-6 ans avant ADLP- (saison de la vie)
Le château débordait de joie et de couleurs. Malvina gambadait gaiement au travers des couloirs, s'émerveillant à chaque décoration fleurie qui trônait sur les statuts et autres supports. Athèlme la suivait, passablement lassé par tant d'effusion de joie. Il ne comprenait absolument pas comment une simple journée pouvait ainsi dicter les sentiments des autres. Traînant les pieds, encore courbaturé après son duel, il suivait nonchalamment sa sœur qui ressemblait bien plus à un farfadet scintillant qu'à une héroïne de guerre en cet instant. Depuis sa victoire contre Yal Rez'Tan, beaucoup de domestique s'inclinait légèrement devant lui avec respect tandis que les soldats du royaume le saluait comme s'il était l'un des leurs. Le capitaine de la garde n'était pas venu lui parler depuis sa défaite. En réalité, il semblait même l'éviter soigneusement.
- Elme ! s'exclama Malvina, le faisant sursauter une énième fois. Regarde cette guirlande Lyscus* ! Elle sent tellement bon !
Dans un bond, elle se retrouva à côté de lui et lui fourra de force le bouquet parfumé sous le nez. Réprimant un éternuement, il grogna une vague approbation en secouant la tête, essayant de chasser les effluves de citrons qui l'envahissaient.
Loin de se soucier de sa grogne persistante, Malvina continua de sautiller de fleurs en fleurs telle une abeille hyperactive en manque de pollen. Leurs parents les attendaient dehors, des sourires gravés sur le visage, trop heureux de pouvoir assister à l'anniversaire de leurs enfants. Alors que les deux héros arrivaient au centre de la cours, leur comité d'accueil explosa en un « JOYEUX ANNIVERSAIRE ! » tonitruant, écorchant une fois de plus les oreilles d'Athèlme. Malvina rebondissait sur place, remerciant chaleureusement sa famille, celle d'Athèlme et tous les passants qui se donnaient la peine de lui accorder leurs vœux pour cette nouvelle année.
Face à la mine réjouie de sa mère, Athèlme fut forcé de quitter son humeur maussade le temps des festivités. Le soleil brillait haut dans le ciel, mais la Fête des Temps était menacée de finir sous un véritable déluge à la vue des nuages noirs et imposants qui se rapprochaient. Dans la cours, on ne discernait même plus les statuts des divinités, tant elles avaient été envahies par des gerbes de fleurs. Il y en avait partout, du sol aux piliers du pont levis. Le château entier n'était plus qu'un immense pissenlit coloré et odorant. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Athèlme vit arriver au loin Joack, la mine réjouit.
- Oh non... que veut-il encore...
Suivant son regard, Malvina aperçut le fils de Yal se diriger vers eux de son habituel démarche sournoise. Elle ne savait pas comment il faisait pour ainsi toujours donner l'impression de préparer un mauvais coup. Sentant l'humeur de son frère d'arme, déjà instable, menacer de basculer complètement, elle lui prit gentiment le bras, espérant le calmer un minimum.
- Athèlme, l'interpella le nouveau venu de sa voix sifflante. Alors comme ça tu veux devenir capitaine de la garde à la place de mon père ?
- Je ne veux pas devenir capitaine, et c'est la seule raison pour laquelle je ne le suis pas encore, rétorqua Athèlme d'un ton faussement calme.
Joack l'observa de ses petits yeux sombres, cherchant la réplique la plus cinglante. De toute évidence il n'en trouvait pas.
- Si tu crois que mon père se laissera faire, tu ...
- A propos de ton père Joack, il n'a pas de travail à te donner, le coupa Malvina.
- Je travaille quand je veux, femme, cracha-t-il au visage de Malvina.
Sentant Athèlme commencer à trembler, elle se plaça devant lui, voulant à tout prix éviter un conflit inutile.
- Je crois que Yal ambitionnait de te voir passer capitaine de la garde à sa place. Je pense que tu ferais mieux d'aller t'entraîner Joack. Ta langue fourchue ne te sera d'aucun secours sur la piste de duel, continua-t-elle le plus naturellement du monde.
VOUS LISEZ
Les Reliques du Damné - T.I Trahison
FantasyLe temps de la prospérité est révolu. Le continent Brazla doit à nouveau essuyer une menace destructrice. Les dieux sont formels, les peuples doivent s'unir et se préparer au pire. Deux pouvoirs unique devront s'allier afin de défaire les noirs des...