Jour 106

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La pluie a continué de tomber quasiment tout le reste de la journée de la veille. Au moins, je ne pouvais pas mourir de soif. Et par miracle, j'ai réussi à maintenir mon feu allumé, étant allé chercher du bois en plus en avance pour le faire un peu sécher au coin du feu avant de les rajouter. Et même ce matin, j'avais suffisamment chargé en bois avant de m'endormir pour qu'il y ait toujours de la braise au réveil. Je sais bien que je ne pourrais pas rester ici éternellement et qu'il faudra que je bouge, mais si au moins le temps de reprendre des forces, je peux rester ici, c'est tant mieux. Et l'avantage de la pluie, c'est que même si j'ai toujours le ventre vide et que j'ai faim, j'ai pu me reposer et mon corps me semble déjà un peu moins douloureux que la veille.

Après la pluie, la nature semble différente, plus d'oiseaux chantent, les arbres sont couverts d'humidité, des toiles d'araignées se révèlent, l'air est plus lourd.

Devant me remettre en quête de nourriture, je rajoute de gros bout de bois à mon feu et repars dans la direction des physalis de la veille, avec cette fois, à la main un bout de bois taillé en pointe que j'ai fait hier au cas où. La veille, je n'ai croisé aucun animal, mais j'ai l'impression que maintenant que la pluie est passée, ils ressortent. Si ça se trouve, j'aurais pu deviner l'arrivée de pluie rien qu'à l'absence d'animaux. Je le saurais sûrement pour la prochaine fois. La prochaine fois, je ferai aussi plus attention à l'endroit où je marche, mon pied me fait peut-être moins mal qu'hier, mais j'aimerais mieux éviter de me blesser à nouveau, ça pourrait être une catastrophe.

En attendant, vu que les animaux sont ressortis, peut-être qu'ils vont me donner de bonnes indications de ce qu'il se mange où non. De toute manière, je vais déjà essayer de retrouver des physalis et peut-être voire d'autres fruits. Pendant la journée d'hier, j'ai également pensé à un autre aliment que je pourrais peut-être facilement trouver, ce serait des œufs d'oiseaux, après tout, à ma connaissance, ce n'est pas quelque chose de toxique, surtout si je les fais cuir dans mon feu. Et peut-être que si je trouve un nid, je pourrais avoir des œufs, ça m'apporterait sûrement des bons nutriments et des protéines. Il y a bien le risque que l'œuf soit trop vieux, mais si le test du verre d'eau fonctionne sur les œufs de poules, ça peut peut-être marcher sur tous les œufs ? En tout cas, ça se tente et un œuf qui n'est pas frai, ça se sent. Sûrement qu'un œuf couvé, ça se voit aussi. J'espère.

De toute manière, je n'en suis pas encore à là, on va déjà manger et si jamais en chemin je vois un nid, j'aviserais.

Mais déjà, mes recherches devraient être plus fructueuses qu'hier, parce que vu le nombre d'animaux aux alentours, je devrais bien en voir un manger quelque chose. En plus, je ne sais pas exactement dans quelle forêt je suis ni dans quelle zone, mais je trouve que les oiseaux et les singes que je vois au loin ne sont pas trop craintifs. Je ne sais pas s'ils voient souvent des êtres humains, mais en tout cas ils n'ont pas peur.

Par chance, je dois avoir un assez bon sens de l'orientation parce que j'arrive à retrouver le buisson de physalis. Je ne peux pas dire avec certitude que c'est le même, mais je suis quasiment sûre de moi. Cette fois, je fais des réserves dans ma petite sacoche plus que j'en mange immédiatement. L'avantage, c'est que même si je n'ai pas beaucoup mangé ces derniers jours, je suis habituée à avoir un repas par jour donc mon organisme tient plutôt bien le coup.

Après avoir déjà bien mangé, j'ai la bouche âpre à cause de la légère acidité des physalis, mais une fois que j'ai bu l'eau qui s'est déposée sur une grande feuille, ça va déjà mieux. D'ailleurs, ces grandes feuilles pourraient être un bon moyen de transporter de l'eau au besoin. En tout cas, elles tiennent très bien l'eau et sûrement d'avec un petit bidouillage, je pourrais avoir une sorte de gourde qui serait très utile. Même si cette forêt n'a pas l'air de manquer d'eau, la rivière est à proximité, si j'en crois la pluie d'hier, il pleut bien ici et l'humidité ambiante se dépose bien sur les feuilles. Je pourrais être tombé dans un endroit tellement pire que ça. Le milieu est hostile, je ne conteste pas, mais on peut y vivre tout de même grâce à la biodiversité.

elLe T3 : La Mélodie Du Tigre (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant