu'ils font le bordel. Monsieur Opcript ne m'aidera pas dans son état. Je vais devoir fouiller par moi-même.

Je lui souris et le prends par les épaules pour le raccompagner dans sa chambre.

- Vous avez l'air malade Monsieur ! Allez vous coucher, je promets d'aller parler aux autres, dis-je d'une voix doucereuse.

- Mais laissez-moi donc ! Je vais très bien !

Je le tiens par les épaules et le guide dans son habitation en désordre. Il tente de se débattre mais son état ne le lui permet pas. Je rapproche mes doigts de sa nuque une fois que nous arrivons dans sa chambre.

- Chhhhh..., ai-je soufflé. Détendez-vous.

Inconsciemment, je sens ses muscles se détendre sous mes doigts. A ce moment, je plante mes pouces de part et d'autre de son cou, sur des points bien précis. Son corps se crispe d'un coup et dix secondes après, il tombe sur son matelas. Je perçois un léger ronflement qui m'indique qu'il s'est endormi. Parfait. Merci Félix pour la technique !

Je pars dans son salon où j'avais repéré tous les doubles des clés de l'immeuble. Je cherche des yeux mon numéro et une fois que je le trouve, il n'y a aucune clé dessus. Merde !

L'envol du Phénix [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant