En un rien de temps, Mes parents et mes sœurs étaient arrivés à l'hôpital. Il m'a fallut quelques minutes pour réaliser que ma fille était vraiment partie pour toujours après l'annonce du médecin.
Son sourire me revînt comme une gifle... je voulais encore la prendre dans mes bras et la serrer de toutes mes forces et qu'elle me dise qu'elle m'aime, que j'étais le meilleur papa au monde. Je voulais la revoir jouer avec concentration, je voulais la revoir être emportée dans son propre monde oubliant tout ce qui se trouve autour exceptés mes bras et mon torse dans lesquels elle s'engouffrait pour regarder ses dessins animés, Je voulais revoir ma fille mener la vie dure à mes parents et mes sœurs en les faisant courir dans tous les coins de la maison sous mes encouragements mélangés à ses rires mélodiques, je voulais la voir grandir; aller à l'école, devenir une bonne fille, la redresser à son adolescence, la voir apprendre à vivre et apprendre de la vie...mais à vrai dire ;tout ceci n'était maintenant que souvenirs dont chacun me rappelait que je pourrai plus la prendre dans mes bras, plus la regarder jouer, plus l'encourager à importuner ses tantes et son oncle. Elle ne pourra plus me redonner le sourire après une journée morose et fatidique si ce n'est qu'à travers ces souvenirs mais hélas, c'était insuffisant pour mon cœur de père. À vrai dire Ines avait emporté une partie de moi avec elle. Elle avait emporté un père heureux, joyeux et reconnaissant envers DIEU pour le cadeau qu'il lui avait fait, un père fier d'avoir une fille comme elle, un père dont toute fatigue, ennui, épuisement, mauvaise humeur quittaient quand il franchissait la porte de sa maison pour retrouver sa fille et sa femme. Et tout ce qui restait de moi n'était qu'un homme rongé par les regrets et assailli par la honte.
J'avais honte de moi parceque je n'avais pas bien joué mon rôle de père. Là où j'étais, en face du corps sans vie de ma vie, je me demandais si elle ne m'en voulait pas de ne pas avoir été présent comme il le fallait dans sa vie. Certes nous avons passé de multiples bons moments ensemble, nous avons eu à parler de toutes sujets sur ce monde qu'elle découvrait. Certes j'ai eu à répondre à plusieurs de ses questions, certes je lui ai fait savoir des choses sans qu'elle ne me demande, certes j'ai fait pleins de choses pour la rendre heureuse comme tout père aimerait voir un sourire illuminer le visage de sa fille. Mais était-ce suffisant ? Ces moments ont-ils suffit?
Ça me rongeait de ne pas avoir, de sa part, des réponses à ces questions. Mais au fond de moi je savais que ça ne l'était pas. Je n'ai pas su trouver l'équilibre qu'il fallait dans ma vie. J'ai choisi mon boulot à la place de ma famille. Et pourtant j'aurai dû trouver le juste milieu. J'en était conscient et je ne l'ai pas fait. J'ai préféré m'envoler de pays en pays pendant des mois et des mois. Je ne prenait même pas du temps pour appeler la famille que j'avais laissé pendant le week-end prenant la fatigue, une journée chargée et le besoin de concentration maximum, pour excuses. Peut-être que si au moins j'appellai de temps en temps ma fille, elle m'aurait fait part de ses premiers symptomes et on aurait pu commencé le traitement avant qu'il ne soit trop tard. Ines pouvait ne pas dire certaines choses à sa mère, mais à moi elle ne me cachait rien, je n'avais même pas besoin de demander.
Et en même peut-être que j'aurai pu passer plus de temps avec ma fille avant qu'elle ne parte à jamais.
Houley m'avait certes trahi, elle avait certes dépasser toutes les limites, elle avait bafoué toutes les règles de notre vie conjugale mais là aussi, j'y avait ma part de responsabilités.
Et ça me rendait malade de savoir qu'elle passait toutes ses journées et nuits dehors au lieu d'être près de Ines. Quels parents étions nous? Pauvre INES! Je ne sais pas si de là où elle est elle ne nous en veut pas.
Je dû rentrer cette nuit là chez moi après maintes et maintes négociations avec mes parents et aussi le docteur. Je voulais rester près de ma fille, je ne voulait pas qu'ils la ramènent à la morgue.
J'étais assi dans le salon, les yeux fixés sur la télévision éteinte, l'esprit ailleurs -Les souvenirs me hantaient- Quand je vis Houley entrer dans le salon, le visage rempli de larmes, les lèvres tremblantes.
