-Debout, debout, debout ! Me lance une voix tout au dessus de ma tête.
Je lutte contre le sommeil, je n'ai aucune envie de me lever de ce lit si douillet, mais les "debout" se font toujours entendre.
-Hum... Uhm laisse moi dormir. ai-je soufflé entre deux soupirs en mettant le premier oreiller que ma main qui tâte mon lit trouve sur son passage, sur ma tête.
-Ah non petite paresseuse. Vas y lève toi.
ordonne ma mère.
Mais je fais mine de ne même pas l'entendre et j'entretien même de ronfler discrètement.
Puis silence radio. je n'entends plus rien, à part le vent qui fait "siffler" les fenêtres de ma chambre faites d'aluminium et de verre. Je présume donc qu'elle a fini par me laisser tranquille. Mais tout d'un coup, j'entends des pas puis de petits bruits et finalement le vent frais de cet début d'hiver vient violemment me chatouiller les pieds qui sortent un peu de ma couverture.
Alors que je ramène cette dernière à mes pieds je sens qu'on la retire.
Maintenant je me retrouve sans couverture et mon corps commence à sentir peu a peu la fraîcheur de la pièce. Je me relève en m'asseyant sur le lit tout en frotant mes yeux. Quand j'ouvre ces derniers, je vois ma mère souriant malicieusement. Cette femme de petite taille, un peu ronde et aux formes généreuses est mon rayon de soleil. Avec son teint clair, son visage angélique, elle exprime douceur et sagesse!
Le soleil filtre dans toute la pièce à travers les branches du cocotier qui se trouve dehors, près de ma fenêtre.-Mais Maaaah... Dis-je d'une voix endormie et pleine de reproche.
-Ma mère (Mah): Il n'y a pas de Mah qui tienne. Lèves toi, il est déjà dix heures. Les autres se sont réveillés depuis longtemps et toi tu fais la grasse matinée.
-Moi : Mais tu sais que je suis rentrée tard hier et que je suis trop fatiguée !
-Mah: Ah! Et comme ça les autres ne sont pas fatigués eux? Je te rappel que vous êtes rentré ensemble !
Elle aime le mot "autre", ma mère... ça je vous le garantis.
-Moi : Mhh d'accord, je me lève.
-Mah : C'est bien mon bébé ! Dépêche toi de descendre.
-Moi : Mah !
Elle sourit et sort de ma chambre. Elle sait très bien que je déteste ce surnom. Même si je suis la cadette de la famille je n'aime pas qu'on me prenne pour un bébé : j'ai 19 ans quand même !
Je me lève, je plis les draps, je refais mon lit puis me dirige vers la salle de bain.
Après ma douche, j'ai mis un ensemble jogging puis je pose mon voile sur ma tête tout en l'enroulant autour de mon cou.
Eh oui je suis voilée : je porte le hijab depuis mes quinze ans.-Hey, regarde où tu vas dormeuse! Me lance une voix.
Je relève la tête et vois Fatima, une cafetière fumante propageant une délicieuse odeur de café à la main. Elle sourit face à mon visage boudant et exprimant sûrement en ce moment, la phrase "Je n'ai pas assez dormi."
-Fatima: Allez arrête de bouder comme ça et viens prendre ton petit déjeuné. Baba (notre père) a demandé après toi tout à l'heure.
-Moi: Hum... et c'est sûrement lui qui a demandé à Mah de venir me réveiller?
-Fatima: Toi-même tu sais!
Bruuuhhh
Elle me devance et je la suis.
Fatima est ma grande sœur, l'aînée de la famille. On est très proches toutes les deux... je dirais même que je m'entend très bien avec elle. Je suis beaucoup plus proche d'elle que ma deuxième sœur. Elle a 28 ans, mariée et mère d'une superbe petite fille : ma princesse Binta masha'Allah! Fatima est venu passer un, deux, trois mois... je ne sais pas moi, en tout cas, le temps que son mari lui a permis de rester ici chez sa mère... enfin notre mère, jusqu'à ce que son bébé soit un peu "mûr".
Chez nous les peuls, quand une femme mariée accouche de son premier enfant elle ne reste chez son mari que pendant une semaine et les deux, trois jours qui suivent le baptême. Car après ce dernier, elle va chez sa mère pour qu'elle l'aide et l'apprend comment prendre soin de son bébé car étant nouvellement maman et donc "une mère inexpérimentée" et ainsi elle sera non seulement assistée par sa famille mais aussi bien massée pour qu'elle puisse retrouver le beau corps qu'elle avait avant de tomber enceinte.
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BAILAO : Confidences D'un Cœur Anxieux
Ficción GeneralOn est tous des êtres humains. Qu'on le veuille ou pas nous finirons par nous comporter comme tel ; même si c'est pas aujourd'hui, ça sera demain et si ce n'est pas demain, ça sera bien dans une semaine, un mois, des mois, une année, des années... o...