- Lendemain de la découverte de la prophétie – (Saison de la vie)
Dans la belle campagne du Nord de Sora, une famille discutait sur la vie et les chemins que prendrait leur petite fille. Depuis toujours, son père la voyait prendre le relais de leur ferme. Elle s'occuperait de cette demeure comme son père avant lui, avec amour et dévotion. Sa mère, elle, lui prédisait de grands voyages ! Sa fille parcourrait le monde, ainsi qu'elle l'avait elle-même toujours souhaité. La petite, par contre, n'était pas de leur opinion. Pour elle, rien ne valait plus que la chaleur de son foyer et l'amour de sa famille. Elle se demandait pourquoi on lui prévoyait de travailler. Elle avait vécu et mangé à sa faim pendant ses dix premières années sans jamais avoir eu besoin de se mettre au labeur. Ainsi allait sa réflexion ; puisqu'on peut vivre sans se tacher, elle n'en trouvait pas la raison. Courir dans les bois et jouer avec les bêtes étaient tout ce qui lui importait. Cette innocente mais intrépide fillette se prénommait Malvina.
Vagabonde, elle avait passé son enfance à errer dans les champs. Elle ramenait toujours de merveilleux bouquets de fleurs odorantes qui emplissaient la jolie petite chaumière d'un doux et délicieux parfum de printemps. La petite courait, laissant voler ses longs cheveux couleur des blés derrière elle, arpentait sans relâche la prairie aux mille teintes printanières. Pleine de gaieté malgré son caractère de sauvageonne, elle faisait résonner son rire gracieux et cristallin dans toute la campagne. Malvina avait hérité des beaux yeux noisette et de la fine silhouette de sa mère, contrairement à la soyeuse chevelure qu'elle devait à son père.
Toujours à la recherche de nouveaux horizons, elle inquiétait régulièrement ses parents en disparaissant jusqu'à la nuit tombée. Malvina préférait en réalité nettement la compagnie des animaux à celle des Hommes. Ils lui faisaient d'ailleurs une confiance absolue, et souvent on pouvait l'apercevoir en pleine course avec un cerf, ou juchée sur le dos d'un lion d'argent*. Ses parents, anxieux au début qu'elle ne se blesse, ou pire, prirent finalement l'habitude de cet étrange phénomène. Les animaux de tous genres semblaient se lier d'amitié avec l'insouciante et ce n'était qu'en de rares occasions qu'on ne la découvrait pas recouverte d'oiseaux et d'écureuils. L'enfant était la douceur incarnée, mais gare à quiconque voulait l'empêcher de suivre ses idées.
Un jour, alors qu'elle batifolait avec les sangliers, son père vint la chercher au fond de l'épaisse forêt qui bordait le village.
– Malvina, il est l'heure de rentrer ! Ta mère va finir de préparer le souper ! cria-t-il dans les bois silencieux.
Seul le bruissement d'ailes d'un oiseau apeuré lui répondit. Il balaya la forêt du regard, recherchant n'importe quel signe du passage de sa fillette entêtée.
– Malvina ! Je ne me répéterais pas, la menaça-t-il, certain qu'elle n'était pas loin.
Un bout du nœud blanc qui ornait les cheveux de l'enfant était accroché à une branche non loin de là. Edwinn ramassa le bout de tissu, sentant son cœur se serrer sous une inquiétude naissante.
– Malvina, si tu ne sors pas immédiatement, tu seras privée de sortie.
Son ton, qui se voulait ferme demeura douteux à l'idée qu'il était arrivé malheur à sa fille. Il observa encore un instant les environs, priant pour entendre bientôt la petite voix aigüe de l'insolente mais rien ne lui parvint.
– Malvina ! s'égosilla-t-il cette fois.
Ne parvenant pas à se débarrasser des pires idées qui emplissaient son esprit, Edwinn se mit à courir, tenant toujours fermement le petit ruban entre ses doigts. Alors que son cœur s'affolait, il découvrit un pan de la robe de sa fille dépasser de sous un tronc. Fou d'angoisse, il se saisit de l'habit et tira fermement dessus. Un petit cri retentit aussitôt et une crinière blonde apparut à l'autre bout du tissu bleu.
VOUS LISEZ
Les Reliques du Damné - T.I Trahison
FantasíaLe temps de la prospérité est révolu. Le continent Brazla doit à nouveau essuyer une menace destructrice. Les dieux sont formels, les peuples doivent s'unir et se préparer au pire. Deux pouvoirs unique devront s'allier afin de défaire les noirs des...