Chapitre 8 : La Maladie [Réécriture]

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-3 ans avant ADLP- (saison de cristal)

Joack, qui connaissait déjà parfaitement le jeune général, décida de l'attendre patiemment dans la bibliothèque. Jamais Athèlme ne manquait une occasion de venir lire son ouvrage, plein d'espoir de se découvrir de nouveaux pouvoirs.

Assis sur un banc, jambes croisées, Joack fixait l'immense porte de chaîne avec une légère pointe d'angoisse. Comment allait-il aborder le sujet avec Athèlme ? Allait-il comprendre ce qu'il faisait pour lui ?

Le cours de ses questions fut rapidement interrompu par l'arrivée d'Athèlme, seul. Malvina devait à nouveau se pavaner en compagnie de Luvac. Depuis son arrivée ils ne se quittaient pas et la nuit de repos qui lui avait été promise semblait se prolonger. Tant mieux ! Jamais les deux héros n'avaient été autant séparés et ce n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire.

– Joack ? Que fais-tu ici ? l'interpella Athèlme en découvrant le petit homme fragile attablé à sa place habituelle.

– Je me suis dit que tu aurais peut-être besoin de compagnie. Ou d'un peu d'aide ?

Athèlme le regarda pour tout de bon. Jamais il n'avait pu supporter cette voix sifflante et ces yeux fourbes. Pire encore, il n'avait jamais été en bons termes avec cette petite fouine, et voilà qu'elle lui proposait son aide.

– Euh... je ne pense pas avoir besoin de d'aide, mais je te remercie. Maintenant, si tu veux bien, je vais avoir besoin de calme. Donc si tu n'as rien d'autre à faire ici, je te serais très reconnaissant de laisser la pièce libre.

Joack ne put cacher à quel point les paroles et le regard d'Athèlme venaient de le blesser. Pour une fois qu'il essayait d'être altruiste...

– Tu... tu es sûr ? Athèlme, ça ne me dérangerait vraiment pas de t'accompagner au contraire. Je sais que nous n'avons pas toujours été en bon termes, mais maintenant que Malvina n'est plus...

– Laisse Malvina en dehors de ça. Elle a le droit d'avoir une vie en dehors de notre quête.

Bien que ses paroles fussent pleines de conviction, son regard quant à lui trahissait ouvertement son état d'esprit.

– Athèlme... je te connais mieux que tu ne l'imagines tu sais. A vrai dire, je t'admire beaucoup. L'affection que te porte mon père m'a souvent bouleversée mais, pour ma défense, il n'a jamais été aussi clément avec moi qu'il ne l'a été avec toi.

Cette fois, l'étonnement pouvait se lire pleinement sur les traits habituellement si froids d'Athèlme. Qu'était-il en train de se passer ? Si la fraîcheur environnante n'était pas en train de lui ankyloser les doigts, il aurait juré que cela était un rêve.

– Eh bien, je comprends Joack. Je te remercie pour ta franchise. Maintenant si tu veux bien, je dois mener quelques recherches.

Ne sachant plus comment s'y prendre, Joack faillit exploser. Se sentant perdre le contrôle il inspira profondément et reprit, toutefois avec un peu plus de vigueur qu'il ne l'aurait souhaité.

– Des recherches sur quoi ? Tes pouvoirs ?

La mine effarée d'Athèlme ne l'arrêta pas pour autant. Il était prêt. Prêt à vider son sac. Prêt à s'exposer et à s'accepter !

– Oui Athèlme, je suis au courant. Est-ce que tu crois que tu aurais trouvé ce petit grimoire insignifiant sans mon aide ? Non ! Nous n'étions encore que des enfants que j'avais déjà compris ce dont tu avais besoin. Moi ! Pas Malvina.

Plus le discours de Joack avançait, moins Athèlme semblait comprendre ce qu'il se passait. Il restait là, debout devant l'entrée de la bibliothèque, les yeux exorbités et les bras balans.

Les Reliques du Damné - T.I TrahisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant