Le soleil décline lentement vers l'horizon. La luminosité diminue aussi, et laisse place aux ombres dans la pièce. La chaleur me quitte, je réprime un frisson de tristesse. Je sors du lit sans le lâcher du regard, prête à contrer s'il tente le moindre geste vers moi.
Je ne pense pas aux saignements de mon cœur et la peur qui le comprime. Le lit nous sépare. Son visage est indifférent, insondable comme une statue de marbre. La lumière sur sa peau le rend fantomatique. Il ne me quitte pas des yeux, tel un automate.
Les questions aux bords des lèvres, je n'ose les prononcer. J'ai peur. Peur de la vérité. J'ai peur de m'être faite avoir, d'apprendre que j'ai cru tellement fort à quelque chose de faux. Les battements de mon cœur accélèrent et mes mains tremblent. J'ai froid.
- Pourquoi il y a la marque les Enfers sur ton dos ? Ai-je répété la voix vibrante.
Adrian, ou est-ce vraiment lui, ne répond pas. Il me fixe, m'observe comme si je n'étais rien. Ses iris vertes que j'ai longtemps admirée, ne brillent plus. Ma patience, étouffée par la peur et la colère semble disparaitre.
- Réponds ! Ai-je hurlé.
L'air me manque mais je ne le lâche pas du regard. Il esquisse un sourire qui fait ressortir l'une de ses fossettes. Et mon cœur se brise un peu plus.
- Parce que je viens de là-bas.
Il a dit ce que je ne voulais pas entendre. Je serre les dents pour rester droite et ne pas flancher.
- Qui es-tu ?
Son sourire s'agrandit, comme s'il savait que ce que j'allais dire. Suis-je si prévisible ? La colère commence à prendre le dessus. Mon pouvoir s'enclanche, mes doigts me picotent. Je peux utiliser la magie à n'importe quel moment.
- Qui crois-tu que je suis ? Rit-il.
La satisfaction sur son visage m'écœure. Je n'en attends pas plus et me jette sur lui, le poing en avant. La magie décuple ma force. Je vise son menton mais il esquive avec facilité. Il attrape mon poignet et avec une simple torsion, me fait manger le sol.
Je me relève, les flammes dansent dans mes yeux et sur mes mains. Son sourire disparait. Je fonce à nouveau, il essaie d'attraper à nouveau mon bras mais je prévois le coup. Je le force à créer une faille dans sa posture et engouffre mon genou dedans.
Il se plie en deux, le souffle bloqué pendant quelques secondes. J'en profite pour le mettre à genoux et bloquer ses mains. J'inspire pour reprendre mon souffle.
- Qui. Es. Tu ?
- Personne.
Prise de colère, je fais chauffer mes doigts qui tiennent ses poignets. Un crie lui échappe et je m'arrête juste après. Son corps se tend.
- C'est la dernière fois que je te le demande, ai-je soufflé. Qui es-tu ?
- Je t'ai déjà donné la réponse, sourit-il. Je ne suis personne, je ne suis pas humain, je ne suis pas réel.
Sa réponse me fait l'effet d'une gifle. La nuit tombe maintenant. Mon cœur s'emballe mais je ne le montre pas. Je place deux doigts sur sa gorge que je laisse s'enflammer. Je le sens déglutir.
- Comment est-ce possible ? Ai-je craché.
- Tu ne t'ais jamais demandé pourquoi je ressemblais autant à Pan ?
Je rapproche mes doigts de sa carotide lorsqu'il dit son nom. Il me croit stupide ? Evidemment que je me suis posé la question !
- Je te conseille d'arrêter d'éluder mes questions... réponds de façon claire et précise.
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L'envol du Phénix [TOME 2]
Fiksi Penggemar- Où suis-je? - Loin... très loin de tout ce que tu as connu jusqu'ici... tu y resteras jusqu'à ce que tu te soumettes... - Jamais. - C'est ce que l'on verra... fille perdue... La Forêt Enchantée. Un monde où les contes de notre enfance exis...