-Ismael... c'est vrai ? Dis moi que ma fille n'est pas morte... dis moi que ce docteur ment.
Elle était devant moi, elle était hystérique. Mon cerveau était fatigué, mon corps était fatigué, ma conscience aussi l'était. J'étais comme éteint.
-POURQUOI TU NE M'AS RIEN DIT ? J'AURAI PU ÊTRE LÀ POUR LA VOIR AU MOINS UNE DERNIÈRE FOIS ! TU ES MAUVAIS ISMAËL! MA FILLE EST MORTE ET TU N'AS MÊME PAS EU LA DESCENCE DE ME PRÉVENIR... SI J'ÉTAIS PAS RETOURNÉE À L'HÔPITAL JE NE L'AURAI JAMAIS SU.
C'était la goûte de trop.
- C'EST MOI QUI T'AS DIT DE DÉSERTER AU MOMENT OÙ TA FILLE ÉTAIT ENTRE LA VIE ET LA MORT ? RETOURNE CHEZ TON AMANT ! NE FAIS PAS COMME SI TU AS TOUJOURS ÉTÉ PRÉSENTE POUR ELLE. OÙ ÉTAIS-TU CES SOIRÉES OÙ INES DEMANDAIS APRÈS TOI JUSQU'À S'ENDORMIR DANS LES BRAS DE MA MÈRE ALORS QUE MOI J'ÉTAIS À DES KILOMÈTRES D'ICI.
- ET TOI DANS TOUT ÇA ? TU NE PARLE QUE DE CE QUE J'AI FAIT, ET TOI QUI N'ÉTAIS JAMAIS PRÉSENT? TU N'AS RIEN À DIRE ISMAËL... MOI AU MOINS C'ÉTAIT POUR UNE BONNE RAISON, ET POURTANT JE PRENAIS BIEN SOIN D'ELLE QUAND JE POUVAIS... DONC LE SEUL QUI DEVRAIT AVOIR HONTE ICI C'EST BIEN TOI.
Le visage enfoui dans les mains, je n'en pouvais plus. C'était trop pour moi.
-Pauvre Ines, sur quels parents est-elle tombée?!
Houley s'asseois de nouveau près de moi et posa sa main sur mon bras.
-Ismael...
-Hors de ma vue Houley je ne veux plus jamais te voir.
- Je...
-VAS T'EN!
Houley avait disparu le lendemain, après les funérailles. Elle avait vidé tout ses placards dans la maison. Et quelques mois plutard, je la voyait à la télé, accompagnée de son Alain lors de la Dakar-fashion-week que Rama regardait au salon. Rama m'avait dit qu'elle était devenue une grande top model. Qu'on la retrouvait désormais dans plusieurs publicités... elle était les marques se la disputaient comme égérie.
Moi de mon côté, j'étais en plein crise de l'existence. J'avais perdu goût à la vie. Mes parents avaient tout fait pour que j'aille vivre chez eux pour quelques temps et c'est quand j'ai vu les larmes de ma mère que j'ai flancher.
Je restais enfermé dans ma chambre à vivre avec mes souvenirs. Je ne parlais presque plus à personne. J'étais dans mon monde.
Il m'a fallut deux mois pour faire mon deuil, et me reprendre en main, même si la plaie était encore ouverte. Je devais au moins être là pour Rama vu tout ce qu'elle traversait à l'époque. Cet événement bien qu'il fasse parti des plus malheureux qui aient touché ma famille a été comme le stimulus qu'il me fallait pour revenir au monde des vivants. Ma vie se résumait alors à prendre soin de ma famille et de m'investir à fond dans mes projets. Roots et Assane étaient là pour moi. Je dépensais tout mon énergie dans mon travail et à m'occuper de tout ce dont avait besoin les membres de ma famille. Et le reste n'avait pas d'importance, mon boulot, ma famille étaient toute ma vie, je n'avais point besoin des autre chose de la part de la vie pour être "heureux" parceque je ne pouvais pas être heureux sans ma fille. Même si je sais qu'ils ne voulaient pas de mon appui financier ou moral... ce qu'ils voulaient c'était le Ismaël d'avant mais celui-ci était mort avec Ines. Jusqu'à ce que j'te rencontre, toi Bailao.
Fin du flashback.
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BAILAO : Confidences D'un Cœur Anxieux
General FictionOn est tous des êtres humains. Qu'on le veuille ou pas nous finirons par nous comporter comme tel ; même si c'est pas aujourd'hui, ça sera demain et si ce n'est pas demain, ça sera bien dans une semaine, un mois, des mois, une année, des années... o...
