BAILAO : Confidences D'un Cœur Anxieux

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« silence, je ne parle pas.
Écoute c'que j'ai à dire quand je parle de toi.
J'veux qu'tu me devines, que tu meures de moi.
Viens dans ma tête, ne dis plus un mot.
[...]
Vous les femmes, c'est toujours pareil
Quand le drame s'abat, vous pleurez
Vous les hommes, c'est toujours pareil
Quand le drame s'abat, vous courez... » Damso🖖🏼

Bailao  s'était retournée dans tout le lit au même rythme que ses pensées dans sa tête. Elle restait là les yeux grandement ouverts repensant encore et encore aux paroles de son mari. Elle se demandait où elle avait fauté pour qu'il s'énerve ainsi, elle qui pensait bien faire s'en voulait à présent ; ce n'était pas le résultat qu'elle attendait en discutant avec lui. Elle lui en voulait, ce n'était pas la réaction qu'elle attendait de lui, elle ne voulait pas qu'il lui crie dessus. Mais ça ne l'empêchait pas de s'inquiéter. Elle regarda de nouveau l'heure sur son téléphone. « 01h du matin, où est-ce tu peux bien être ? Cheuuu Ismael ! » pensa t-elle à haute voix.

D'un bond, elle se leva, enfila un gilet sur son pyjama et quitta la chambre. Ses pieds nus foulèrent le sol froid en marbre du salon où elle chercha son mari des yeux mais sans succès. Elle pressa le pas et se retrouva devant la chambre adjacente, rien ! Ainsi elle parcouru tous les coins et recoins de la villa espérant trouver Ismael mais ce fût sans succès. Elle retourna dans leur chambre, prise de panique et composa le numéro de son mari. Le téléphone aux oreilles, elle faisait les cents pas. Plus de dix appels qui sonnaient dans le vide. Ses larmes coulèrent toutes seules. Elle s'imaginait le pire, Ismael n'avait jamais déserté la maison jusqu'à cette heure et même quand il était énervé contre elle il prenait toujours ses appels même si c'est pour lui raccrocher ensuite au nez.

C'est perdue dans ses pensées qu'elle entendue la porte de la chambre s'ouvrir et laisser apparaître Ismael. Bailao se leva tandis que Ismael ne la regardait même pas. Elle suivait tous ses gestes du regard; il lança ses clés sur la commode, enleva ses chaussures et son pull. Il se dirigeait vers la salle de bain quand Bailao vînt se mettre à travers son chemin. Il baissa la tête et lui lança un regard qui lui fendit le cœur. Ses sourcils s'étaient déjà froncés et Bailao pouvait sentir sa respiration s'accélérer. Elle appuya son dos sur la porte de la salle de bain et fixa Ismael.

-Oú est-ce que tu étais Ismael ? Pourquoi tu n'as pas prit mes appels ? Dis moi tu va bien au moins ?

-Laisse moi passer. Dit-il calmement. L'impatience pouvait être lue dans le ton de sa voix.

Bailao resta sur place. Elle sentait sa colère monter, l'impatience aussi était au rendez-vous.

-Tu n'as pas entendu mes questions Ismael ? Je suis là je me fais un sang d'encre pour toi et toi tu reviens et fait comme si de rien était. Tu n'as ni répondu à mes appels ni même m'envoyer un message! Et pour dire vrai je ne sais même pas comment ce que je t'ai dit tout à l'heure a pu te mettre en colère. Ismael tu te mets en colère contre moi pour tout et rien ces temps ci. Après tu me laisse toute seule ici sans même calculer que je pourrai être inquiète pour toi !

Ismael soupira et encra son regard dans celui de Bailao.

-Bailao je vais le répéter qu'une seule fois, bouge d'ici.

-Ismael j'en ai marre. Tu comprends ? marre de cette situation !!! C'est toujours comme ça. C'est toujours à moi de fermer ma gueule et de rester dans mon coin jusqu'à ce que monsieur se calme ! Puis on oublie tout et c'est répartit. Tu penses que moi aussi je ne peux pas me mettre en colère ? Tu penses que moi je suis ta merde pour que tu me balance toute ta colère ? Hein tu pense que c'est comme ça qu'on avancera dans notre couple : on ne parle pas des problèmes, on se met en colère et puis basta !? Combien de choses sont en suspens ? Combien de problèmes et de non dit gardons nous pendant tout ce temps ? Tu penses que moi je n'ai pas...