Chapitre 12 : Lucy

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J'ignore pourquoi j'ai prononcé ces mots qui avaient tellement de sens à mes yeux. J'ignore pourquoi je lui ai dit, à elle. J'ignore pourquoi je me sens si proche d'elle alors qu'on est pourtant si loin. J'ignore pourquoi j'ai rompu ma promesse en versant une larme, que je retenais depuis trop longtemps. Et j'ignore pourquoi je me sens tellement rassurée maintenant que ma peau est contre la sienne. J'enfouis ma tête dans son cou. Elle laisse échapper un petit rire beaucoup adorable pour ne pas en profiter. Je pose mes lèvres sur la peau douce mais cette fois-ci elle ne rigole pas et semble plutôt avoir le souffle coupé. Je vois que la peau de son bras se tend. Elle a la chair de poule. J'étouffe un rire. J'adore la façon dont son corps réagit au mien. Je continue de la titiller un peu. Je l'embrasse un peu plus fort cette fois, elle se mâchouille la lèvre inférieure et rougis ce que je trouve d'autant plus adorable. Je passe ma langue de sa clavicule en remontant vers son oreille où je suce doucement sa peau. Elle frissonne. Et moi j'en veux plus. Lorsque j'accentue l'effet de ma bouche elle halète elle laisse tomber sa tête contre la porte derrière elle. Et même si tout mon corps me dit de continuer je sais qu'il ne le faut pas. Les qualifications sont dans 2 jours et je n'ai pas le droit de lui prendre sa concentration même si d'un autre coté je ne sais pas vraiment laquelle de nous deux la prend à l'autre, car je dois dire que moi même je ne sais plus trop où j'en suis. Je relâche doucement la pression et elle se décontracte ce qui me fait sourire. Je replace ma tête au creux de son épaule, je soupire et cette fois c'est elle qui sourit. Elle se lève et me tend la main en disant avec un ton ironique :

- Tu ne profiterais pas un peu de moi ? 

Je prends sa main et je me lève, un sourire aux lèvres. 

- Moi ? Non absolument pas ! Nous sortons des toilettes en riant. 

Nous retournons vers les poutres. Il ne reste plus qu'une demie heure d'entraînement. Elle propose de travailler les flips serrés et que je lui donne des conseils. Elle s'affaire sur la poutre avec une grâce que je ne saurais décrire. puis elle commence une série de deux flips arrières serrés. Et très franchement je suis plus absorbée à contempler les formes de son corps pendant qu'elle exécute la figure que la figure en elle-même. Il faut que je me concentre. Lorsqu'elle me demande comment c'était je balbutie un truc du genre "très bien" mais elle me sourit. Je pense qu'elle sait très bien que ce n'était pas la figure que je regardais. Nous terminons tranquillement la séance et à la fin ses flips sont parfaits. C'est donc ce que je lui dis. Et le mot "parfait" la fait rougir. Nous retrouvons ses amies qu'elle me présente avec enthousiasme, elles me proposent d'aller manger avec elles. Mais je refuse poliment déjà parce que ma mère m'attend et ensuite parce que je sais que je passerais le repas à dévorer Liwia des yeux.  Nous partons vers les vestiaires. Les amies de Liwia rigolent ensemble lorsqu'elles se changent et moi... Je tente de ne pas regarder cette fille aux cheveux roux qui me fait tellement d'effet mais c'est presque impossible. Elle finit de s'habiller en se glissant dans un jean qui dessine vraiment bien les formes de ses cuisses et un tee-shirt sans épaules. Ses amies partent en premier ce qui nous laisse seules dans les vestiaires. Elle demande :

- Est-ce que tu vas faire partie du cursus CHAG ?

- Ma mère n'a pas encore décidé mais je viens quand même aux cours de cette après-midi. 

Elle sourit visiblement satisfaite. Alors avec une grande déception de devoir la quitter je lui dis avec un soupçon de tristesse dans la voix :

- Bon, alors à cette après-midi... 

J'attrape mon sac puis je me retourne et je commence à partir lorsque je sens une main qui agrippe mon poignet et qui me force à me retourner. Mon corps fait volte-face et des lèvres chaudes et sucrées se collent aux miennes. Je suis paralysée. Je suis tellement stupéfaite que je n'arrive même pas à réfléchir, tout se bouscule dans mon esprit et je ne peux me défaire de l'emprise que cette fille a sur moi. Nos lèvres bougent aux mêmes rythmes dans une mélodie unique où j'entends battre nos cœurs à l'unisson aux travers de nos bouches. Nos corps sont si proches l'un de l'autre que lorsque nos salives se mélangent, le mien s'embrase d'une chaleur que je ne comprends pas moi même. Je pose une main sur sa joue et la pression redescend lorsqu'elle relâche son étreinte alors, nos lèvres se séparent lentement et avec beaucoup de difficulté car ni elle ni moi ne voulions mettre fin à ce moment de pureté et de douceur infinie. Elle finit par s'écarter de moi. Malheureusement. Et dit avec un immense sourire :

- A cette après-midi ! Sa voix est calme. Puis elle attrape son sac et quitte la pièce. 

Je reste plantée là. Au milieu de la pièce seule. Encore sous le choc de l'émotion que m'a produit ce baiser et que je n'avais jamais ressentie avant ce jour. Je regarde à mes pieds et je vois mon sac que j'ai laissé tomber lorsque nos corps sont entrés en contact, quand nous ne faisions plus qu'un dans une immensité qui nous dépasse et qui nous emporte dans une passion destructrice que beaucoup appellent : l'amour.

Lunatic MomentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant