42. Dernière volonté

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       Je rejoins Peter devant le campus. Sa simple voiture noire est garée, le moteur allumé. Je lui ai demandé de m'attendre. J'attrape doucement la poignée et m'engage dans la voiture au côté passager. Peter lève les yeux pour vérifier mon identité avant de me saluer et de démarrer.

   - Ça va ? je demande.

   - Bien, il répond, et toi ?

    - Oui, je mens. Comment s'est passé ton atelier écriture ?

        Il y a peu, Peter a trouvé le courage de s'inscrire dans un cours supplémentaire d'écriture pour les étudiants passionnés. Il y a rencontré de nouveaux amis souvent eux aussi persécutés par les grosses têtes comme Samantha. Je sais qu'il a du mal à s'ouvrir, mais le voir faire des efforts ainsi me remplit d'amour et de fierté.

       Mon ami me raconte donc, les yeux pleins d'étoiles, à quel point les autres élèves écrivent bien. Je l'écoute et arrive doucement à oublier les annonces du docteur Jones. Nous arrivons finalement à destination et Peter s'arrête devant le portail.

    - Tu ne rentres pas ? je demande.

    - Je vais aller chercher Lorie, il répond.

   - Mais c'est mon travail, je dis, et en plus elle ne finit que dans une demi-heure.

   - Je sais, il sourit, mais j'ai envie d'aller la chercher. Ça ne te dérange pas ? Je vais aller faire un tour en ville avant.

   - Bien sûr que non, ça ne me dérange pas. Ça ne te dérange pas, toi ?

   - Puisque je me propose, il rit en levant les yeux au ciel. Allez sors. On sera rentrés dans un peu moins d'une heure, je pense.

   - Ok, je m'écrie en sortant de la voiture. Merci, Peter. Et sois prudent sur la route !

       Je claque la portière derrière moi et fais un signe de main au vampire tandis qu'il redémarre. La discussion avec Jones revient au galop dans mes pensées. Quand j'y pense, il me semble que je ne lui ai pas dit que la femme qui a trahi le vampire était une sorcière... J'espère que ça n'aura pas d'importance...

   - Je suis rentrée ! je m'annonce en passant les grandes portes du manoir. Il y a quelqu'un ?

   - En haut, marmonne une voix faible en haut des escaliers.

       Je reconnais la voix et monte les marches quatre à quatre, excitée à l'idée de nos retrouvailles.

   - Coucou ! je m'exclame en entrant dans la chambre.

       Drogo est allongé dans son lit sur le dos. Ses yeux sont fermés et ses cheveux relevés. Il semble, si c'est seulement possible, encore plus pâle que d'ordinaire. Je laisse mon sac tomber au sol et me précipite à son chevet.

   - Qu'est-ce qu'il s'est passé ? je murmure.

   - Je sais pas...

       Mes mains se posent sur son front... qui est brûlant. Je retire aussitôt mes paumes, complètement pétrifiée. Je n'ai jamais senti une telle température émaner du corps d'une personne. Ce serait terriblement inquiétant pour un humain, mais quand on sait que l'homme que j'ai en face de moi est un vampire à la froideur légendaire...

   - Mon dieu ! je m'écrie en tâtant tout son corps brûlant.

       Les vampires ne peuvent pas attraper de maladies. Les vampires ne peuvent pas être aussi chauds. J'ai peur de comprendre.

Plus que l'amour lui-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant