~DANS LA PEAU DE BAILAO~
-BAILANDOOO...BAILANDOOO TE QUIERO hum hum hum hum hum hum hum hum hum hum huuuuummmm🎶🎤
-Moi : Aaah Diarra, arrêtes de massacrer nos oreilles oh!
-Diarra : -rires- Baila' cette chanson est faite pour toi. Il a juste rajouté le "ndo"
Non mais écoute, c'est la diva Diarra qui te la chante (ramenant ses tresses derrière)... Ohlala réjoui toi!-Oumy : Diarra, si jamais Enrique Iglesias t'entend chanter comme ça sa chanson, il portera plainte.
-Moi : -rires- C'est sûr !
-Diarra (roulant des yeux) : Rabat-joie !
-Aïcha : Le bus arrive les folles, restez là à bavarder, moi suis fatiguée.
-Moi : Allez on embarque ! Diarra, Aïcha vous tenez vos langues s'il vous plais, vous ne faites que bavarder dans le bus.
-Khady : Non mais laisse les, je vais appeler le vieux de l'autre jour! Tu sais, celui qui les avait crié dessus dans le bus.
-Moi (prenant une voix d'un vieux en colère s'exprimant en wolof) : Way bouleine niou sonal way! Nioune danio wathie soneuh. Yeine gueine neikk fiih diñou sonal akk waxe djou bari! (Non mais ne nous fatiguez pas! Nous sommes tous descendu du boulot et on est fatigué. Pendant ce temps vous, vous êtes là à nous ammerder avec votre bavardage incessant!)
Et on part dans un fou rire avant d'entrer dans le bus.
Voilà encore une journée chargée qui se termine comme toujours. Je ne sais pas ce que je ferais sans mes meilleures amies. Même si je suis fatiguée à la fin des cours, il suffit qu'on se retrouve à la porte principale de l'Université pour que je redevienne zen!
Avec Diarra, Khady, Aicha et Oumy, on se connait depuis le primaire et depuis on est devenu inséparables.[...]
À cette heure de la journée où l'on sent que le crépuscule ne va plus tarder, la petite ruelle bitumée avec ses petits lampadaires en-dessous desquels quelques herbes et petites fleurs qui avaient poussé le mois dernier sont entrain de perdre leur éclat à cause de l'hiver, située à quelque mètres de chez moi est quasi-déserte. Les rares passants que l'on rencontre en cours de chemin sont soit des hommes et vieux allant à la mosquée, soit des jeunes, tous pressés, le sac au dos, capuche de sweat sur la tête, baskets aux pieds ou encore un sac à main auquel une main s'agrippe fermement, une veste et parfois un pull tricoté ou en coton simple. Tous pressés de retrouver leur "chez eux", bien au chaud, afin d'échapper au vent frais de cet début d'hiver.
Tout comme moi, pressant le pas et laissant mes yeux profiter de ce spectacle de fin de journée qui est maintenant devenu comme un film qu'on regarde en boucle sans jamais en avoir marre.
Et pourtant... je trouve toujours du "réconfort" dans cette ruelle. En regardant tous ces jeunes pleins de vie, je m'imagine être à leur place, avoir un moral "tranquille" comme eux, un moral qui n'est pas réduit au néant dès leur adolescence par une phrase enfouie au fond profond de leur cœur et de leur conscience qui risque de faire un tsunami dans la vie de leur entourage si jamais ils la font sortir de leur cachette bien qu'elle les consume de l'intérieur, un moral avec lequel la construction de leur avenir est en germination : ils voient leurs rêves se réaliser petit à petit. Mais pour moi, quels rêves donc? Quel avenir? Si j'ai sauté cette étape sans la vivre normalement, si j'ai oublié la phrase magique "chaque chose en son temps" comment puis-je espérer un avenir en rose, un avenir de réussite, un avenir de paix ? Si je me suis déjà projetée dans l'avenir en faisant une course avec le temps comment puis-je me permettre d'espérer que ce dernier veuille se retourner pour me donner une seconde chance? Et pourtant mon Créateur m'a donné des ordres, Il m'a montrer le chemin à prendre pour que remords et regrets ne fassent pas leur apparition dans ma jeunesse après mon adolescence mais j'ai fais comme si je ne connaissais pas les commandements d'Allah et j'ai pris le chemin du Sheytan. Et aujourd'hui je me réconforte avec des "si seulement" alors que je devrais vivre avec de l'espoir mais j'ai même oublié la signification de ce mot à la longue. On dit que l'espoir fait vivre, mais pour une personne au cœur meurtri, l'espoir de vivre ici bas n'y a plus de place. Le seul espoir qui me reste c'est d'obtenir le pardon de mon Créateur pour que je puisse avoir une vie meilleure dans l'au-delà quand je serai plus de ce monde où je n'ai pas bien semé les bonnes graines qui m'auraient permis de récolter les bonnes fruits de mon avenir. Et pourtant, je vis comme si je n'ai pas toutes ces pensées dans ma tête. C'est triste... je me mens moi-même !
Maintenant Baila' assume, on ne récolte que ce que l'on sème ! Me lance ma conscience.
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BAILAO : Confidences D'un Cœur Anxieux
General FictionOn est tous des êtres humains. Qu'on le veuille ou pas nous finirons par nous comporter comme tel ; même si c'est pas aujourd'hui, ça sera demain et si ce n'est pas demain, ça sera bien dans une semaine, un mois, des mois, une année, des années... o...