Jour 108

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La pluie a décidé de durer, à mon réveil, elle tombe toujours. Heureusement que j'ai encore des provisions et que mon abri est bien étanche. Tant qu'il pleut, je ne veux pas continuer d'avancer, je suis donc coincée là encore pour une durée indéterminée. Après avoir pris un petit déjeuné avec mes derniers fruits, je sors malgré tout inspecter mes pièges, n'espérant pas grand-chose avec la pluie qui est tombé toute la nuit. Les premiers collets que j'inspecte sont vides, comme prévus, mais cette fois, je n'en trouve pas des cassés et je les laisse en place, ne sachant pas quand est-ce que je vais défaire mon campement.

Soudain, je vois un animal pris au piège par l'un de mes collets. Il ressemble furieusement à un cochon d'Inde et il est encore vivant, je le vois à sa respiration, mais il a dû être pris au piège il y a longtemps déjà, parce qu'il est allongé, ayant abandonné de se débattre. Je regrette encore plus que d'habitude de ne pas avoir de couteau. Il va falloir que j'abrège les souffrances de cette pauvre bête. Ou sinon il faudrait que je le libère, mais vu ma situation, ce serait totalement stupide. Hésitante, je resserre mon emprise sur mon bout de bois pointu. J'aimerais avoir une meilleure arme, quelque chose qui le tue sans souffrance plutôt que de le poignarder. Mais je n'ai rien d'autre et je sais que cette arme est le meilleur moyen de le tuer. Et quand je pose ma main dessus, il pouique paniqué.

— Ça va aller d'accord ? Je suis désolée... affirmé-je avant de le poignarder sans hésitation en direction de son cœur.

J'aurais presque envie de dire une prière pour lui, mais je ne sais pas à qui l'adresser. Et surtout, je vais me fabriquer une meilleure arme, plus tranchante.

Le sang du cochon d'Inde coule entre mes doigts et il a encore une ou deux respirations avant de se figer. Je défais alors le collet de ses postérieurs et je reprends la vérification de mes autres collets. Au final, sur la petite dizaine de collets installer, c'est le seul qui a attrapé quelque chose. Et je retourne donc à mon abri avec ma proie. Sachant d'avance que je ne pourrais pas le dépecer sans couteau, je le dépose près de mon feu et pars à la recherche d'une pierre déjà à peu près plate pour la tailler à l'aide d'une seconde pierre.

Il me faut un moment avant d'avoir un résultat coupant et pointu qui me permet de dépecer et éviscérer ma proie. Après ça, je le fais rôtir à la broche au-dessus de mon feu de camp et je peux manger le premier résultat de la chasse.

elLe T3 : La Mélodie Du Tigre (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant