Inspirer, expirer, avancer. Je me répète ces trois mots depuis ce matin. Je les exécute par mécanisme. L'envie n'y est pas. Je ne veux rien. Tout s'est envolé, je me sens vide.
Le visage que je vois dans le miroir ne me plait pas. L'iris bleu qui encercle mes pupilles sont ternes, comme éteints. Je soupire, lasse. Je suis dans ce qui s'appelle : une remise en question totale. Qui je suis ? Qu'est-ce que je veux ? Pourquoi je fais ça ?
Archie dit que cette étape est une bonne chose, qu'elle permet d'avancer. Mais on avance uniquement si on trouve des réponses. En l'occurrence, je n'avance pas. Je fais du surplace. Je n'aime pas, ne pas comprendre. C'est une véritable torture de se retrouver là.
Le miroir qui me fait face me reflète ce que je suis. Rien. Qui je veux être ? Quel est mon but ? Et comment je vais m'y prendre pour l'atteindre ?
- Voilà ! Tu es prête ! S'écrie Anne-Lise après avoir replacé une de mes boucles.
Elle se recule pour admirer son chef-d'œuvre. Elle m'a habillée, maquillée et coiffée. La chose dont je suis sûre, c'est que je ne veux pas être la poupée géante de Liza.
- Merci, ai-je murmuré.
- C'était censé te distraire, dit-elle. Je vois que ça fonctionne à merveille.
- C'est pas ta faute, c'est magnifique.
Je me retourne vers la glace. C'est vrai que je suis jolie. Le tissu de mon pantalon est fluide et doux. Mon haut laisse mes épaules dénudées, ce qui permet de mettre en valeur les longues boucles brunes qu'elle m'a faite. Le maquillage reste classique, discret et ne m'empêche pas de respirer.
- J'aimerai pouvoir te faire comprendre que ce que tu as fait est juste.
- Ce n'est pas ça le problème, ai-je affirmé en la regardant dans les yeux.
- Alors qu'est-ce que c'est ? Je ne te reconnais plus, sous aucuns traits !
Je souris tristement, je n'aime pas la voir comme ça. Je voudrais lui parler mais je n'ai pas le droit de déposer mon fardeau sur elle. Ça serait égoïste.
- Je ne veux plus jouer un personnage.
Elle reste là, les bras pantelants. J'ai besoin de sortir. Je la contourne et quitte sa maison. Je loge chez elle depuis que j'ai brulé le rez-de-chaussée de mon établissement.
Si Rumple avait été là, je serais allée le voir. Je lui aurais demandé conseil. Mais il est à New York, en pleine retrouvaille avec Baelfire. Archie ne peut pas comprendre. Il a beau ne pas me juger et m'écouter, il ne me dit pas comment guérir. Blanche et Charmant ne peuvent pas non plus et Henry n'est pas là.
Les mains dans les poches, je déambule à travers la ville. Et si je prenais le problème à l'envers ? Et si, je ne devais pas chercher à devenir une nouvelle personne mais plutôt, retourner aux sources.
Inconsciemment, mes pas me guident jusqu'à la forêt. Je n'écoute pas le craquement des feuilles sous mes pieds. Je suis trop absorbée pour penser à quoique ce soit d'autre.
Quand ai-je été heureuse ? Quand est-ce que je me suis sentie bien ? Je dois trouver le 'chez moi', dont m'a parlé mon frère. Je n'ai pas aimé être Stella. C'est amusant le temps d'une soirée mais c'est très vite ennuyeux. Phénix... Je décide de m'asseoir le long d'un arbre.
Phénix est une armure que j'ai moi-même créé. Je l'ai faite pour survivre dans la Forêt Enchantée, un monde qui m'a bien fait comprendre que je n'y avais pas ma place. Phénix est très utile quand on vit entouré de magie et de personne qui cherche à vous tuer. Pourtant, ce n'est pas être elle qui me rendra heureuse. J'ai aimé les aventures, les énigmes et l'adrénaline mais Phénix ne devrait être qu'un plus.
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L'envol du Phénix [TOME 2]
Fanfic- Où suis-je? - Loin... très loin de tout ce que tu as connu jusqu'ici... tu y resteras jusqu'à ce que tu te soumettes... - Jamais. - C'est ce que l'on verra... fille perdue... La Forêt Enchantée. Un monde où les contes de notre enfance exis...