23. Ma Mère

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Le retour à la vie civilisée me rendais toute bizarre. J'étais partie seulement un jour et j'avais l'impression d'avoir oublier comment vivre. Ce séjour en forêt était plutôt riche en émotions. Finalement, je suis restée chez mon père avec ma mère. Ce combo était mieux, mais ma mère allait partir demain matin, et je sais qu'elle me demandera de faire la même chose. Il était très tard à présent, et je préférerais dormir que de penser à ça.

Ma mère me réveilla en ouvrant mes volets de manière bruyante. Je détestais qu'on me réveille comme ça. Il était seulement 5h, et je sais qu'elle compte me demander de faire ma valise. Hors de question !
<< Maman !
- Désolé chérie, il faut que tu te lève tôt pour ne pas rater l'avion !
- Mais tu n'as pas encore compris que je ne viens pas avec toi ? Et arrête de m'appeler chérie, je sais que tu préfère me traiter de conne !
- Excuse-moi, j'étais énervée à ce moment-là. Mais il faut que tu vienne, ma puce, rentrons à la maison.
- Ma maison c'est ici !
- Arrête tes bêtises !
- Arrête de me parler comme si j'avais quattre ans ! J'ai grandis, tu sais, je ne suis plus la petite fi-fille à sa maman ! Laisse-moi tranquille, et retourne en Floride te trouver un autre pigeon que moi !
- Hannah ! Tu es devenue vulgaire depuis que tu as rencontré ce Jacob !
- Et toi tu es devenue une vrai connasse depuis que tu as quittée papa !
Elle me regarda les larmes aux yeux. Sur ce coup là, c'est vrai que j'ai été un peu violente. Même si elle a été méchante avec moi, entendre ça de la bouche de son enfant devait être douloureux. Et j'avoue qu'avoir perdu ma mère était douloureux...
- Excuse-moi, maman...
- Non, ce n'est pas grave, je comprends... Tu as raison... Au revoir, Hannah.
J'avais prononcé la phrase de trop. C'est vrai que je peux être blessante sans m'en rendre compte, et que moi aussi j'ai changé, beaucoup changé.
- Je ne voulais pas dire ça... >>
Elle claqua doucement la porte et j'entendis un petit sanglot de sa part. Je m'en voulais, je suis allée trop loin avec elle. C'est vrai que je la déteste, mais c'est quand même ma mère. Elle m'a mis au monde et m'a élevée, je devais lui en être reconnaissante toute ma vie.

Je resta assise de longues minutes sur mon lit, ne sachant pas quoi faire. À présent, j'hésitais presque à partir, mais tout me retenais ici. Non, je ne pouvais pas partir, pas maintenant ! Je sortis en vitesse de ma chambre, encore en pyjama. Je courus et vis ma mère sortir tout juste de la maison avec son sac, en y pensant, le mien était encore chez Jacob. Je sortis en vitesse et lui attrapa le bras.
<< Attends, maman !
Elle me regardait avec tristesse. Impossible de savoir si s'était de la comédie ou si c'était réel.
- Je suis désolée pour ce que je t'ai dit, je ne le pensais pas. C'est juste que tu m'as beaucoup blessée, et que je pensais vraiment te haïr, ce n'est pas le cas. Certes, je t'en veut, c'est normal, mais ce que je t'ai dit était vraiment méchant et pas voulu. Mais je ne peux pas partir avec toi et tu dois pouvoir le comprendre. Maintenant, je me suis habituée à être ici à nouveau et je ne peux pas repartir, pas maintenant. Ne m'en veut pas, je dois rester.
Elle ne dit pas un mot et me prit dans ses bras. Au fond, je lui en voulait encore beaucoup, mais je m'en voulais encore plus de lui avoir parlé comme je l'aivais fait. J'avoue que l'avoir contre moi n'était pas vraiment la chose dont j'avais le plus envie actuellement.
- Merci, Hannah. Tu sais, il y a encore de la place en Floride. Tu reviendras un jour ?
Non.
- Peut-être... >>
Elle m'embrassa sur la joue et partit, ce qui libéra un poid en moi. Je ne savais plus quoi penser d'elle, de moi, de mon comportement depuis que je suis avec Jacob... Oui, j'ai changé, je l'admets, mais est-ce si mal que ça ?

Mon père n'était pas levé, il était 11h, j'avais séché les cours. Je comptais bien le faire autant de fois que je le souhaiterais. Plus rien ne m'intéressait, et encore moins les études. Jacob avait essayé de m'appeler plusieurs fois, mais je n'avais pas décroché. Je ne sais pas s'il était allé en cours. Je me sentais vide, comme si je n'avais plus d'âme. Je ne sais pas de quoi cela provenait. Du départ de ma mère ? Des problèmes avec la meute de Mora et des Quileutes ? Ma fugue ? Aucune idée. J'étais assise sur mon lit, perdue dans le peu de pensées que j'arrivais à sentir depuis ces dernière heures. C'est comme si je me noyais dans un bassin où j'avais pied, je ne comprenais pas pourquoi. Il fallait juste que j'attende que la vague passe pour respirer de nouveau. Mais là, c'était plus un tsunami qu'une petite vague. Je ne comprenais même pas ce que je disais. J'enfoncais ma tête dans mon coussin et serra les dents comme pour extraire une forte douleur. Je poussa même un cri sans m'en rendre compte. Apparemment, ça réveilla mon père et il s'empressa de venir frapper à ma porte fermée à clef.
<< Hannah ? Tout va bien ?
Il donnait de grands coups de poings contre la porte.
- Oui...
J'avais la même voix que lorsque je venais de pleurer. Ce n'était pas le cas pourtant.
- Tu es sûre ? Laisse-moi entrer !
Non, je voulais rester seule.
- Tout va bien, je t'assure. Laisse-moi un peu de temps, je vais sortir.
- Je veux juste vérifier que ça va.
- Puisque je te le dis !
Il cessa d'insister et partit. Je remis ma tête dans mon coussin, le seul endroit où j'étais bien. Je ne savais pas ce qui me mettait dans cet état, mais ne pas savoir empirait la situation. Mon téléphone vibra sur ma commode. Je me leva d'un bon pour voir qui m'appelait. C'était Cassandre, je décidai de décrocher.
- Allô ?
- Hannah ? Enfin tu décroches ! J'ai essayé de t'appeler plusieurs fois et je t'ai envoyé des messages !
- Je suis désolée...j'étais super occupée...
- Je sais bien Hannah, on est au courant.
- Comment ça ?
- Tu n'est pas en Floride, n'est ce pas ?
- Euh...non... Et toi, tu n'es pas en cours ?
- Le prof de physique n'est pas là, j'en profite.
- Ah, d'accord. De quoi tu parles quand tu dis que tu es au courant ?
- Bah, que tu sois restée ici ! Ce n'est pas le cas ?
- Oui, en effet, mais comment le sais-tu ?
- J'ai mes petites sources, je te dirais ça quand je te reverrais, si je te revois...
- Bien sûr ! Mais en ce moment c'est compliqué, je suis un peu occupée...
- Pourquoi tu n'es pas en cours ?
- Je te dirais tout plus tard...
- Ok, je vais te laisser alors. Repose-toi bien.
- Merci, salut.
Je raccrocha. C'était difficile de mentir à une amie, mais au fond ce n'était pas un vrai mensonge. Je décidai de faire un effort et d'aller dans le salon avec mon père.
- Hannah ! Ça va mieux ?
- À quel moment est-ce-que j'allais mal ?
- Je...je ne sais pas. Je ne voulais pas te vexer...
- C'est juste qu'il faut que tu arrêtes de t'inquiéter pour moi h24 ! J'ai bientôt 18 ans !
- J'ai quand même bien fait de m'inquiéter pour toi hier ! Je veux qu'on en parle d'ailleurs...
- Je n'ai rien à dire là dessus.
Et après l'engueulade avec ma mère, je me prenais maintenant la tête avec mon père !
- Eh bien tu vas parler ! Tu me caches trop de choses depuis ton retour ici !
- Il n'y a rien qui te concerne ! Il y a certainement une raison pour que je ne te raconte pas tout !
- Et justement, j'aimerais bien la connaître !
- Tu ne sauras rien !
- Très bien, tu veux jouer à ça ? On va jouer ! Tu es privée de sortie !
- Je ne comptais pas sortir aujourd'hui.
- Je te confisque alors aussi ton téléphone.
- Pas de problème.
Je lui balança et il le rattrapa dans un réflexe qui nous surpris.
- Tu es vraiment insolente Hannah ! >>
Je partis dans ma chambre et claqua la porte. J'en avais vraiment marre de mes parents. Je décida de partir à nouveau retrouver Jacob, en plus il fallait que je récupère mes affaires là-bas. Je m'habillais rapidement avec seulement un short et un pull. Je sortis par ma fenêtre sans rien emporter avec moi et partis. L'air frais et Jacob étaient les meilleurs remèdes possibles.

La Fille Qui Courrait Après Les LoupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant