26. L'hébergement

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On arriva rapidement à ma maison. On était en début d'après-midi, et comme d'habitude, mon père travaillait. Jacob me regardait avec un air tendre, histoire de me supplier de ne pas rentrer. Ce petit jeu m'amusais et je comptais bien le prolonger.
<< Bon, bah je suis arrivée...
- Tu es vraiment sûre et certaine de vouloir rentrer ?
- Oui, je t'assure.
- Mais pourquoi tu ne veux pas rester avec moi ? Certains jours, tu fugue pour me voir, mais aujourd'hui tu t'en fou.
- Tu veux vraiment passer la journée avec moi ?
Je ne pouvais plus tenir. Mon envie d'être à ses côtés chaque seconde de ma vie me poussait à arrêter.
- J'aimerais bien, oui.
- Alors que veux-tu faire ? On peut risquer à tout moment de croiser un Quileute.
- Je sais... Mais je ne voyais aucune autre issue à ce choix.
- Hum...
Reparler de ce choix m'agaçait énormément.
- On devrait fuir toi et moi.
- J'aimerais tant, mais c'est infaisable, Hannah.
- Je ne vois pas pourquoi.
- Tu dois aller au lycée, être avec ton père...
- J'en ai vraiment rien à foutre. Il n'y a que toi qui m'importe.
- Arrête de dire ça !
- Mais c'est vrai !
- Mais tu ne devrais pas penser ça.
- Et pourquoi ? Je sais que toi tu le penses !
- Oui, mais ça n'a rien à voir.
- Je ne vois pas en quoi.
- Eh bien, moi je suis Jacob Black, et toi tu es Hannah Steal, alors...
Il se mit à rire tout seul.
- Je ne vois pas le rapport.
- Moi je n'ai personne à perdre ici, mise à part deux trois amis, toi tu as des gens qui t'aiment, tu ne peux pas leur faire ça.
- Tu as bien ton père, toi.
Il leva les yeux au ciel puis détourna le regard d'un air énervé. J'ai encore touché le sujet sensible.
- Désolé, je ne voulais pas parler de lui.
- Tu sais bien qu'il ne compte plus pour moi...
- Mon père non plus ne compte plus pour moi.
Ce n'est qu'à moitié vrai. J'ai encore trop d'amour pour lui pour réellement penser ça.
- Hannah, ne dis pas ça !
- Bon, ça me soûle là, je vais rentrer chez moi et toi tu vas aller chez toi, ok ?
- Arrête tes conneries !
- Quoi ?
- Je reformule ta phrase : Bon, ne restons pas là, je vais rentrer chez moi et toi tu vas venir avec moi.
- Tu es en train de t'incruster chez moi, là ?
- Un peu. Ton père rentre quand ?
- Dans quelques heure.
On passa le pas de la porte ensemble. Jacob se jeta sur le canapé et s'allongea dessus.
- Je rêverais d'avoir du confort comme ça !
- Retourne chez ton père, alors...
Il me fixa de son regard noir insupportable.
- C'est bon, c'est une blague, souris un peu !
Il tourna juste la tête, toujours avec son air énervé.
- Désolé.
Il ferma les yeux un instant et mit ses bras dernière sa tête pour se servir de coussin.
- Tu ne voudrais pas m'héberger ?
- Tu déconnes ?
- Non, vraiment. J'ai pas un rond, j'en ai marre de chasser et de ma petite cabane, je suis seul la nuit... Et pour te répondre : non, je ne retournerais pas chez mon père !
- De toutes façon, tu ne pourras jamais te réveiller à mes côtés Jacob...
- Je continuerais d'en rêver... Alors ?
- Mais c'est impossible ! Il n'y a pas d'autre chambre, et puis mon père n'accepterait jamais...
- Tu as un lit double, non ? Sinon, je peux dormir sur le canapé. Je viendrais tard et je repartirais tôt. Il ne me verra jamais.
- Et s'il te trouve ?
- Je l'assommerais, comme ça quand il se réveillera il pensera qu'il aura rêvé.
Sa blague stupide me fit rire. Il est taré, il ne pourra jamais...
- Ce n'est pas une blague, Hannah, c'est très sérieux. Ça me sauverait...
- Tu t'en sors très bien dans ton terrier, tu y a aménagé un petit coin sympa...
- Non, c'est horrible ! Et puis j'ai beau être chaud, il m'arrive la nuit d'avoir froid.
- Mais, Jacob... Tu sais bien que c'est infaisable ! Je t'assure que j'aimerais aussi dormir à tes côtés et te sentir près de moi constamment, mais...
- Alors qu'est ce que tu attends pour me dire oui ?
Je ne peux pas, l'héberger m'est impossible. Mon père le tuerait et il ne serait jamais assez discret. Mais l'idée me tente, et qui ne tente rien n'a rien.
- Je veux bien, mais juste pour ce soir. On essaye, et si ça ne marche pas, tu rentres chez toi.
- Oh, merci !
Il sauta du canapé et me serra très fort contre lui. Je restais pétrifiée tant il m'écrasait.
- J...Jaco...
Remarquant qu'il me tenait bien trop fort, il me lâcha et rigolait.
- Tu es sûre que tu veux bien ?
- Ne me fais pas regretter !
- Merci, vraiment merci ! Comment je peux te remercier ?
- Sois juste discret et ne te fais pas choper, ça suffira.
- Ok, t'inquiète, il ne remarquera jamais que je suis là. Je dormirais où ?
- J'ai bien peur que la seule solution soit...
- Ton lit ?
- Ouais... Le canapé ne se sera jamais assez discret, s'il se lève la nuit pour boire, ou un truc du genre...
- Et ça te pose un problème ?
- Non, pas du tout. C'est cool.
C'est tout ce dont je rêve, mais j'ai vraiment peur que le matin mon père vienne me réveiller pour aller au lycée et tombe sur Jacob. Ce serait alors sûr qu'il le tue. Mais une nuit avec Jacob vaut de l'or, je ne peux pas me permettre de laisser passer l'occasion.
- Tu viendras à ma fenêtre vers 22h30 et tu repartiras demain vers 5h, ok ?
- Ouais, t'inquiète. Merci encore.
- De rien. À ta place j'aurais vraiment peur que mon père te chope.
- Mais non, je suis confiant. Je suis du genre discret.
- Non, pas vraiment.
Il rit un peu puis vient m'embrasser.
- Je vais y aller alors, à plus.
- Tu ne restes pas ?
- De toutes façons on se voit ce soir, alors c'est bon. À toute.
- Ok... >>
Il négocie pour rester avec moi puis une fois qu'il a ce qu'il veut il part. Ce gars m'épuise...

La Fille Qui Courrait Après Les LoupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant