XVII. Retour au bercail

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Lisez la note à la fin s'il vous plait


   Je mets mes bottes et resserre la cape à mon cou ainsi que mon sac en bandoulière. Je suis prête. Je fais apparaître mes ailes de feu et décolle du sol d'un simple mouvement embrasé. Je dépasse la montagne et fonce vers une bâtisse. Un manoir. Le Manoir des Ténèbres.

   J'atterris devant et observe l'habitat devant moi. C'est une immense maison, de pierres grises qui semble abandonnée. Des plantes noires ont pris possession de l'endroit et lézardent un peu partout. Je déglutis, cette maison me fait froid dans le dos.

   Je passe le portail de fer forgé avec appréhension. Venant du Ténébreux, je m'attends à ce qu'il y ait des pièges. Lorsque je suis devant la porte, j'hésite à poser ma main sur ces immenses portes. Je les pousse, rien ne se passe. Étrange.

   Le plafond est si haut qu'il me fait me sentir petite et misérable. Excellente méthode pour effrayer ses opposants. J'avance de quelques pas sur le carrelage blanc, mes talons claquent sur le sol et produisent un bruit d'écho. L'entrée, froide et lugubre, n'est éclairée que par quelques torches. Je fais un pas de plus et me retrouve projeter hors du château par un puissant champ de force.

   Mon dos s'écrase contre le sol et me coupe le souffle. Je gémis de douleur avant de me relever avec difficulté. Foutue mage noir ! Je retourne devant le champ de force qui est maintenant visible et observe les lettres qui sont apparues sur le sol.


Pour passer,

Une flamme divine tu dois me laisser.


   Je cligne des yeux et relis plusieurs fois ces deux lignes avec incompréhension. Une flamme divine ? Vraiment ? Je crois que nous n'avons pas la même notion de, ne rien coûter, lui et moi.

   Je ne pense pas que j'ai le choix. Le champ de force semble trop puissant pour que je le brise. Je soupire avant de fermer les yeux de mauvaise grâce. Je puise dans mon creux de poitrine comme je l'ai fait pour l'arbre. Mon corps se met à trembler comme la dernière fois. Je sens la chaleur passer de mon thorax à mon épaule, mon bras puis mes doigts. De jolies flammes jaunes apparaissent, la douleur aussi. Je serre les dents et pose ma main contre la barrière invisible.

   Cette dernière s'est rétractée sur les flammes afin de les absorber puis a disparu. J'avance avec prudence, de peur de me prendre à nouveau un champ de force en pleine poire. Vous rigolez mais c'est hyper douloureux !

   Je m'enfonce dans le manoir, qui porte très bien son nom. Je me perds dans les couloirs qui zigzaguent, se croisent, se contournent et se recroisent. Mon sens de l'orientation n'existe plus dans ce dédale, mes nerfs sont à vifs et ma patience sur le point de faire brûler ce labyrinthe de malheur. Si je ne trouve pas cette salle à manger dans cinq minutes, je jure que j'envoie Rumple aux Enfers !

   Je continue de tourner et d'ouvrir les portes une par une, lorsque je tombe enfin sur la grande salle qu'il m'a décrite. La grande table en bois, les fenêtres sur tout le mur... je soupire de fatigue. Je n'en pouvais plus de tourner là-dedans !

   Je fonce vers le petit promontoire et fixe la tasse ébréchée. C'est exactement la même que celle de ma vision. Lorsqu'il parle de Belle avec Régina. Je perçois dans cet objet une sorte d'histoire assez trouble et triste.

L'envol du Phénix [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant