XXIII. Entretient

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   Je suis assise sur un des sièges du café Granny's. Mes doigts tapent avec lassitude la table face à moi. Je jette un énième coup d'œil à l'heure sur la pendule rouge dans un coin de la salle. Cette dernière est décorée à l'américaine avec sont carrelage blanc et noir, ses petites tables en fer et ses canapés rouges. Mon portable se met à vibrer et indique le nom de mon amie Liza.

- Allo ?

- Oui Stella c'est moi... t'es sûre que tu peux pas venir à la soirée ce soir ? Ça va être chiant sans toi.

   Je soupire et prends sur moi pour rester calme. Je lui redis que je suis certaine de ne pas venir ce soir pour la troisième fois de la journée.

- Mais t'es même pas sûre qu'elle te prenne !

- Bien sûr que si, j'ai été élue au conseil de la ville comme représentante de la jeunesse, je bosse bien et je ne cause pas de problème...

- Tu ne causes plus de problème, réplique-t-elle. Pourquoi tu veux à tout prix devenir la baby-sitter de Henry Mills ?

- Parce que j'en ai envie !

- Depuis quand t'aimes bien t'occuper des enfants ?

   Je me mords la lèvre, je cherche une réplique cinglante mais au même moment Madame le Maire entre dans le café. Elle a dit préférer passer les entretiens ici chez Granny's. Moi je dis qu'elle ne voulais pas que son fils se prenne d'affection pour un des candidats... Bien qu'il soit le principal concerné, il n'a apparemment pas son mot à dire.

- Je te rappelle Liza !

   Je me lève et serre la main de la femme en souriant. Elle me rend ma poigne avec fermeté et s'assoie. Je l'imite et soupire intérieurement.

- Bien, alors Mademoiselle Higwart... pourquoi voulez vous devenir baby-sitter ? Demande Regina avec cet air hautain qui lui est propre.

- Je voudrais commencer à gagner un peu d'argent et ne plus dépendre des aides que la région me donne généreusement. Je souhaite devenir plus indépendante pour rentrer dans la vie active.

- Pouvez vous me dire si vous avez des compétences en matière d'enfant ?

- Je m'y connais en enfant, j'ai vécu dix-huit ans dans un orphelinat. Quand on a dix ans, c'est rare qu'on soit adopté. Du coup la plupart du temps j'aidais les plus jeunes. Je les considèrent comme mes frères et sœurs.

   Elle hoche la tête.C'est un magnifique mensonge que je viens de lui servir. Même pour Stella ce n'est pas vrai ! Dans ses faux souvenirs, elle était considérée comme une enfant à problème. Je me doute que Regina ira vérifier mes dires, j'ai donc pris soin de passer plusieurs fois à l'orphelinat et parler avec quelques vieilles connaissances pour m'appuyer. Oui, je ne fais pas les choses à moitié.

- Vous savez, commence la Méchante Reine, j'ai rencontré pas mal de baby-sitter depuis que j'ai adopté Henry. Qu'est-ce que vous avez de plus que les autres ?

- Je suis certaine que vous êtes aux courant de... mes erreurs. Je suis la meilleure pour faire en sorte que votre enfant ne fasse pas les même. Si vous m'accordez sa garde, je lui apprendrais à réfléchir et à se débrouiller par lui-même. Je sais ce que c'est que d'être orphelin.

- Mon fils ne saura rien à propos de l'adoption ! S'exclame-t-elle froidement.

   Je souris un peu face à la possessivité de Regina. Si on m'avait dit un jour que la Méchante Reine serait une mère poule, j'aurais dit à cette personne de chercher un contre-sort.

- On a pas besoin de savoir qu'on est perdu pour l'être. Cet enfant a été rejeté par sa mère biologique, vous ne pouvez rien y faire c'est inscrit en lui.

L'envol du Phénix [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant