L'envol du Phénix [TOME 2]

XL. L'inconnu pourtant connu

    La chaleur de nos corps irradie ensemble. Ma main droite est sur sa taille et ma main gauche dans ses longs cheveux bruns. C'est doux, notre timidité transperce dans chacun de nos gestes. Pourtant aucun de nous deux n'a envie de s'arrêter.

    Quand le manque de souffle nous force à nous séparer de quelques centimètres, je rouvre les paupières. Ses yeux bleus azurs sont magnifiques. Le désir que j'y lis m'électrise.

    Je scelle à nouveau nos lèvres. Celui-là est plus fougueux. Je presse son corps contre le mien tandis qu'elle s'agrippe à mon T-shirt. Rapidement, nos langues s'entremêlent, jouent, dansent.

    Je n'ai pas envie de m'arrêter. Non, je veux que ce baiser continu et aille plus loin. Ma main passe sur sa hanche, je l'entends gémir. Elle mord ma lèvre inférieure, m'arrachant un sourire. Hors de question que je me laisse faire !

    Je vais chercher sa langue et emprisonne son corps contre moi, l'immobilisant. Elle grogne de mécontentement. Ses mains passent dans mes cheveux et les tirent. Mon cœur bat vite et mes poumons réclament de l'air.

    On se sépare à bout de souffle. Un sourire étire nos lèvres rouges. Sa poitrine se soulève au rythme de sa respiration. La voir comme ça, légèrement penchée en arrière, essayant de se reprendre après m'avoir embrassé me donne envie de recommencer. Pour la titiller un peu plus, je parsème sa mâchoire, son cou, sa clavicule et son épaule de baisers. Des soupirs lui échappent et gonflent mon cœur.

    Je m'écarte pour l'observer. Un seul mot me vient... sublime ! Ses yeux, sa voix, son corps, son sourire, ses cheveux, son visage, sa détermination, son humour, son intelligence, sa fougue, son côté doux, sensible... comment ne pas craquer ? Je ne pouvais tout simplement pas passer à côté d'elle sans m'arrêter. Elle me rend dingue !

    Elle se redresse, toujours avec sa moue espiègle. Je la fixe, essayant de graver chaque détail dans ma mémoire.

- Moi qui pensais que jamais ça ne m'arriverait à nouveau, souffle-t-elle.

~~~~~~

    J'ouvre les yeux sur le plafond de ma cabane. Je n'ose pas bouger. Je fais défiler les souvenirs que je garde de mon rêve. Étais-ce un rêve ? Je ne sais pas, ça y ressemblait et à la fois non. Je ferme à nouveau les yeux pour retrouver la béatitude de mon songe. J'humecte mes lèvres comme si je pouvais retrouver son gout dessus.

    Son gout ? Je connais son nom, pourtant je n'arrive pas à m'en rappeler. Je creuse un peu plus dans ma mémoire en vain. Semblable à une luciole qui s'éloigne toujours plus dans la nuit sans que l'on parvienne à l'attraper.

« Moi qui pensais que jamais ça ne m'arriverait à nouveau. »

    Sa voix, murmurée dans un souffle me parait familière. Elle est douce et pleine de malice à la fois. Je soupire d'irritation.

- Mais qui es-tu ? Ai-je soupiré.

    Je n'ai pas le temps de chercher plus longtemps, j'entends quelqu'un m'appeler en bas de ma cabane.

- Matis ! Dépêche-toi de descendre où Aol dit qu'il va monter te chercher lui-même !

- J'arrive ! Ai-je hurlé.

    Je descends de mon hamac, attrape mon arc et mes flèches, j'accroche rapidement un couteau à ma taille et sors. Je descends le plus vite possible.