BAILAO : Confidences D'un Cœur Anxieux

17.

°La vie est remplie de surprises et le destin aime bien jouer des tours°

BAILAO

Il y'a de cela quelques semaines, je franchissais cette porte comme nouvelle assistante provisoire et aujourd'hui je la franchi avec ma lettre de démission. L'ironie du sort ? Certainement.

Durant ces quelques semaines je me suis vraiment attachée à cet endroit. Les rires et les discussions captivantes au restaurant de l'hôtel avec tous le personnel à la pause déjeuné raisonnent encore dans ma tête. Je souris repensant à toutes les chamailleries entre mon patron et moi, et comment je l'énervais. Vous n'allez pas me croire mais je sens que cet endroit va vraiment me manquer et surtout M.Nerveux.

En si peu de temps j'ai énormément appris ici ; en commençant par développement personnel, passant par l'interaction avec beaucoup de gens aux caractères tous différents, le professionnalisme, le partage, l'efficacité, l'endurance, la rigueur...

En y repensant je ne veux tout simplement pas quitter cet hôtel mais il le faut. C'est le souhait de mon père.

-Entez ! Lança la voix rauque de mon patron.

À peine j'ai ouvert la porte qu'il commença à me sermonner.

-Bailao qu'est-ce que je vous avait dit à propos de la ponctualité ? Avez vous vu l'heure ? Vous êtes en retard bon sang et on a beaucoup de travail qui traîne !

-Moi : Bonjour.
Je peux ? Dis-je en indiquant le fauteuil pour visiteurs.

Sûrement surpris par mon calme il hocha la tête et me fixa une fois assise. J'ouvris mon sac et y sortis l'enveloppe contenant la lettre de démission avant de le lui tendre. Son regard passa de l'enveloppe à moi, puis de moi à l'enveloppe avant qu'il se décide enfin de la prendre.

-Moi : Je suis désolée mais vous n'aurez plus besoin de mes services. Voici ma lettre de démission. Je... Je sais que ce n'est pas ce qui était convenu mais... Je ne peux plus travailler ici.

Il me fixa un bon bout de temps avant de s'adosser sur son bureau.

-Vous ne pouvez pas démissionner. Dit il d'un trait.

-Moi (fronçant les sourcils) : Eh bien si monsieur. J'en ai le droit.

-Ismaël : Mais moi je ne vous l'autorise pas encore.

-Moi : À ce que je sache j'ai mes droits et je ne suis pas votre fille ni votre petite sœur.

-Ismaël : Mme Mbaye mon assistante est en congé maternité c'est la raison pour laquelle vous la remplacez. Alors vous restez jusqu'à ce qu'elle revienne.

-Moi : Je suis désolée, vous allez devoir en chercher une autre.

-Ismaël (il éleva un peu sa voix) : Mais moi c'est vous que j'ai choisit.

C'était le silence radio à présent dans le bureau. Il avait parlé avec tant de force que j'ai sursauté sur le coup. Il ne faisait qu'envenimer les choses.

-Moi : Écoutez, Roots Hôtel est l'un des plus prestigieux hôtels de Dakar. Il suffit juste que vous lancer l'annonce et dès demain vous aurez une nouvelle assistante peut-être même plus expérimentée que moi. Bonne continuation M.Sow. Merci de m'avoir donné l'opportunité de travailler dans cet hôtel si chaleureux au personnel extraordinaire.

Je me levais et quittai le bureau sans demander mon reste. Mais il m'appela quand j'étais sur le point de de fermer la porte derrière moi.

-Bailao ?

Je me retournai pour voir son visage impassible.

-Ismaël : Merci.

C'est tout ! Je ne savais même pas pourquoi il me remerciait. Mais j'ai quand-même fait un petit sourire avant de partir.