-2 ans avant L.P – saison des pluies
Malvina essayait désespérément de garder fière allure, tandis que leurs hôtes se chargeaient de leur servir du thé de plistine et des petits gâteaux secs. Elle ne pouvait détacher son regard du corps malade de son père, de son visage émacié, de ses yeux vitreux que les larmes faisaient briller sombrement... Elle ne savait si la situation lui permettait de proposer quelques décisions.
Tandis que Miranda discutait avec son fils, Malvina ne fit pas le moindre effort pour suivre leur conversation. Elle luttait contre le pressentiment qui lui tenaillait les tripes, vicieux et sans pitié. Elle se mordait la langue chaque fois que ses paroles menaçaient de fuser, prête à accabler son entourage de sa volonté. Dans un effort surhumain de bien séance, elle focalisa faiblement son attention sur l'active discussion qui ne lui semblait n'être qu'un bruit de fond.
— ... et du lait, oui tout à fait ! Ensuite au feu et c'est prêt !
Miranda était-elle vraiment en train de donner sa recette de biscuit à Athèlme ? En cette heure ? Alors même que son père dépérissait sur le sofa d'en face, à la vue de tous ?
— Miranda, nous devons emmener mon père au château.
La sentence était tombée et le ton qu'elle avait voulu calme, respectueux, avait tranché tel un couperet. Elle s'était pourtant juré de ne pas s'en mêler... elle avait une volonté bien sélective.
— Je te demande pardon ? La mère d'Athèlme s'était retournée vers Malvina, prise de cours par son interaction.
— Malvina, ma chérie ce n'est rien de grave. Tu ne dois pas t'en faire, essaya de la rassurer Edwinn en vain.
— Père, tu es souffrant. Moïe saura t'apporter les meilleurs remèdes qui soient. Il est hors de question que je continus de faire comme si tout était normal. Nous ne sommes qu'à une demi-journée de marche du palais de Sora.
Athèlme s'était doucement avancé vers la jeune femme et lui posa une main apaisante sur l'épaule. Baissant son regard vers elle il l'observa avec tendresse.
— Mina, tu es sûre que ce soit nécessaire ?
En ponctuation, Edwinn tenta d'étouffer une toux rauque et, n'y tenant plus, finit par expulser violemment tout air de ses poumons. Lorsqu'il retira sa main de sa bouche, la vue d'une paume ensanglantée fini de détruire les doutes de Malvina.
Un minois plus inquiet que jamais croisa le regard bienveillant d'Athèlme. Un minois qu'il scrutait avec attention, prêt à réagir, peu importe sa réponse.
Comme d'habitude, il était là, à ses côtés et lui montrait qu'il serait toujours présent. Qu'il la suivrait au bout du monde s'il le fallait, jusque sur les Terres Inconnues. Elle aimait son frère pour ça. Pour sa générosité et ses petites attentions. Celles-là même qui la plaçaient au centre de ses priorités. Elle l'aimait pour son âme pure et son amour, simple, mais intense.
— Père, si tu le veux bien, je vais t'examiner rapidement. Tu ne sentiras rien mais ne bouge pas.
Edwinn ne riposta rien, si ce n'est qu'il continuait vainement d'essuyer le sang sur sa peau.
Sans attendre de retour de son paternel, elle tendit ses mains qui déjà s'illuminaient d'un léger halo bleuté. Ragaillardie par la présence solidaire d'Athèlme, elle s'avança vers son père et établi le contact sur ses épaules. Les yeux fermés, le font plissé par la concentration, son travail commença. La lumière cristalline, divine, quitta les mains qui l'invoquaient et se répandit le long du corps d'Edwinn, explorant chaque recoin de sa constitution. Dans la pièce, plus personne n'osait parler, ni même respirer, mis à part le vent qu'on entendait jouer avec l'herbe haute des champs. La pièce scintillait d'énergie dorée et bleutée, comme éclairée par un millier de torches éclatantes.
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Les Reliques du Damné - T.I Trahison
FantasyLe temps de la prospérité est révolu. Le continent Brazla doit à nouveau essuyer une menace destructrice. Les dieux sont formels, les peuples doivent s'unir et se préparer au pire. Deux pouvoirs unique devront s'allier afin de défaire les noirs des...