XII. Prophétie

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   J'avance au milieu des débris et des corps des Peaux-Rouges. La terre est rouge comme le sang et les flammes qui ont pris possession de ce lieu. Les cris de douleur et les supplications me font sourire. Je continue d'avancer, mon épée à la taille et ma flûte dans la main.

   Je joue un petit air et d'autres hurlements se font entendre. Le village tombe en ruine, et les Indiens tombent tout simplement. J'arrive au fond du village. Devant moi se trouve trois Indigènes que je reconnais facilement. Mon sourire narquois s'agrandit.

« Regardez qui je viens de trouver, me suis-je exclamé.

   Lilly, son père et la prêtresse Wakanda se tournent simultanément vers moi. Le chef des Indiens est à terre et les deux filles sont à ses côtés. Lilly se relève tout de suite et fonce vers moi, couteau en main. Je roule des yeux. Elle sait très bien que c'est inutile. J'entends son père lui dire d'arrêter mais elle ne l'écoute pas.

   Avant qu'elle ne m'atteigne, je lève la main et la stop à l'aide de ma magie. Je resserre mon poing et elle commence à étouffer lentement. Son père me supplie de la laisser en vie mais je continue. Je suis trop heureux de voir cette sale garce souffrir. Non, ça n'a rien de personnel...

- Par pitié, je ferais tout ce que tu voudras Pan...

   Je la relâche immédiatement. Elle tombe au sol et tousse à en cracher ses poumons. Lorsqu'elle relève la tête, elle m'envoie son regard le plus noir. Je ne frissonne pas, au contraire je lui souris hypocritement avant de donner toute mon attention à son père.

- Ça m'intéresse. Je veux que ma très chère Wakanda me donne la prophétie.

- Quelle prophétie ? Demande cette dernière tremblante.

- Celle qui parle du Plus-Pure-Des-Croyants.

   On ne peut pas lire l'avenir à Neverland. Mais les Indiens, grâce à des rites ancestraux connus d'eux seul, parviennent à la prédire. Elle me tend une image qu'elle cachait dans ses vêtements.

- Je me doutais que tu viendrais pour elle, Pan.

- Merci beaucoup grande prêtresse ! Ho et Chef, tu as une mine affreuse ! On dirait un cadavre, tu devrais penser à te faire soigner, ai-je ri.

   Je reçois un nouveau regard noir de la part de Lilly et une insulte. Par contre je l'entends murmurer quelque chose que je ne comprends pas.

- Attends qu'Oiseau-Rouge revienne et tu feras moins le malin.

   Je n'y fais pas attention et hausse les épaules en partant. Je porte mes lèvres à mon instrument pour rappeler mes garçons perdus. Nous quittons le camp des Indiens et je regarde enfin l'image que je tiens.

C'est le portrait d'un enfant d'une dizaine d'année. Son teint pâle contraste avec ses cheveux sans doute foncés. J'imagine puisque c'est en noir et blanc. Ses yeux brillent d'une lueur que je sais maintenant reconnaître sans peine. L'étincelle. Je souris, j'ai enfin une piste pour ce que j'ai à faire.

ooooooO0o0Ooooooo

J'avance vers le camp avec Matis. Nous revenons de la bataille contre les Indiens, couvert de leur sang. J'essaye par tous les moyens de ne pas penser à ce qu'il s'est passé. Je donnerai n'importe quoi pour oublier les cris, le sang, les coups, le feu...

Heureusement, le son de la flûte, bien qu'elle ne fonctionne pas à la perfection, floute un peu ces images d'horreur. Lorsque nous rentrons dans le camp, l'ombre nous attend. Elle survole chacun des garçons avec une joie évidente dans les yeux. Je resserre ma prise sur ma fidèle massue. Mon arme de prédilection sans aucun doute. Nous passons tous devant Jimmy, qui nous ausculte avec attention puis je fais les comptes avec Matis.

L'envol du Phénix [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant