Jour 27

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Après mon repas, même si j'ai encore affreusement mal et que je suis à peine en train de vraiment revenir à la réalité, je me lève pour parler à Minjun.

— Je suis désolée pour hier, annoncé-je. Je ne voulais pas... causer de problème ou faire remonter des souvenirs, je suis désolée, je ne savais pas, je ferais plus attention... s'il y a une prochaine fois.

— Ce n'est pas ça, cette chanson est interdite, tu ne devrais même pas la connaître, elle n'a apporté que des problèmes de toute manière, signale Minjun.

— Comment ça ? m'étonné-je.

— C'est de ma faute, affirme Gwen en nous rejoignant. Je voulais qu'elle ait un souvenir de ses parents, c'est la seule idée que j'avais eue à l'époque, je ne savais pas qu'elle s'en souviendrait si longtemps après.

— Ça ne t'a pas suffi de te foutre dans ce pétrin à cause d'eux ? l'interroge-t-il en se levant, visiblement piqué par sa remarque. Il fallait aussi que tu t'occupes de leur fille et que tu lui laisses un souvenir ? Ils n'ont pas assez gâché ta vie comme ça ?

Je les regarde surprise, me demandant s'il faudrait intervenir. C'est sûrement de ma faute s'ils se disputent. Mais je ne voudrais pas envenimer la situation encore plus. Et en voyant l'inaction des autres prisonniers, peut-être qu'il vaut mieux les laisser.

— C'était mes choix ! s'énerve Gwen. Je n'ai rien à reprocher à Moyra et Dimitri, ils m'ont permis de me rebeller. Tu regrettes peut-être, mais moi, je suis fière de ce que j'ai fait.

— Désolée, mais je me voyais finir ma vie ailleurs que dans ce trou à rat.

— Moi aussi, mais on a fait nos choix, on savait ce qu'on risquait. Ça ne justifie pas ta réaction d'hier, le plus important, c'est le bien-être de Bulle point, c'est la seule règle ici.

— Calmez-vous, on est tous dans le même bateau de toute manière. Et ce n'est qu'une foutue chanson maintenant, intervient Terrence.

Dans son coin, Joakím murmure quelque chose à Aaliyah et vu comme elle le fusille du regard, ce n'est sûrement pas une remarque appropriée.

— Mais c'est quoi cette chanson au juste ? demandé-je même si je sens que ce n'est pas forcément la question a posé.

— L'ōidḗ, une espèce de chant de ralliement ou de motivation, appelle ça comme tu veux, que tes parents ont créés aux débuts des Epa, je pense que c'était une sorte de moyen de reconnaissance aussi. Mais après les sept îles, les Áídios l'ont interdit comme beaucoup d'autre chose.

Sûrement la pire berceuse du monde, oui. Encore une fois de plus où Pandora aurait pu tout m'avouer.

— On peut faire beaucoup de reproches aux Epa, mais au moins, vos chefs avaient le sens du détail, remarque Joakím presque admiratif. Sandun à côté, il faisait rien pour rester dans les mémoires, il voulait juste agir.

— Vu le résultat final, je ne suis pas sûre que leur sens du détail les ait aidées... soupiré-je comprenant mieux les réactions de la veille.

— Bien vu, approuve Joakím souriant faisant comme s'il ne s'était rien passé.

elLe T3 : La Mélodie Du Tigre (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant