18.

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Il restait sur place et regardait la femme qui était assise sur SON lit. Sa femme ! Se rappela t-il.

Dire qu'il a passé la journée à essayer d'éviter les invités qui venaient le féliciter. Il trouvait pathétique le comportement des membres de sa famille. Ils savaient tous que ce mariage ne l'intéresse nullement et pourtant soit Ibrahim se joignait à leurs cousins ou les amis de Ismaël pour lui lancer des pics et se moquer un peu de lui, soit c'était Rama qui mettait en garde ses cousines ou amies qui bavaient et témoignaient parfois ouvertement leur admiration pour son frère, soit c'était sa mère qui souriait à pleins dents en disant aux voisines qu'elles verront qu'elle a la meilleure belle-fille du monde !

Il trouvait la situation vraiment comique; lui, l'homme qui envoyait balader toutes ces belles femmes qui lui faisaient la cour... oui, elles lui faisaient la cours, se retrouve marié à sûrement une femme qui était tout son contraire et tout le contraire des femmes à son goût. Lui, celui qui ne revient pas sur sa décision se retrouve marié malgré lui. Quelle ironie ! Assane avait raison de rigoler.

Il ne s'aurait jamais imaginé qu'il allait retrouver Bailao dans cette chambre après avoir quitté ses amis tombant de sommeille. Ismaël savait bel et bien que sa femme était arrivée quand il était sur le chemin du retour. Les mains sur le volant, fredonnant les paroles d'une chanson de James Blunt se mêlant à la voix claire et magnifique de ce dernier envahissant ainsi sa voiture, il était loin d'imaginer que sa future femme est la femme qui occupait ses pensées ces derniers jours.
Le départ de Bailao l'avait surpris et avait fait ressurgir cette attirance qu'il essayait de repousser tant bien que mal. Ismaël, son cœur, n'arrivait plus à aimer. Au moins c'est ce qu'il pensait jusqu'à ce qu'il rencontre Bailao.
Le lendemain de sa conversation avec Assane, il était debout devant la baie vitrée de son bureau quand il vu une voilée dans le hall et il a pensé que Bailao était revenu. Et il souriait, il était heureux mais très vite il se rendit compte que ce n'était pas elle alors une grande désolation le submergea. Alors il compris ce dont Assane parlait.

Le soir, seul dans sa chambre, couché sur son lit, dans la pénombre, il repensait à leur chamailleries, leurs prises de tête, leur discussions calmes et agréables mais pourtant restant toujours dans le professionnalisme. Bailao était stricte et objective dans tout ce qu'elle faisait. Sa vie en dehors du bureau était un mystère et c'était ce qui attirait Ismaël.

Quand elle l'a appelé il y'a quelques jours pour l'inviter à son mariage, il était tout énervé. C'était inattendu et inadmissible pour lui. Et pourtant lui ne lui a pas dit qu'il allait se marier.

Bailao de son côté, clignait des yeux et son cœur battait fort. La peur avait laissé  place à l'incompréhension et la surprise. L'homme aux yeux qui la perturbaient tant se tenait aujourd'hui devant elle avec le titre de MARI ! C'est quoi encore ce coup du destin ? Pensa t-elle.
Malgré tout Bailao était soulagée. Au moins "je le connais" se dit-elle. Mais au fond, au delà de ce soulagement, il y'avait cette sensation qu'elle n'arrivait pas à décrire. Ou tout simplement qu'elle ne voulait pas du tout reconnaître, qu'elle reniait.

Pendant que Bailao essayait de formuler une phrase complète dans sa tête, afin de mettre fin à cet affrontement de regards, Ismaël lui était plongé dans ses pensées, il était en plein raisonnement. Il refusait toujours d'admettre que Bailao était assise là, sur le lit en tant que sa femme.

D'abord elle fait connaissance avec ma sœur. Ensuite elle vient travailler avec moi. Puis elle fait connaissance avec la fratrie et enfin elle devient Mme Sow ?
C'est pourtant évident! Elle a bien caché son jeu. Voici ce qui se passait dans la tête de Ismaël. Mais à la seconde qui suit il refusait carrément d'y croire. Il refusait de croire que Bailao était capable d'une telle chose. Mais quand-même le doute avait réussi à s'infiltrer dans sa conscience alors il en donnait le bénéfice à Bailao.

Bailao ne pouvant plus soutenir le regard de son mari, baissait les yeux et une larme qu'elle essayait de refouler depuis tout à l'heure tomba de son œil droit.

