L'envol du Phénix [TOME 2]

XIII. Déchirement

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   J'ouvre les yeux. Je ne reconnais pas immédiatement le lieu où je me trouve. Une salle luxueuse, inoubliable, c'est bien évidemment la chambre de Regina. Le marbre gris, les meubles travaillés par les meilleurs artisans, le lustre de cristal, tout est reconnaissable entre mille.

   Je porte mon attention sur les personnes s'y trouvant. La Reine et Rumplestiltskin parlent. Elle est vêtue d'une robe noire, bouffante comme pour l'époque, recouverte d'une dentelle rouge sang. Une impératrice dans toute sa splendeur. Le Ténébreux n'a pas changé, on remercie les joies de l'immortalité. Il la félicite pour son apprentissage de la magie et lui dit qu'il n'a plus rien à lui apprendre.

- Je pourrais te remettre un diplôme mais je ne pense pas que ce soit très original, rit-il. Je vais plutôt te donner ça !

   Il lui tend un petit rouleau qu'il vient de faire apparaître. Elle le prend délicatement, sans le remercier et l'ouvre. Il est écrit dans une langue que je ne connais et ne comprends pas. Pourtant, ça ne semble pas gêner Regina.

- C'est un sortilège de mon invention, sans aucun doute le plus puissant de tous !

- C'est...

- Exact très chère ! C'est une Malédiction...

   Les images changent. J'atterrie dans une salle remplie de monde et de toute sorte. Humains, elfes, nains et fées sont tous présent. La tension n'a pas l'air joyeuse. Au centre, je repère Blanche-Neige et Charmant habillés de vêtements de mariage.

   La robe de Blanche est magnifique. Longue et des plumes blanches recouvrent la partie basse. Des bretelles épaisses cachent ses épaules et ses bras sont couverts par de longs gants blancs. Ses cheveux noirs, maintenus en arrière par de petites fleurs blanches dégagent son visage.

   Charmant porte une veste gris foncé décorée de spirales noires. Une bande grise passe de son épaule droite à sa hanche gauche et il est drapé d'une lourde cape grise. Un pantalon noir assorti couvre ses jambes où une épée se trouve accrochée.

   Toute l'assemblée est tournée vers l'entrée où j'arrive à voir Regina. Toujours avec des vêtements noirs, elle parle aux mariés qui n'ont pas l'air ravie de la voir.

- Vous ne pourrez pas gâcher cette fête, s'écrit Charmant à la Méchante Reine.

- Ho mais je ne viens pas pour gâcher la fête, répond-elle doucement. C'est tout le contraire ! Je viens vous offrir un présent.

- On ne veut rien recevoir de vous, rétorque sèchement Blanche-Neige.

- Vous l'aurez quand-même, réplique sa belle-mère.

Elle se tourne vers les invités et les regarde avec dédain en grimaçant déjà de plaisir face à ce qu'elle compte offrir.

- Parce que le présent que je vous offre... c'est cet ultime jour de bonheur et de fête. Dès demain j'entreprendrais mon œuvre inéluctable. Vous venez de faire vos serments ? A moi de faire le mien ! Tous ce que vous aimez, vous tous ici présent, vous sera enlevé pour toujours !

   D'un geste théâtral, elle se retourne vers les deux souverains qui la regardent avec stupéfaction. Ses lèvres maquillées de rouge sang s'étirent en un sourire maléfique.

- Et de votre malheur, je tirerai ma plus grande victoire ! Je jure de réduire à néant votre bonheur ! Je jure de le faire quoi qu'il m'en coûte !