Je prépare mon sac pour demain. Je compte bien l'emmener avec moi ce soir. Il faut vraiment que je parle à Jacob. Je le rejoindrais quand mon père dormira. Je ne sais pas encore si il est au camp ou dans son terrier, mais j'aurais tout mon temps pour le trouver. Je sais que ma décision de fuguer est stupide et surréaliste, que je l'ai vraiment pris à la légère, mais je ferais tout pour ne plus revoir ma mère. Puis j'avoue que toute l'action qui se passait quand j'étais avec Jacob me manque. Ma vie est terriblement ennuyante à présent. Je ne veux pas lui montrer que je l'aime, que j'ai besoin de lui, je ne veux pas paraître faible, je veux juste fuire ma mère. Je décide de prendre des habits, de la nourriture, de l'eau et une lampe. Je prends juste le nécessaire pour survivre quelques jours au cas où Jacob accepte de m'héberger. Je ne me fais pas d'illusions, je sais qu'il ne veut plus de moi. Or, j'ai beau le détester autant que je peux, je l'aime encore. C'est comme si je m'étais imprégnée de lui, mais en version humaine. J'avais l'incontrôlable besoin d'être à ses côtés. Si seulement j'arrivais à l'oublier...
Il est 21h45, mon père est couché. Je me déplace sur la pointe des pieds, mon sac sur le dos et mes chaussures à la main. Je me suis entraînée afin de réussir à marcher, ça fonctionne plus ou moins. Il serait plus sûr de sortir pas la fenêtre de ma chambre, mais j'avais le goût du risque. C'était stupide. Heureusement, je ne me suis pas faite chopée. J'ai ouvert très délicatement la porte, je suis sortie, et je l'ai refermée encore plus doucement. Pour l'instant, mon plan était une réussite, mais c'était l'approche avec Jacob qui m'effrayait. À peine je mis le pied dehors que j'étais déjà gelée. Je sortis un gros pull de mon sac et l'enfilais. Hors de question de rentrer à nouveau pour aller chercher une veste. Je pris également ma lampe de poche, enfila mes chaussures, et commença à avancer dans la forêt. Même avec ma lumière, j'avais peine à y voir. Il faisait sombre, il y avait du vent et il commençait à pleuvoir. Je crois que j'ai vraiment la poisse, il se met à pleuvoir à chaque fois que ça m'arrange le moins. Mais c'était un temps normal pour un début de novembre. Bientôt mes cheveux était aussi trempés que si j'avais pris une douche. Peu de temps après, j'arrivais à la cabane. Je tremblais de peur et de de froid à la fois. J'espérais de tout mon cœur qu'il était là, et qu'il accepterait de m'héberger quelques jours. J'avançais petit à petit vers le terrier. J'aperçus quelque chose, je ne savais pas si c'était lui. Je contournais la cabane tout en me cachant derrière la terre, et je le vis. Mais, à ma plus grande surprise, il n'était pas seul. Il était sous forme de loup, le pelage aussi mouillé que mes cheveux, et il était accompagné. C'était une louve. J'étais sur le point de lui sauter dessus et de l'étrangler, mais je n'allais rien pouvoir faire contre deux loups. Elle était blanche et ma lumière se reflétait sur son poil, il fallait que je l'éteigne pour ne pas qu'ils me voient. Ils commencèrent à partir plus loin dans la forêt. Je ne pouvais contenir ma rage et les suivis. Mon cœur était déjà assez brisé comme ça, je n'avais pas besoin de le voir heureux avec une autre. La louve avait sa tête collée a son cou pendant qu'ils marchaient, puis elle se mit à courir, et Jacob la suivait. Qu'ils avaient l'air cons... Je courus également de toutes mes forces pour les suivre. Je ne voyais rien et j'étais obligée de ralentir en marchant les bras tendus devant moi pour éviter les arbres. Je m'arrêtais contre un arbre et m'adossais à lui, assise par terre. Impossible pour moi d'aller plus loin, j'avais trop de mal à respirer. Trop de choses me mettaient dans ce sale état : le voir avec une autre louve, le fait qu'il m'ait remplacée, avoir couru aussi vite, la pluie et le froid glacial. J'étais clairement au bout de ma vie. J'avais besoin d'extérioriser tout ce que j'avais au fond de moi.
<< Jacob !
Je me mis à hurler son nom.
- Jacob !
Il fallait qu'il me vienne en aide, je risquais de mourir de froid ou de tomber sur un autre loup.
- Jacob ! Je suis là !
Il était bien trop loin maintenant. La pluie et le froid étaient insoutenables. J'avais l'impression d'être sous une cascade au beau milieu de l'Arctique. Mes dents claquaient tellement fort que je craignais de me les casser. J'avais de plus en plus de mal à respirer. Je ne sentais déjà plus mes jambes malgré le fait qu'elles tremblaient.
- J...Jacob !
J'étais trop faible pour hurler à présent. J'entendis des bruits de feuilles autour de moi, et ce n'était pas le bruit de la pluie qui tombait. Je me mis à paniquer et me collai à l'arbre. J'avais peur, mais ce n'était pas le plus important actuellement, il fallait que je parte d'ici. Ma fugue était un véritable échec. Je ne sentais plus mes doigts, impossible de faire quoi que ce soit.
- J...Ja...Jacob !
Je n'arrivais plus à parler. J'étais foutue.
- À...l'aide...
Je ne comptais pas mourir ici, il fallait que je me batte. Je tenta de me relever, mais mes jambes étaient totalement mortes de froid. Je tomba par terre plusieurs fois avant d'abandonner. Puis, quand tous mes espoirs étaient foutus, je l'entendis arriver. Je savais que c'était lui, il hurlait comme un fou. Je ne voyais absolument rien, même pas le ciel étoilé. Encore une fois, il va me sauver. Il commença par me renifler rapidement, puis il me fit signe de monter sur son dos. Même en faisant tous les efforts du monde, je n'y arriverais pas.
- J...Ja...Je...
Il couinait, je ne savais pas ce qu'il voulait me dire et je n'entendais pas ses pensées.
- Aide...froid...
Je faisais comme je pouvais pour parler. Mais quelle idée de venir ici ! Il passa son museau son mon bras et je m'agrippais au maximum de ma force à son cou. Avec mon autre bras, j'attrapais sa pate. Il hurla de douleur, j'ai dû toucher sa blessure.
- P...par...don...
Il me traîna durant quelques mètres puis je lâcha prise. Je n'arrivais plus rien à faire.
- Hannah !
J'entendais ses pensées. Je ne savais pas si c'était réel ou si c'était un tour de mon esprit.
- Hannah !
C'était sa voix, elle résonnait dans ma tête.
- C'est moi, écoute-moi !
C'était bel et bien réel, je l'entendais. Entendre ça voix me réchauffait de l'intérieur. Je ne l'avais encore jamais touché en tant que loup, à part lorsqu'il avait été blessé, il ne paraissait pas si chaud sous cette touffe de poils.
- Ne bouge pas, je vais essayer de te porter.
- Tu...ne...
Il n'y arrivera pas.
- Chuuut. >>
Il s'allongea au sol et j'essayais de me traîner sur son dos. Une fois dessus, il se releva. J'essayais tant bien que mal de m'accrocher à lui. Il partit immédiatement en direction de la cabane. C'est tout ce dont je me souviens.
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La Fille Qui Courrait Après Les Loups
Werewolf- Tu es prête, Hannah ? C'est sûr ? Je n'ai jamais été aussi prête. - Oui, je t'assure. - Tu me promets de ne pas fuir ? - Ne t'inquiète pas, Jacob. Il pose ses mains sur mes joues, s'approche de moi et m'embrasse. Je n'avais jamais embrassé quelqu...