Pas lui. Pourquoi avec tous les hommes sur terre il a fallut que je tombe sur lui ? Je ne peux pas lui faire ça. Je ne veux pas lui faire ça. Il ne le mérite pas. Non. Aucun homme ne mérite ça. Je n'aurais pas dû accepter ce mariage. Pourquoi je n'ai pas campé sur la décision que j'avais prise Il y'a 4ans ? Il ne fallait pas que ce soit lui mon mari. Je vais détruire sa vie comme la mienne. Pensait Bailao pleurant silencieusement les yeux toujours baissés.

Ismaël vint s'asseoir sur le lit. Sentant ce dernier s'afaiser, Bailao releva doucement la tête et ses yeux larmoyants rencontrèrent ceux de Ismaël. Avec ses doigts elle secha doucement les petites gouttes salées qui avaient envahi ses joues ; elle ne voulait absolument pas pleurer devant lui. Puis elle pris une profonde inspiration décidant par la suite de briser ce silence pesant mais Ismaël avait été beaucoup plus rapide qu'elle.

-Deux mois... Commença Ismaël.

Bailao leva son regard inerrogateur sur lui, l'incitant ainsi à continuer.

-Nous seront mariés pendant deux mois puis je te libère. Alors ne tente rien avec moi et reste dans ton coin. Chacun fais sa vie comme il l'entend ! Tu m'as compris. Déclara Ismaël plongeant son regard gris profond qui virait presque au noir. Voilà pourquoi il troublait tant Bailao.

Cette dernière eu juste le temps d'hocher la tête avant que son mari ne sort de la chambre en claquant la porte.

BAILAO

Deux mois ! Juste deux bons mois à tenir ! Je ne pouvais pas rêver mieux. C'est comme si on venait de m'enlever un fardeau que je portais sur mes épaules depuis ce matin.
J'avais tellement retenu ma respiration que quand il sortit de la chambre je me retrouvais en train de souffler très fort, un long soupir, un ouf de soulagement. J'étais délivrée, mais en même temps bouleversée par cette surprise. Oui le fait de me retrouver mariée à mon ex patron était tout simplement hilarant. Mais quand-même J'étais tranquille, je n'avais plus peur car en deux mois rien de trop intéressant ne peut se passer et puis nous nous repoussons comme deux électrons négatifs. Je ne l'intéresse pas et il ne m'intéresse pas.
Mais le problème était là : Comment vais-je faire pour vivre avec cet homme pendant deux mois ?
D'ailleurs je n'arrivais même pas à comprendre comment un homme si autoritaire ait pu se retrouver marié contre son gré?
Quoi? Vous n'allez quand-même pas me dire qu'il a juste eu envie d'épouser une femme pour ensuite se séparer d'elle dans deux mois ? Il y'avait sûrement une raison. Une raison qui m'étais inconnue et qui travaillait en ce moment même mon cerveau.

Ce n'est que maintenant que je pu bien observer la chambre où j'étais. J'envoyais balader mes yeux un peu partout en me disant c'est maintenant ici chez moi. Enfin pour deux mois.
C'était une grande chambre, très spacieuse. Le grand lit en bois foncé où j'etait assise trônait tout au milieux et la tête était collée au mur, un tapis en je ne sais quelle fourure et de couleur gris bleuté était au sol qui était en carreaux de marbre blanc. Un grand miroir était juste au côté droit du lit et à gauche une large fenêtre avec les rideaux fermés mais laissant une toute petite lumière de la pleine lune filtrer dans la chambre où seule la lampe de chevet était allumée. En face de moi, il y'avait une porte je devenais directement que c'est celle qui menait à la salle de bain. Et une autre qui devrait sûrement être celle du dressing. Enfin bref une chambre bien accueillante mais avec une décoration un peu trop masculine à mon goût.

Sans plus tarder, je me levais et me dirigeais vers mes valises qui étaient dans un coin de la chambre et je pris ma.trousse de toilette, serviette, sous vêtements, mon pyjama qui était un pantalon en coton et un haut ample, m'arrivant à mi-cuisse avec des longues manches avant d'entrer dans la salle de bain décidant de ranger mes habits demain insha'Allah puisque monsieur mon mari n'avait pas eu la gentillesse de me dire de faire comme.chez moi tout en sachant que je suis CHEZ MOI ! Mdrr.

Une fois douchée et fait mes abulitions, je mettais un jilbab dessous et rattrapai mes prières.
Puis j'ai plié le jilbab que j'ai remis dans ma valise avant de me coucher. Le sommeil me gagna rapidement.

Votre suite! Un peu court mais je me rattraperai au prochain chapitre insha'Allah

Bisous 😙

BAILAO : Confidences D'un Cœur AnxieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant