9. Le pendentif

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       Cette journée avec Sarah était juste parfaite. J'ai l'impression de la connaître depuis toujours. Je ne crois pas m'être déjà si bien entendue, et aussi rapidement, avec une personne de ma vie.

       Elle m'a raccompagnée jusqu'à un autre passage pour la rue où se trouve le manoir des Bartholy, lui ayant fait part de la ruelle qui m'effrayait grandement. A présent, je marche seule avec mon casque sur les oreilles. Les musiques s'enchainent, et je danse presque dessus. La rue est vide.

       J'arrive finalement devant le manoir. Il m'impressionne à nouveau par sa taille. Vais-je un jour seulement m'y habituer ? Je trouve cette fois le bouton sur lequel je dois appuyer avec mon double des clés pour pouvoir déclencher l'ouverture du portail. Je repense alors à la dernière fois que je me suis retrouvée devant ce poteau. L'image du scarabée me vient en premier temps, avant que je ne me rappelle de Drogo. Il est vraiment intriguant. Pour dire vrai, je n'ai pas cessé de penser à lui pendant la journée. Il me plait, il faut se l'avouer. Premièrement, il est très beau. Ensuite, même si son tempérament peut être agaçant, j'aime bien son impulsivité et sa prise d'initiatives. Il sait ce qu'il veut et le fait comprendre. D'autant plus qu'il m'a, jusqu'à présent, respectée lorsque je lui faisais comprendre mes pensées. Quand le respect des choix de l'autre devient un argument dans une relation, on comprend à quel point on vit dans un monde de barges.

       Le portail s'ouvre et j'y pénètre. La nuit est presque tombée et les lampadaires n'ont pas encore été allumés. En somme, il fait noir. Très noir. Je gravis les quelques marches menant au porche avant de pousser les portes qui n'étaient pas fermées. Je les referme derrière moi en silence, retire mon casque, et rencontre des yeux couleur ambre.

   - Re-Bonjour petite chose, dit-il.

   - Bonjour Drogo, je réponds platoniquement.

   - Pas de remarques sur le surnom aujourd'hui ? il s'étonne.

   - Je l'ai déjà fait ce matin même, je te signale, mais puisque tu insistes : je m'appelle Ella. Si tu veux me donner un surnom, j'accepte seulement qu'il fasse référence à ma beauté suprême autant intérieure qu'extérieure.

   - Il n'y a que moi qui suis irrésistible, il sourit fièrement.

   - Ce n'est pas la modestie qui t'étouffe, je remarque.

   - Toi non plus !

   - Si ça t'aide à dormir...

       Il n'ajoute rien. Je le toise du regard quelques secondes avant d'essayer de forcer le passage. Il reste de marbre et me regarde de haut. Littéralement en fait. Pourtant, je suis grande. Il doit me dépasser d'une dizaine de centimètres tout au plus.

   - Tu es moche d'en dessous, je dis simplement pour le déstabiliser.

   - Pardon ?

   - Oooownnn, je glousse pour l'énerver, la petite chose se vexe ?

       Il rit en levant les yeux au ciel. Ses yeux redescendent ensuite vers mon torse. Je crois pendant une seconde qu'il regarde ma poitrine, avant de comprendre qu'il fixe mon pendentif. Ses sourcils sont froncés, avant que ses pupilles ne se dilatent.

   - Viens avec moi, il dit froidement.

       Il attrape mon poignet et je ne peux m'empêcher de m'étonner une nouvelle fois de la froideur de sa peau. Ce n'est pas normal. Il me tire jusqu'à une porte en-dessous de quelques marches. A travers le hublot qui est étrangement installé en haut de celle-ci, j'arrive à discerner des étagères avec des livres. Auraient-ils une bibliothèque personnelle ? Et pourquoi m'y emmener ?

       La porte semble m'attirer. J'ai vraiment l'impression que mon corps avance de lui-même vers celle-ci, et Drogo n'a même plus à me tirer. Une espèce de petit écran est accroché au-dessus de la poignée de porte. Il y pose son doigt et je comprends aussitôt que l'objet reconnait les empreintes digitales. Pourquoi une telle protection pour une simple bibliothèque ? Enfin, si c'en est une...

       La porte s'ouvre finalement et je suis attirée dedans. Littéralement. Comme une ventouse, je suis aspirée à l'intérieur. La porte se referme brutalement derrière moi et j'entends le petit écran digital se briser sur le sol. Le visage de Drogo choqué apparaît au hublot, pendant que je hurle.


Chapitre écrit le 22 mai 2020.

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GROS BISOUS (je lis les coms)


Chapitre publié le 22 novembre 2020.

Le prochain chapitre sera publié le 23 novembre vers 18h.

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