L'envol du Phénix [TOME 2]

LXI. Que de retrouvailles

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- S'il te plait Rumple... Arrête de pleurer, souffle un petit garçon.

Le bébé enroulé dans une couverture ne s'arrête pas pour autant. Il continue d'hurler sa faim. L'enfant à côté de lui pleure aussi mais en silence. Il a peur, il a froid, il a faim et il ne sait pas quoi faire. Il se contente de serrer le nourrisson contre lui.

Deux vieilles femmes passent par là et entendent les pleurs. La curiosité les pousse à chercher d'où provient le bruit. Au fond des bois, elles trouvent l'enfant qui berce doucement le bébé. Quand il les voit arriver, il se lève, le bébé serré contre lui pour le protéger.

- N'ai pas peur mon petit, dit la première.

- Nous ne te voulons aucun mal, explique la seconde. Comment t'appelles-tu ?

Le garçon détaille ces deux bonnes femmes, serrée dans leur corset qui fait bomber leurs opulentes poitrines. Méfiant, il ne répond pas et recule d'un pas. Rumple, dans ses bras s'est calmé.

- Ecoute mon petit, nous voulons t'aider, où sont tes parents ?

Il ne répond toujours pas. Mais les deux femmes peuvent parfaitement voir ses larmes se remettre à couler. Elles se lancent un regard triste et hochent toutes deux la tête.

- Pauvre enfant... vient avec nous.

- Nous allons nous occuper de vous. Comment t'appelles-tu ?

Le cœur du garçon accélère. Au fond de ses yeux, une lueur vient de s'allumer. Encouragé par l'espoir qui nait en lui, il dit d'une petite voix :

- Je m'appelle Peter, et voici mon petit frère Rumple.

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Quelques années sont passées, les deux vieilles femmes ont recueilli les frères orphelins chez elles. Peter a neuf ans et Rumple cinq. Ce dernier est resté chez eux pendant que Peter se promène dans les rues de la ville. Il aime bien s'éloigner un peu de la maison. Il préfèrerait vagabonder dans la forêt à côté de chez lui mais c'est interdit. Des chasseurs se font égorger toutes les semaines. Alors il se contente du petit village.

Il passe par le marché. Il n'aime pas vraiment cette foule d'adultes bruyants qui se moque de qui se trouve autour d'eux. Grace à sa taille, il se glisse parmi les villageois qui bouche les passages. Il vole une pomme rouge qu'il croque avec délice. Personne ne le remarque, ce qui l'arrange bien.

Il passe devant une étale particulièrement bruyante. Une horde de femme se bouscule pour être en première ligne. Piqué par la curiosité, le jeune Peter s'avance pour mieux voir la scène.

- Allons, allons ! Voici la nouvelle mode de la cour du Roi ! Notre cher monarque est un mélomane éperdu. Les musiciens sont à l'honneur ! Leur art est unique ! On dit que les musiciens personnels du Roi sont de tel virtuoses, qu'ils vous font perdre la tête !

Il fronce les sourcils. Il ne sait pas ce qu'est un mélomane, ni un virtuose et encore moins pourquoi ont doit leur couper la tête mais les objets scintillants sur les tables attirent son attention.

Après avoir jeté un coup d'œil circulaire autour de lui, l'enfant s'avance vers l'étale. D'un geste habile, il détache deux colliers et s'éloigne pour les regarder.

- Hey ! Petit ! Reviens ici tout de suite !

Le marchant l'a repéré. Le garçon se met à courir le plus vite possible pour lui échapper. Il renverse plusieurs barils, saute par-dessus les tables des terrasses en riant. Oui, il riait. Cette petite course et la colère du vendeur l'amusent. Emporté par la foule, il arrive à lui faire perdre sa trace. Il rentre chez lui, sans se départir de son sourire.