BAILAO : Confidences D'un Cœur Anxieux

62.

Diarra

-Je suis en sciences économiques et de gestion.

-L2 ?

-oui L2.

-Et tu compte te spécialiser où en L3.

-ÉCONOMIE à coup sûr !

J'entendais Billy rigoler à l'autre bout du fil.

-D'accord je vois que t'es bien décidée. C'est un bon choix. Mais faut bien bosser hein. La fac c'est pas facile.

-Oui effectivement !

Nous continuions à discuter de tout et de rien. Plus on parlait plus je découvrait un Billy simple et drôle mais en même temps très intéressant, j'apprenais beaucoup en quelques mots. J'avais limite honte de l'avoir jugé sitôt d'hommes aux grands airs. Il était tout sauf vantard. Il était très humble. Mais je restais sur mes gardes comme toujours. Il y'avait trop de non dits et de suspicion surtout de la part de Billy. Je me forçais à croire qu'il était juste très gentil et c'est parceque je suis là petite amie d'un ami qu'il agissait de la sorte. Mais je ne suis pas bête; je sais quand un homme est intéressé et quand il ne l'est pas. Mais je préférais lui donner le bénéfice du doute tout en dressant de bon limites entre nous. Je ne suis la fille qu'on se partage entre Amis, ce n'est pas pour moi.

Après à peu près 1 heure de discussion on raccrochait enfin et j'avais vu 4 appels manqués de William. Oh purée ! Je le rappelais aussitôt.

-Tu parlais à qui ? Il lançait sèchement dès qu'il décrocha.

-Oui bonsoir je vais très bien hamdullilah merci !

-Mame Diarra !

-Orgh calme toi un peu Will. T'as vu comment tu me parles ? Bref je parlais avec Billy.

-Billy ?

-Oui Billy ton ami.

-Pendant une heure ? Tu parlais avec Billy pendant une heure ?

-Oui.

-D'accord.

-Quoi ?

-J'ai dit D'accord.

-Okay.

Silence. Personne ne parlait. C'était très désagréable.

-Si t'as plus rien à me dire je vais raccrocher.

Je l'entendais lancer un rire nerveux derrière le combiné.

-Arrête un peu de faire la gangsta avec moi.

-Arrête un peu de faire le jaloux furax avec moi. Parler avec ton ami ,-avec qui je te signale tu m'as laissé pendant des heures pour aller parler à je ne sais qui dans un lieu où je ne connaissais personne-, ne devais pas te poser problème.

-Tu m'en veux toujours pour ça ? Ça faisais des années qu'on s'était pas vu avec mon oncle et on avait beaucoup de choses à se dire.

-Okay.

-Par contre je vais toucher deux mots à Billy.

-Tu blagues n'est-ce pas ?

-Pas du tout.

-Tu veux me faire passer pour quoi William Ndiaye? Et d'ailleurs je t'annonce que j'irais faire un stage de découverte du monde cinématographique avec Billy. Et dans un cadre strictement professionnel. Je sais faire la part des choses et je ne suis pas une traînée pour que tu ailles toucher "deux mots" à ton ami afin qu'il tente rien. Je me respecte suffisamment.