Les Reliques du Damné - T.I Trahison

Chapitre 8 - Itinéraire et Dangers [Réécriture]

-Année 7 av. LP - (saison morte)

Malvina combattait férocement, entourée d'une horde d'ennemis démoniaques. Seule contre tous, elle pourfendait l'air de sa lame maladroitement, sa lame allant sectionner parfois les membres ou la tête de ses agresseurs, parfois ouvrir des plaies béantes dans leur abdomen ou leurs muscles. Son arc arraché de ses mains et perdu depuis longtemps sur le champ de bataille, son épée était tout ce qui lui restait. Le ciel crachait des nuées innombrables d'envahisseurs. Ils sortaient en grouillant du sol sous ses pieds, se multipliaient et se massaient inexorablement autour d'elle tels des vautours affamés et gueulant. Ils brisaient lentement ses défenses...

À bout de forces, abandonnée et désespérée, la guerrière repoussait tant bien que mal sa fatigue, tandis que sa rage hurlait à chacun de ses mouvements. Surpassée et bientôt ensevelie sous la masse démoniaque, elle commença à déclencher les éléments autour d'elle le regard brillant levé vers le ciel. Les éléments se levèrent, réveillés par une puissance ancestrale et commencèrent à pourfendre la terre et le ciel. Des tornades dévorèrent certains démons tandis que des lianes de pierre en emprisonnaient férocement d'autres. L'air et la terre se déchaînaient sur le champ de bataille, écrasant, repoussant et démembrant la horde maléfique et purulente. Les corps démembrés par les vents retombaient en morceaux infâmes sur le sol empourpré. Un bain de sang remplaçait la terre meuble du lieu, les combattants n'avaient plus d'autres choix que de se débattre dans un mélange boueux ensanglanté. Mais elle allait s'en sortir. Elle allait remporter cette bataille, seule. Elle sauta dans les airs, haut comme si des ailes lui avaient poussé, et chercha à porter le coup de grâce à ses adversaires. Quand sa course fut interrompue violemment et qu'elle resta un temps suspendu dans les airs avec pour seule compagnie une douleur inimaginable à l'estomac. Alors qu'elle baissait les yeux vers son corps martyrisé, un dard géant jaillissait d'un trou béant dans sa poitrine.

Malvina sentit d'un coup ses côtes perforées, son sang couler et le venin s'écouler dans son corps. Pétrifiée, elle chuta sur le dos, suffocante alors que le dard venait de la libérer de sa perforation dans un bruit morbide. Immobile, elle put observer les monstres alentour se rapprocher d'elle, la bave goutant de leurs babines trop grandes. Alors qu'elle pensait que tout était fini, un puissant éclair balaya le champ de bataille – Pashad lui-même venait-il à son secours ? – et la plupart des créatures difformes s'éparpillèrent dans toutes les directions sans se soucier du sort de leurs paires, brûlés vifs. Les démons couraient de toute part, agités par une panique générale. Certains, enflammés, tentaient de rejoindre des sources d'eau, mais rien ne parvenait à étouffer les flammes qui les dévoraient. A travers la lumière, une silhouette familière se dessina. Malvina ne parvenait pas à bien la distinguer, sa vision étant floutée par la douleur et le poison dont son corps était victime. Se détachant de l'éclat lumineux, un homme à la beauté époustouflante se dévoila, ses longs cheveux noirs fouettant l'air, agités par une brise invisible. Luvac la rejoignait, l'air grave et la peau auréolée d'une douce lumière dorée. Passant ses bras puissants autour du corps rompu de la jeune femme, il la porta et la sauva de cette bataille perdue d'avance. Ensemble, ils passèrent le halo de lumière vers un néant inconnu.

Dans un sursaut, Malvina se redressa, une main immédiatement portée à ses côtes. Elle était en sueur, transie et essoufflée. Dans un réflexe, elle releva précipitamment les yeux pour découvrir qu'elle n'était pas seule dans sa chambre.

— Désolé, je ne pensais pas te faire si peur en frappant à ta porte, s'excusa Athèlme. Il est l'heure de partir, Mina. J'ai pensé qu'en te réveillant plus tôt, tu pourrais dire au revoir à ton père. Après tout, nous n'avons aucune idée de la date de notre retour...