Chapitre 31 : Lucy

233 11 0
                                    

Elle a parlé à une vitesse phénoménale et pourtant j'ai entendu chaque mot qui est sorti de sa bouche, que soit dit en passant je meurs d'envie d'embrasser. Je me sens apaisée, je me sens bien. Comme si tout mon corps flottait, sans aucun poids d'aucune sorte qui me maintienne clouée au sol. Elle l'a dit, à voix haute. Ces mots qui résonnent encore et encore dans ma tête. Comme un écho puissant et incroyablement doux tel celui qu'on entend lorsque l'on crie le plus fort possible en haut d'une falaise, quand on se trouve fasse au vide, profond, inconnue, terrorisant et en même temps follement attirant et tentant. Liwia est comme le vide. Elle est totalement inconnue mais plus que tout elle est ensorcelante et délicieusement séduisante.

Je sens de la fraîcheur aux coins de mes yeux et dans les siens je lis toute sa sincérité. Je ne peux pas résister à la tentation de la prendre dans mes bras. J'ai oublié pourquoi j'étais en colère contre elle. J'ai oublié pourquoi j'étais si jalouse, car je sais que ces phrases, elle ne les a dit qu'à moi et moi seule. Je la prend dans mes bras sans réfléchir. Elle lève une de ses mains, la tenant en l'air au dessus de mon dos un moment, puis la pose délicatement en faisant de long mouvement de bas en haut. Je suis fatiguée de tout analyser, avec Liwia je ne me prends pas la tête, les choses sont naturelles. Je me redresse lentement et fixe un moment ses yeux noisettes qui se dégrade en prenant la teinte ardente du feu lorsque son iris suit les bordures de sa pupille entièrement dilatée. Puis je presse mes lèvres sur les sienne. J'entrouvre ma bouche pour laisser passer nos langues qui entrent immédiatement en contact. Nous reculons et Liwia trébuche sur mon lit, nous tombons à la renverse, nos lèvres toujours scellées. Notre baiser s'intensifie. Mes mains glissent toutes seules sur son corps. Puis, la pression redescend lentement. Elle pose sa tête sur ma poitrine, je l'encercle de mes bras, et elle des siens. Nous restons ainsi un moment, et je finis par briser le silence paisible de ma chambre :

- Toi aussi, tu rends mes moments lunatiques.

Elle resserre ses bras autour de ma taille puis je poursuis à voix très basse :

- Je t'aime.

- Moi aussi je t'aime. Dit-elle dans un souffle chaud qui se pose sur ma peau.

- Alors on fait quoi ? On sort ensemble ou pas ? Répliquais-je en caressant doucement ses cheveux auburns.

- Je t'ai attendu toute ma vie Lucy. Alors, si tu le veux, oui on sort ensemble.

Elle relève la tête et m'embrasse tendrement quand soudain une vibration s'échappe de son téléphone dans la poche arrière de son jean. Je pousse un petit grognement, déçue qu'on nous dérange à chaque fois mais bizarrement elle ne bronche même pas et continue de m'embrasser. Je décide donc de glisser ma main dans sa poche (en n'en profitant pas du tout...) pour attraper son téléphone. J'appuis sur le bouton pour éclairer l'écran. Elle arrête son baiser et me regarde avec colère :

- T'es chiante Lucy. Elle repose sa tête sur ma poitrine et je met son téléphone devant nous pour que nous puissions voir toute les deux.

C'est un message d'Abbie. Je l'ouvre et nous le lisons silencieusement. "Addi va être hospitalisée. Elle s'est brisée le dos, et souffre également d'une luxation sur plusieurs vertèbres... Les médecins ne sont pas sûrs qu'elle puisse remarcher un jour. Et pour la gymnastique, c'est un non catégorique. J'en ai parlé à July. On la sort des qualifications. Je vous tient au courant, bonne nuit les filles."

Je sens que des larmes chaudes coulent du visage de Liwia. Elle relève doucement la tête pour me regarder de ses yeux pleins de larmes. Je passe mon pouce sur sa joue pour les essuyer.

- Ce n'est pas ta faute. Tu ne pouvais pas prévoir sa douleur. Ni prévoir que son connard de père la battait. M'expliquais-je.

- J'aurais pu l'en empêcher. Et ça me suffit pour me sentir coupable d'avoir brisé son rêve. Parce que j'aurais pu faire plus. Répondit-elle en pleurant.

- On peut toujours faire plus.

Moi aussi, j'aurais pu faire plus avec Mina. Mais comme l'a souvent dit ma mère, Mina fait partit de mon passé et même si j'aurais éternellement sa mort sur la conscience, je dois avancer. Au moins pour Liwia. Quand elle est morte, on m'a souvent dit que la douleur s'estomperait au fil du temps. Mais c'était faux. La douleur ne disparaît jamais, on apprend juste à vivre avec.

La sonnette de la maison retentit : le livreur de pizza est arrivé. Je me lève du lit puis prend Liwia par la main et nous descendons à l'étage inférieur. Liwia ne retire pas sa main lorsque nous arrivons devant ma mère mais rougit simplement. Ma mère laisse tomber les pizzas sur la table et s'écrit :

- Oh c'est pas vrai ? Vous êtes enfin ensemble ?!

Je n'ai même pas le temps de répondre qu'elle nous prend déjà dans ses bras. Liwia balbutie un "Euh..." et je répond finalement :

- Maman arrête tu la met mal à l'aise...

Ma mère essuie ses yeux désormais humide tellement elle semble émue. Puis elle poursuit :

- Je suis tellement heureuse pour toi ma chérie, tu es enfin passer au dessus de tout ça, c'est le plus beau jour de ma vie, enfin après ta naissance bien sûr.

Je ris et Liwia lève un sourcil en me regardant. Je vais encore subir un interrogatoire à cause de ma mère qui n'a pas su se taire. Je soupire, enfin bon, bref.

Nous nous installons à table et dégustons nos pizzas. Liwia et moi en partageons une aux lardons, encore un goût en commun. Ma mère ne cesse de nous regarder avec un petit sourire en coins.

Après le repas nous remontons dans ma chambre. Nous nous effondrons sur le lit, exténuées par cette journée. Liwia se love contre moi, elle pose sa tête sur mon épaule et fait glisser ses jambes entre les miennes. Puis je tourne ma tête vers elle et l'embrasse lentement. Puis plus vite. Le goût sucrée de sa langue éveille cette habituelle et agréable brûlure dans mon ventre. Ses jambes se resserre autour des miennes. Elle passe au dessus de moi. Un genoux de chaque coté de mon bassin. Je me redresse pour coller mon corps à elle. Il se passe quelque chose dans mon ventre, ou bien dans mon corps tout entier, que je n'avais jamais ressentie avant. Il fait chaud, super chaud. Mes mains glissent toutes seules derrière son dos. J'en veux plus. Elle fait passer son tee-shirt par dessus ses épaules puis l'enlève totalement, elle porte ce foutu soutient-gorge noir qui la met si bien en valeur. Ses mains passent sous mon haut et la sensation de ses doigts qui courent sur ma peau provoque des centaines de frissons en moi et des brûlures que je voudrais pouvoir ressentir pour toujours. Ses doigts montent plus haut puis descendent et elle soulève mon tee-shirt, je finis de m'en débarrasser et le jette à terre. Nous nous rallongeons et roulons sur le coté. Je suis à présent sur elle. L'excitation est folle, j'ai l'impression que le désir me consume. J'en veux encore plus. Vraiment plus. Mais est-ce vraiment raisonnable ? Je n'avais jamais à me poser ce genre de question avant, tout est si nouveau. Liwia pousse un petit grognement en voyant que l'action de ma bouche s'est ralentie. Visiblement, elle aussi en veut plus. Elle hôte mes pensées en faisant glisser ses mains sur mon ventre pour déboutonner mon jean. Mes craintes ont disparues. Tout ce que je veux, c'est sentir ses mains sur mon corps, sa peau presser sur la mienne, nos chaleur mélangées l'une à l'autre et son souffle ardent confondu dans le mien. Je retire mon jean dans un mouvement simple et Liwia laisse échappe un rire que j'aspire entre mes lèvres. Je fais sauter les boutons de son jean et basse sa fermeture éclair. Elle enlève elle aussi son pantalon. Je ne réalise pas vraiment ce qu'on est en train de faire, mais j'en ai très envie. Elle emmêle ses jambes aux miennes. Le contact de sa peau déclenche immédiatement un long frisson dans mon dos et une excitation encore plus intense. Mon bassin adopte des mouvements naturellement, j'ai l'impression d'échapper à mon propre contrôle et c'est assez déstabilisant. C'est comme si nous ne faisions plus qu'un. Nos poitrines sont pressée l'une contre l'autre et ça ne fait qu'accentuer l'envie d'aller plus loin. Mes mains glissent sur son ventre et je sens que sa peau se tend sous l'effet de mes caresses, des frissons parcourent son corps. Mes doigts dansent sur sa peau douce. Et je descend finalement plus bas, jusqu'à atteindre ses cuisses. Je sens ses muscles qui se contractent sous mes doigts. Je souris et elle en profite pour attraper ma lèvre inférieur entre ses dents. Ses mains sont à présent dans mon dos, me rapprochant d'elle. Elle les fait glisser plus bas, aux creux de mes reins, et encore plus bas, sur mes hanches. Puis tout d'un coup, nous ralentissons, restant collées l'une contre l'autre, l'excitation redescend lentement. Nous séparons nos lèvres difficilement. Puis nous nous endormons ainsi, dans les bras l'une de l'autre. Enfin ensemble.

Lunatic MomentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant