48. Au chevet

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       Je me réveille doucement après une longue nuit sans rêve. Je n'en ai pas fait depuis longtemps d'ailleurs... Cette fois-ci, je me rappelle tout de suite de ce qu'il s'est passé. Quelle folie ! Je suis venue à Mystery Spell pour essayer de faire le deuil de mes parents et essayer de me créer une nouvelle vie. Repartir à zéro. Hier, j'ai tué une sorcière-vampire à l'aide de mes pouvoirs découverts il n'y a même pas deux mois.

       Je décide d'arrêter d'y penser, et pars me doucher. Je ne veux pas culpabiliser. C'était nous ou elle. Je descends donc difficilement du lit. Mon dos me brûle et semble se casser un peu plus à chaque pas que j'entreprends de faire, mais j'arrive à marcher.

       Je m'enfonce dans la pièce et me place rapidement sous le jet. L'eau est froide et je m'éloigne immédiatement. Un bandage enserre ma taille. Je le dénoue péniblement sans même savoir si j'y ai droit. Je découvre alors une profonde entaille noire de jais en-dessous de ma poitrine. Je retiens un hoquet de surprise, terrifiée. Qu'est-ce que Mia m'a fait ?

       Je me rince rapidement. L'eau que j'ai finalement laissée froide se mélange à mes larmes salées. J'ai mal et j'ai peur. Elle ne m'a pas touchée physiquement. C'est forcément magique. C'est grave. Je le sens. Je le sais.

   - Ella ? s'écrie une voix dans le couloir.

   - Oui ? je demande tout en m'enveloppant dans une serviette.

   - Selon les derniers tests, dit la voix que je reconnais être celle de Nicolae, Drogo ne devrait pas tarder à se réveiller. Tu devrais aller le voir pour son réveil, peut-être ?

       Je suis aussitôt ramenée à la réalité. Je ne prends pas le temps de m'habiller ni de finir ma toilette. Je ramène mes cheveux mouillés et emmêlés en un chignon décoiffé, enfile une chemise trop grande que je crois appartenir au blond, et laisse mon bandage trainer sur le lavabo.

       J'arrive rapidement dans une pièce dans laquelle je ne suis encore jamais entrée. Elle fait partie des nombreuses chambres vacantes du manoir. Les Bartholy ont décidé d'y installer leur frère pendant sa convalescence. Je ne sais cependant pas s'ils ont fait ce choix parce-que la chambre de Drogo était peut-être en trop mauvais état, ou s'il est possiblement sujet à un traumatisme.

       La salle est très épurée. En d'autres mots, elle n'a pas d'âme. Elle est simplement meublée : une commode, un bureau vide, quelques étagères avec des cadres photos inutilisés et... un lit. Son occupant se fond très bien dans le décor, avec sa peau pâle, ses cheveux blond platine et ses bandages.

       Je me précipite aussitôt vers mon petit-ami. Je pensais presque ne plus jamais le revoir. Il semble calme, apaisé dans son sommeil. Le premier depuis longtemps.

       Pourquoi porte-t-il des bandages, au fait ? Les vampires cicatrisent immédiatement, tout comme leurs os se reconstruisent à peine cassés. Cette étrangeté me fait encore plus peur.

       Je m'assois précautionneusement au bord du lit, le plus loin possible de mon petit-ami, par peur de le blesser plus qu'il ne l'est déjà. Je dépose délicatement ma main sur sa joue. Elle est glacée, mais c'est rassurant. Ce point n'a au moins pas changé. De mon pouce, j'effleure prudemment toutes les parties de son visage, qui sont d'ailleurs intactes. Ses sourcils, ses yeux, son front, son nez, ses lèvres...

       Sa poitrine est littéralement recouverte de bandages. Pas un seul bout de peau n'est épargné. Soucieuse, j'essaie d'en décaler légèrement un, pour essayer de voir ce qu'il se trouve en-dessous. Je me fais par la même occasion la réflexion que je n'ai pas remis le mien.

   - Petite chose... petite curieuse...

       Je tourne immédiatement mon visage vers la provenance de cette voix. En-dessous d'un bandage noué comme un bandana, deux pupilles ambrées me fixent. Je me jette, sans réfléchir, dans les bras de celui que j'aime plus que tout au monde... que j'aime ?

   - Eh tout doux ! il rit, me faisant aussitôt pleurer. Tu essaies de me tuer ?

       Je ressors mon visage de son cou, le visage ravagé par les larmes. J'attrape brutalement son visage entre mes paumes et enfonce mes lèvres sur les siennes. Je suis vite rejointe dans mes sanglots par Drogo. Les gouttes qui s'écoulent de nos yeux se mélangent tandis que nous nous embrassons toujours, complètement désespérés.

   - Espèce d'idiot... je murmure avant d'enjamber ses hanches pour approfondir le baiser.

       Je suis complètement avide de lui. Je suppose que pour me concentrer sur le combat, j'ai essayé de ne pas penser à Drogo, mais maintenant je me rends compte à quel point j'ai eu peur. J'ai failli perdre l'être qui m'est le plus cher. Je n'ai que lui.

       Nos bouches s'ouvrent pour laisser place à des baisers plus passionnés, eux qui étaient simplement plaqués jusque-là. Les mains de Drogo descendent le long de mon bassin, et l'une d'elles se glisse sous ma chemise pour caresser la peau brûlante de mon dos. Mes bras sont enroulés autour de son cou, et je passe sauvagement mes doigts dans ses beaux cheveux. Il m'a tellement manqué. Il me manque encore. Je crois bien que je l'aime...


Chapitre écrit le 16 août 2020.

Je rentre chez moi ! Actuellement dans la voiture, le clavier bluetooth sur les cuisses et mon téléphone par-dessus une valise...

Et oui je sais le réveil de Drogo est hyper cliché mais booooooon

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GROS BISOUS (je lis les coms)


Chapitre publié le 26 décembre 2020.

Le prochain chapitre sera publié le 27 décembre avant 16h.

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