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-Bougnoussi dioughoul je te jure que cette femme va faire pire qu'avant, et moi je ne vais pas accepter qu'elle vienne disloquer cette famille. Râlait Ibrahim confortablement assit dans le salon de sa grande sœur Diaraye.

-Mane ce qui me choque le plus c'est que maman lui refasse confiance à tel point de pousser Ismaël à la reprendre comme épouse. Renchérit Rama, affalée près d'Ibrahim, les jambes écartées, son gros ventre pointant devant.

Diaraye quant à elle était bien plus calme que d'habitude face à la situation. elle regardait et écoutait attentivement ses cadets s'avancer dans leur analyse, leurs hypothèses et leurs inquiétudes.
Elle réfléchissait.

Ibrahim qui venait de commencer dans une startup en solutions informatiques avec deux de ses amis de même promotion ainsi qu'une autre jeune femme passionnée et motivante qu'ils avaient rencontrés tous les trois lors d'un des challenges où ils participaient étant encore étudiants, avaient leur bureau à quelques mètres de chez Diaraye et donc il passait souvent déjeuner chez elle sous la demande de Diaraye qui forçait même parfois les collègues de son petit frère à se joindre à eux.

Comme à son habitude, Ibrahim retrouvait ses deux sœurs qui venaient juste d'arriver. Ahmed, le mari de Rama étant très pris par le boulot ne pouvait pas accompagner son épouse pour sa visite prénatale du mois comme il avait l'habitude de le faire.
Malgré les protestations de Rama qui se disait grande fille et pouvant se rendre seule à l'hôpital, Ahmed avait finit par appeler Diaraye qui était en congé pour qu'elle lui rende service.

Ibrahim avait accidentellement entendu la discussion de sa mère et de son grand frère le jour où Houley était venu déjeuner chez eux.
Il l'avait croiser dehors alors qu'elle s'engouffrait dans sa voiture et démarrait comme une furie.
En entrant dans la maison il entendait maman Coumba parler fort. C'était déjà alerte rouge. Il connaissait bien sa mère pour savoir qu'elle n'élevait la voix que quand elle était trop mais trop énervée. À la base maman Coumba était une femme calme et douce.
Il allait entrer dans le salon mais ce qu'il entendît le stoppa dans son élan. Il savait que s'il rentrait il ne saura pas tout ce qui semble se tramer dans cette maison. Ce n'était pas sa mère qui allait lui parler de ça encore moins son frère qui ne supporte même plus qu'on prononce le prénom de Houley.
Alors il restait là, les oreilles grandement ouvert, la voix de sa conscience -qui lui interdisait de ne pas se lancer dans une habitude qui n'est pas des siennes- éteinte.
Il n'en était que stupéfait! Il n'arrivait pas à croire que c'était bel et bien sa mère qui parlait.  Il voulait comprendre comment elle avait fait pour tourner la page aussi facilement.
Elle qui, jadis, avait fait de Houley sa propre fille et qui en retour l'avais traité comme un vieux torchon n'était certainement pas entrain de targuer des éloges de cette dernière. Houley avait été vraiment inhumaine avec maman Coumba et Ibrahim savait que sa mère avait certes un cœur très pure et pardonnait facilement. Mais de là à refaire aussi facilement  confiance à Houley ? C'était juste impensable. Il était ensuite passer les saluer et monter rapidement dans sa chambre.
Il se connaissait mieux pour savoir que s'il ne s'éloignait pas, il allait dire des dégâts. Et pour une fois dans sa vie il préférait réfléchir d'abord tout seul à la situation avant de dire quoique ce soit. Mais le Ismaël qu'il a vu ce jour là confirmait encore plus ses doutes. Et c'était impensable qu'il le laisse encore aller tout droit dans la gueule du loup.
Ismaël avait beau montrer que cette histoire était bien derrière lui mais son trouble laissait savoir qu'il n'avait toujours pas oublié son ex-femme. C'était quelque peu compréhensible pour Ibrahim. Personne n'aurait cru qu'il y aurait autre couple que Ismael/Houley. Ces deux là était comme des âmes sœurs. Ils s'étaient aimés d'un amour inconditionnel. Mais pour lui, il y'avait des amours qui détruisent plus qu'il rendent heureux.
Et il avait assez vu son grand frère à genoux face à la trahison, la déception et toutes ces choses ignobles que lui avait fait vivre Houley.
Ce jour là, il avait mal dormi. Il a passé la nuit à réfléchir. Et ne voulant d'aller affronter sa mère tout seul, ni parler sans vraiment peser le pour et le contre, il a décidé d'en faire part à l'aîné de la famille. Diaraye. Elle avait toujours été une femme très sage et qui savait s'adapter à n'importe quelle situation et toujours de manière objective.

BAILAO : Confidences D'un Cœur AnxieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant