XXI. Règlement de compte

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   Mes mains sont fermement posées sur le bord du lit en face de moi. Je suis penché en avant, debout dans une position nonchalante. Mon traditionnel sourire carnassier, plaqué sur mes lèvres montrent mon irrépressible envie de jouer.

   Je fixe la jeune fille rousse en face de moi. Assise au fond du lit, à une certaine distance de moi, ses iris brunes laissent transparaître une certaine peur. Peur, qu'elle tente pourtant de me cacher. Elle ressemble à une poupée de porcelaine avec sa peau pale, ses longues jambes, sa taille fine...

   Je plonge mes yeux verts dans les siens et contourne le lit d'une démarche féline. Elle s'éloigne un peu lorsque je pose un genou sur le matelas, ce simple geste me dévoile toute la crainte qu'elle éprouve à mon égard. Je vois dans ses yeux qu'elle regrette ce geste. Mon sourire s'agrandit lorsque j'y aperçois un sentiment qui m'est familier. Du désir.

   Je me rapproche encore un peu d'elle, elle ne recule pas cette fois-ci. Je suis proche d'elle maintenant pourtant nos deux corps ne se touchent pas. Pas encore. Ma main caresse sa joue avec légèreté, elle se crispe mais ne fait rien pour m'arrêter. J'attrape doucement sa mâchoire en caressant sa joue de mon pouce. Elle ferme les yeux pour mieux apprécier mes caresses.

   Je ris intérieurement de sa naïveté. Je suis au-dessus d'elle, je balaye quelques mèches flamboyantes de son visage de poupin. Je perçois son cœur battre plus vite contre ma main. Il accélère encore plus quand mes lèvres se pressent contre son cou. Elle gémit. L'une de mes mains est sur sa taille tandis que l'autre passe dans sa crinière de feu. Je la vois serrer les draps.

   Sa respiration devient de plus en plus irrégulière pendant que je laisse une traînée brûlante dans son cou. Je suçote un coin de sa mâchoire puis continue de monter. J'attrape son lobe d'oreille entre mes dents, léchant le contour.

- Peter, gémit-elle.

   Je souris un peu plus contre sa peau veloutée. Je me recule d'elle, pour observer son visage qui a bien rougi pendant ma douce torture. Dans ses pupilles brillent un désir bien plus ardent, que j'ai réussi à enflammer. Je prends possession des deux bouts de chaires qui lui servent de lèvres. Un baiser fougueux. Nos langues dansent avec acharnement. Je m'accroche à sa taille tandis qu'elle passe une main dans mon dos et une autre dans mes cheveux qu'elle empoigne. Mon cœur accélère, il sait ce qu'il va arriver et palpite d'excitation.

- Peter ! S'exclame Antony en ouvrant grand la porte.

   La rouquine me repousse et je m'écarte vivement. Le garçon recule et se confond en excuse. Je serre les poings, la rage et la frustration me brûle. Je lance un regard noir à Antony.

- Qu'est-ce que tu veux ? Ai-je craché.

- Il...il faut que je te dise quel...quelque chose.

   Je soupire de colère mais consentis à me lever, je sens que c'est important. La fille est toujours recroquevillée sur le lit, choqué par ce qu'il vient de se passer. Bravo, j'étais à deux doigts de l'avoir ! Bien que la flûte ait refroidit Antony, il n'en est pas moins agaçant.

   J'embrasse chastement la jolie rouquine avec un sourire contrit. Elle y répond avec douceur. Je lui caresse la joue sans la quitter des yeux.

- Je te promets de revenir et on reprendra là où nous avons été interrompus, ai-je chuchoté avec envie.

   Je la sens frissonner et sors de la chambre. Je suis le grand roux qui me conduit dans un lieu isolé des autres. Je ressens toujours cette profonde frustration qui risque de me rendre exécrable.

L'envol du Phénix [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant