28. Explications

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Je suis dans ses bras, et c'est tout ce qui compte. Je ne sais pas pourquoi il m'a pardonnée, pourquoi je suis réellement là, pourquoi ne lui ai-je pas dit pour mon père, mais c'est secondaire. Je sais que je l'aime et que je lui pardonnerais toujours tout. Je ne sais pas ce qu'il ressent, je ne comprends pas toujours tout, mais je sais qu'il m'aime. Je sais qu'on n'est pas heureux ensemble, mais je sais aussi qu'on l'est encore moins séparés. Je sais qu'on n'est pas sur la même longueur d'onde et qu'il est plus mâture que moi, que je suis encore une gamine qui ne comprend pas tout, qui ne comprend ni ne sait rien. Je ne sais pas ce qu'il fait avec une fille comme moi.

Mes pensées sont perturbées par un doux baiser qui vient se déposer sur mon front. Il est chaud, il me fait du bien.
<< Jacob, je dois te dire quelque chose...
Son regard paraît inquiet et il fronce les sourcils. Je le comprend, je ferais pareil à sa place.
- Si c'est par rapport à hier, ne dis rien. C'est pardonné, je ne le ferais plus.
Je déteste faire comme il fait, oublier et ne pas en parler. Or, ce n'est pas de notre dispute que je veux lui parler.
- Non, ce n'est pas ça...
Il ne se doute de rien, forcément. Il passe une main dans mes cheveux et joue avec une mèche.
- Dis-moi, alors.
J'hésite à lui dire vraiment, je ne veux pas qu'il s'inquiète ou qu'il commence à avoir peur de mon père.
- Hannah ? Je t'écoute.
Je ferme les yeux et cherche mes mots mais je ne sais pas comment lui parler.
- C'est mon père...
- Ton père ?
Il paraît pensif, je pense qu'il se doute de ce que je vais lui dire.
- Il est au courant que tu étais là hier.
Ses yeux s'écarquillèrent, ses beaux yeux noirs. On était bien trop sûrs de nous pour penser qu'on était discrets, mais ça paraissait logique que ce n'était pas le cas.
- Comment ça ?! Comment peut-il savoir ?
- Tu pensais vraiment qu'on avait été discrets hier soir ?
La réponse est non, évidement. Bien qu'on chuchotait, on s'était quand même embrouillé.
- Et qu'est-ce qu'il t'a dit ?
Je posai ma tête contre son épaule, ne voulant pas répondre à cette question. Il passa à nouveau sa main dans mes cheveux.
- Hannah ? Je ne peux pas deviner tout seul, tu sais.
Il avait toujours son beau sourire, il essayait de ne plus s'énerver contre moi et d'être compréhensif. Je devais en faire autant et lui dire.
- Hier soir, quand tu es parti, tu as oublié ça.
Je sortis le préservatif que j'avais récupéré avant de partir et lui donna. Il le prit, réfléchit quelques secondes, puis le déchira. Il jeta ensuite les morceaux par terre comme si tout était déjà oublié.
- Ce n'est pas moi qui l'avait récupéré, c'était mon père. Il croit savoir ce qu'on a fait hier, je l'ai fait démentir, mais je ne sais pas s'il a compris.
- J'ai vraiment été con !
- C'est de ma faute, désolé.
Il prit ma main dans la sienne et posa un baiser dessus.
- Non, c'est moi. Qu'est ce qu'il t'a dit d'autre ?
- Rien, je crois. Mise à part le fait qu'il ne veut plus jamais entendre parler de toi.
- Le contraire m'aurait étonné...
J'en avait marre d'avoir constamment mon père sur le dos pour m'interdire de faire à peu près toutes les choses que j'aime. Je posa à nouveau ma tête contre Jacob et ferma les yeux. J'étais toujours confrontée à des dilemmes pour lesquels je ne pouvais pas faire de choix.
- Eh, t'inquiète, ce n'est pas la fin du monde.
En effet, mais j'ai cette sensation au fond de moi qui me fait me sentir vide. C'est douloureux et incompréhensible à la fois.
- Je peux te demander quelque chose ?
- Bien sûr, depuis quand tu me demandes l'autorisation ?
- Est-ce-que tu as peur de moi ?
La réponse devrait être évidente : non. Mais je ne suis pas vraiment sûre de vouloir répondre ça, je ne suis pas sûre que c'est ce que je ressens.
- Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?
- Je ne sais pas. Laisse tomber.
Pour le coup, je préfère faire comme s'il n'avait rien dit, tout simplement parce que ma réponse l'aurait déçu.
- C'est de mon père que j'ai peur, et tu devrais aussi.
- Non, il ne m'effraie pas. Pourquoi te fait-il peur ?
- J'ai peur qu'il réussisse à nous séparer...
Cette peur était constante et c'était ma plus grande peur. Je vis dans son regard que Jacob aussi en avait peur. Il me prit fort dans ses bras et déposa un baiser sur mon front.
- Moi aussi j'ai peur, mais je sais que ça n'arrivera jamais. Je te le promets.
- J'aimerais tant te croire...
Bien sûr que je le croyais, mais j'avais toujours cette arrière pensée qui me disait que c'était faux.
- Hannah, tant que je suis vivant et à tes côtés, tu peux être sûre qu'on sera toujours ensemble.
- Je t'aime. >>
Plus que tout au monde et que tout ce que je pourrais imaginer, mais ça je ne peux pas lui dire.

La Fille Qui Courrait Après Les LoupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant