Chapitre 15 : Lucy

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Nous arrivons au lycée et Liwia n'a toujours rien dit. Sa mère nous dépose juste devant l'entrée et nous sortons de la voiture. Un vent chaud souffle sur nous et la voiture de Suzanne s'éloigne. Liwia reprend immédiatement un sourire joyeux. Avant même que je prononce une phrase elle m'attrape par le bras et me tire dans l'entrée puis elle s'écrit, enthousiasmée :

- Je vais te faire visiter ! 

Pour quelqu'un qui, à la base était plutôt en retrait je trouve qu'elle prend beaucoup les devants. Mais quelque part, ça me plait. Elle me présente les bâtiments A, B, C, D et E avec beaucoup de détails. Et bientôt nous arrivons devant la salle où notre cours va commencer. Liwia m'explique que c'est avec le cours de Math que nous allons débuter. Une sonnerie se fait entendre et une professeure apparaît du bout du couloir et derrière elle Hailey, Emily, Addison et Ashley marchent en discutant. La prof ouvre la porte de la salle et nous entrons toutes. 

Pendant le cours Liwia ne me jette que rarement des regards, elle semble terriblement concentrée ce qui la rend encore plus adorable. Et cela me rappelle la première fois que je l'ai vu. Seule dans sa chambre, concentrée sur ses devoirs assise à son bureau de verre avec un crayon dans la bouche. Nous continuons la journée tranquillement et j'en profite pour faire la connaissance des autres gymnastes. A la fin des cours Liwia me propose de me ramener chez moi et j'accepte volontiers. Le trajet dans la voiture est silencieux. Trop silencieux pour moi. Lorsque nous arrivons chez nous, une fois de plus nous devons nous séparer. Je remercie sa mère et je tourne les talons. A peine eu-je franchis la porte de ma maison que je met à courir pour rejoindre ma chambre. Cette fois-ci je ne prends pas le temps d'ouvrir ma porte et en moins d'une seconde je suis déjà à l'intérieur. J'accours vers ma fenêtre et Liwia arrive au même moment que moi. Nous sourions toutes les deux. Je me sens flattée qu'elle éprouve le même besoin que moi de la voir. Elle prend la chaise derrière elle et s'assois à califourchon dessus, je fais la même chose. 

Je fixe mon regard sur le sien et nous n'avons pas besoin de mot pour exprimer que nous adorons ce lien unique qui se créer lorsque nos regards se confondent . A cet instant précis c'est comme si nous étions le miroir l'une de l'autre, elle me voit, je la vois. Nous sommes en quelque sorte confondu en une même personne au travers d'un reflet. Nous n'avons pas besoin de mot, être ensemble nous suffit. Jamais de toute mon existence je n'avais été autant attirée et passionnée par une autre personne et jamais je ne mettais sentie aussi proche de quelqu'un.  Je pourrais la contempler pendant des heures sans jamais me lasser d'elle et sans jamais me lasser du monde qui se créer autour de nous. J'ai l'impression d'être dans une bulle de chaleur et de douceur. Je trouve ça complètement fou et incroyable d'être à ce point accro et fasciné par une personne que je connais à peine, mais pour moi, c'est comme si elle avait toujours été là. Nous restons à nous regarder ainsi des heures durant. Lorsque la nuit tombe et que la fatigue se fait sentir, nous nous endormons face à face sur nos chaises respectives. Et bizarrement même si je m'endors sur une chaise qui est relativement inconfortable, je n'ai jamais aussi bien dormi de ma vie que sous son regard bienveillant. 

Pendant la nuit, je cauchemarde. Des images horribles me viennent en tête. Des images du passé. Alors que des cheveux blonds flottent dans mon esprit, je ressens un coup dans mon dos. Je me débat dans mon sommeil et je cris tandis que sous mes yeux se rejoue la même scène encore et encore et le même bruit sourd se fait entendre à l'infini. Et je sais que tout est terminé. Je sais que je ne reverrais jamais plus son sourire et que tout est ma faute. Alors je fais la seule chose que je peux faire et je hurle :

- Mina ! 

Le son de ma propre voix me réveille dans un sursaut. Je ne suis plus sur ma chaise, je suis étalée sur le sol.  Je reste dans cette position pendant quelques minutes puis je craque totalement et je fond en larme. L'humidité brûlante se répand sur mon visage et je me lève brusquement. Je fais volte-face vers la fenêtre et je suis soulagée de voir cette belle jeune fille qui dort en souriant sur une chaise dans la maison qui suit la mienne. J'installe une autre chaise à coté de celle qui est déjà prêt de la fenêtre et je pose une couverture sur moi, je m'allonge sur mon installation qui n'est pas très confortable mais je n'ai pas envie d'être loin d'elle. Alors je ferme les yeux en tentant de remplacer les cheveux blonds qui emplissent ma tête par des cheveux roux. Et je parviens à me rendormir. 

Lunatic MomentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant